Becky MacAllister avait fini sa journée de travail, elle avait noté dans son registre de caisse les recettes du jour, et au vu de son sourire, elles étaient plutôt bonnes ! Depuis deux ans qu’elle avait ouvert son magasin à Plantersville, elle n’avait jamais regretté d’avoir vendu celui de Tupelo que Tom et elle avaient acheté en 1969.
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Auteur/autrice : Zazie6454
« Rentrez vos poules, je lâche mes coqs ! » Quand la Germaine sortait de chez elle accompagnée de ses trois grands gaillards, elle n’était pas peu fière de lancer cette phrase à la cantonade. Elle jubilait de voir les rideaux des fenêtres voisines bouger vivement et imaginait sans peine les regards outrés de la Liselotte, la tête de linotte ou de la Bernadette, la vieille chouette.
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Lorsque Saint-Pierre entra sans frapper dans Son bureau, il était au bord de l’implosion. Ses cheveux blancs hirsutes, les lunettes posées de guingois sur son nez qu’il avait proéminent, ses lèvres pincées suffisaient à montrer son impatience. Bien que Saint-Pierre soufflât comme un bœuf, Il leva à peine un sourcil de son journal et poursuivit sa lecture. De longues secondes passèrent durant lesquelles Saint-Pierre fit ostensiblement craquer ses phalanges ; il savait pertinemment que cela L’insupportait au plus haut point. Enfin, Il reposa son journal sur Son bureau blanc et dit d’une voix légèrement irritée :
« Eh bien mon vieil ami, que se passe-t-il ce matin qui semble tant vous agacer ?
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Été 1971 – Mon frère et moi attendions Papa de pied ferme depuis une demi-heure, postés dans la cour, chacun voulant avoir le privilège de l’apercevoir le premier. Plus petite en taille et en âge, je trichais en passant ma tête entre les barreaux tandis que Jean-Marc regardait au loin par-dessus la porte. Maman nous parlait de la fenêtre de la chambre du 1er étage, nous mettant en garde contre le soleil, et nous rappelant que même s’il fait chaud, il fait bon, la vie coule comme une chanson, nous devions garder casquette et chapeau de paille sur nos têtes et non par terre.
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En fait c’est une histoire qui s’est passée il y a une quinzaine d’année, mon fils était en CE1 non, non, en CE2…oui bon alors, ce n’est pas quinze mais plutôt pas loin de vingt-cinq ans que cette histoire a eu lieu. C’est fou comme on ne se voit pas vieillir ! Donc voilà.
Comme chaque jour, j’ai préparé la table du goûter, BN au chocolat, pain, Nutella, sirop de grenadine, pour mes garçons qui rentrent seuls de l’école, mon fils aîné ayant la charge de revenir avec son petit frère. Moment de détente que j’aime avant d’attaquer les devoirs.
Mais lorsque mon cadet entre dans la cuisine, j’ai failli lâcher le pot de Nutella :
« Mais mais Guillaume, qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ? » dis-je en hurlant
Silence radio.
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Samedi 21 juin – L’Écho des platanes
« Beulotte Le village qui dépote »
Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas régné une telle effervescence dans le charmant village de Beulotte, aux confins du Massif vosgien en ce mois de juin.
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Lorsqu’il traversa la grand’ rue de Cousances, Frère Berzinghin eut l’impression de passer dans un village abandonné… Personne à l’horizon, les maisons, la ferme semblaient elle aussi délaissées, inertes. Une rafale de vent rabattit le capuchon de sa bure sur sa tête, il le rejeta d’un geste vif. Mais pourquoi Dieu avait-il mené ses pas dans ce coin perdu de la Meuse ?
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Je m’ennuyais tellement à ce dîner… Certes, nous étions dans un établissement réputé, où la décoration conjuguait charme et luxe, ancien et moderne. Les lustres en cristal de Baccarat majestueux et imposants ajoutaient une touche Second Empire, tandis que le mobilier arborait résolument un design contemporain alliant bois brut, acier, et verre ; les nappes blanches amidonnées sur lesquelles se dressaient fièrement des serviettes immaculées, savamment pliées rappelaient bien la tradition française.
Le cadre avait beau être magnifique, je me rasais.
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Mon cousin et moi avions rendez-vous chez Maître Jean Madelaine, notaire à Commercy (ça ne s’invente pas ! ). Notre vieil oncle Augustin (que nous surnommions Gus) avait rendu l’âme – j’avoue n’avoir jamais compris cette expression… on nous l’avait donc juste prêtée ?- il y a quelques semaines et nous étions ces seuls héritiers, après l’État bien sûr.
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