Écrire en ligne

Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

  • Accueil / Infos
    • Accès mobiles
    • Ex. de propositions d’écriture
    • Textes rendus publics
    • Ressources
    • Sites et blogs de membres
    • Atelier : tarif et résas express Paypal
    • Analyse de manuscrits et conseil
    • Mentorat (coaching) accompagnement – projets longs
  • News
  • Proch. ateliers/Places
  • Contact
  • Accueil / Infos
    • Accès mobiles
    • Ex. de propositions d’écriture
    • Textes rendus publics
    • Ressources
    • Sites et blogs de membres
    • Atelier : tarif et résas express Paypal
    • Analyse de manuscrits et conseil
    • Mentorat (coaching) accompagnement – projets longs
  • News
  • Proch. ateliers/Places
  • Contact

Membres

Déjà enregistré(e) ? Connectez-vous ici :

  • Connexion

Vous voulez :

> vous enregistrer pour la première fois sur le site ? Écrivez-moi en m'indiquant vos nom, prénom et pseudo choisi (j'ai dû ôter le formulaire à cause d'un logiciel russe qui l'avait repéré et, en s'en servant, me spammait plus de 200 fois par jour !), vous recevrez un mail pour votre mot de passe.

> changer de mot de passe

> écrire au support du site

Places disponibles

On peut vérifier dans le menu « Prochains ateliers » la progression des inscriptions par mois et par atelier.

Les tarifs sont de 30€ par atelier. Etudiant(e) ou au chômage m’écrire
On peut s’inscrire rapidement en passant par Paypal pour s’assurer de réserver une place : La preuve de votre règlement fera office d’inscription. Une facture sur demande peut vous être adressée. > Par Paypal, cela se passe ici
Vous pouvez par ce biais vous inscrire pour plusieurs ateliers à la suite.

Forum et archives

Un forum est accessible si vous êtes membre enregistré(e) et connecté(e). L’accès apparaîtra alors dans le menu. Pour y écrire cliquez la première fois sur « s’inscrire pour les nouveaux topics » dans le forum choisi. 
Les archives des ateliers
ne sont accessibles par le menu ci-dessus que si vous êtes membre enregistré(e) et connecté(e). Seules les archives de l’atelier auquel vous avez participé seront en outre consultables.

PUBLIÉ ! : « Le projet conjugal », recueil né d’un atelier en ligne « long format »

Né ici d'un atelier d'écriture étendu sur plusieurs mois, le recueil collectif de 23 fictions, par 13 autrices et auteurs, basées sur des petites annonces du Chasseur Français publiées entre 1898 et 1990 enfin disponible à la vente en ebook et papier !

> Pour en savoir plus et commander c'est ici

Écrïmages (microfictions sur Instagram) d’Écrire en ligne : suivez-les… ou créez-en !

Si vous êtes auteur(e) d’Écrire en ligne, et qu’une idée de microfiction Instagram (j’ai forgé pour cette forme de texte le mot d’Écrïmage) vous démange, envoyez-moi la photographie et votre petit texte. Ce sera publié sous votre pseudo sur le compte Instagram de l’atelier et ci-dessous ! (sinon c’est moi qui fournit 🙂 )

ecrire_en_ligne

ecrire_en_ligne
IDEE CADEAU : le 1er recueil de nouvelles de l'ate IDEE CADEAU : le 1er recueil de nouvelles de l'atelier écrire-en-ligne (au sein d'Amazon KDP,  système d'autopublication numérique et papier) est en vente ! Il comporte 23 nouvelles écrites dans le cadre d'un atelier en ligne long, par 13 autrices et auteurs jamais édités. La base : quelques mots d'une véritable annonce matrimoniale parue dans le Chasseur français il y a un siècle ou il y a quelques décennies. Chacun(e) a choisi la sienne... Et a imaginé des moments de vie, voire des vies de gens ; personnes anonymes qui, pour certaines, sont peut-être encore vivantes.. Et il y a  de bien belles choses, qui ne parlent pas que de mariage... Voire pas : de la contrainte et des maigres indices parfois sont nés des univers, des lectures de l'Histoire par le biais d'inconnus... Pour en savoir plus : sur Amazon cherchez « Le Projet Conjugal ».
[par Ademar Creach] « Confinement » Il n’en [par Ademar Creach] 
« Confinement »
Il n’en pouvait plus. Cela faisait trop longtemps que cela durait. Il était enfermé depuis des mois et pas moyen de sortir. Il n’y voyait rien. Il entendait bien les autres qui parlaient mais il  ne comprenait pas toujours ce qu’ils disaient. Ce qu’il aimait bien, c’est quand ils mettaient la musique assez fort. Comme ça, il en profitait aussi. Il bougeait un peu – enfin, dans le peu d’espace qu’il avait - lançait les bras, les pieds en avant. Bon, cela ne devait pas ressembler à grand-chose, mais de toute façon, personne ne le voyait. Bien sûr, on faisait attention à lui. Il était bien nourri, il avait chaud, on prenait régulièrement de ses nouvelles.
N’empêche, il avait hâte que cela cesse. Qu’il soit enfin autorisé à sortir. Cela ne pouvait plus durer. Il se sentait vraiment trop à l’étroit. Il avait envie de sortir, de voir du monde, de s’exprimer, d’échanger, ne serait-ce que quelques regards, d’être touché, de voir à quoi ressemblait ses nouveaux voisins.
Cela ne devrait plus tarder maintenant. Il le sentait. Il sentait qu’une force irrésistible le poussait vers l’extérieur. Il était sûr que les autres aussi avaient hâte de le voir.
Il était sûr que pour eux aussi, ces 9 mois avaient été très longs."
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction #écrïmage #fiction #1pic1story
Tu vas vite apprendre à le connaître. Dans le Tu vas vite apprendre à le connaître. Dans le quartier tout le monde le connaît et file doux. C’est un mec qu’il faut respecter. Il s’est fait sa place, tu vois, il veut que ça se sache, il veut la garder, et je vais te donner un conseil si tu veux être tranquille, si tu ne veux pas qu’il t’arrive des ennuis, voilà : tu lui prends de sa marchandise deux fois par semaine, c’est le moyen qu’il te respecte aussi et alors il ne t’arrivera rien de fâcheux. Et le mieux si tu veux qu’il te salue : tu prends chaque fois sa complète king size 12 personnes avec le supplément anchois.
George Floyd's last words: "It's my face, man I di George Floyd's last words:
"It's my face, man
I didn't do nothing serious, man
Please, please
Please, I can't breathe
Please, man
Please, somebody
Please, man
I can't breathe
I can't breathe
Please, man can't breathe, my face
Just get up
I can't breathe, please #blackouttuesday
[par Ademar Creach] Je suis en vie. Je suis en v [par Ademar Creach] 
Je suis en vie.

Je suis en vie
Malgré toi 
Je suis en vie
Où que tu sois 
Je suis en vie
Qu’est-ce que tu crois 
Je suis en vie
Quoi qu’il en soit 
Je suis en vie
Loin d’ici 
Je suis en vie
Réfugiée là 
Je suis en vie
Parce que demain
J’y crois
[par Ademar Creach] Repas de famille Il avait pou [par Ademar Creach] 
Repas de famille
Il avait pourtant tout fait pour cela se passe mieux que d’habitude. Il avait beaucoup préparé, expliqué, dénoué les tensions avant de lancer les invitations.
Et cela avait pu se faire. Il en était même plutôt fier.
Réunir pour un dîner, autour d’une même table, la grande famille. Ces grands hommes étaient fiers et peu enclins à discuter, surtout entre eux, plutôt à imposer leurs vues et leurs décisions.
 Et, une fois encore, tout avait dégénéré. Pour une broutille, il ne savait même plus laquelle. Une histoire de filles ou de machines à sous, peut-être.
 Et, maintenant, il se retrouvait avec des cadavres – et pas seulement de bouteilles – au milieu de son salon. Il avait pourtant interdit les armes à table.
Il aurait dû savoir que rien ne peut être interdit aux parrains de la mafia de Chicago.  #écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction #écrïmage #fiction #1pic1story
Au 19e jour de la pandémie et du confinement, il Au 19e jour de la pandémie et du confinement, il décida pour se bouger un peu d’enfin planter ce camélia en pot qui se morfondait depuis 2 ans. En creusant, il réalisa que lorsque lui-même et tous les autres - à ce stade on en savait encore rien — auraient disparu que cet arbre allait continuer de croître librement, sans taille, et de fleurir toujours plus chaque année dans cette campagne où même là depuis quelques temps le silence était devenu étrange. Il se dit que planter un arbre en ces jours particuliers résonnait différemment qu’à l’ordinaire. Que l’arbre allait nous-lui survivre.
Lorsque il eut terminé, il en conclut qu’il était temps de se faire pardonner — et soudain regretta de n’avoir pas planté d’arbres plus tôt. Il ressentit soudain une violente envie de réparation et creusa jusqu’à la nuit tombée 19 trous, pour les 19 jours passés et celui qui venait, pour les vingt arbres qu’il allait lui falloir planter ; il retourna la terre jusqu’à s’en casser les reins, mais cela valait mieux que de grossir devant l’écran de son télétravail. Il fallait vite rattraper le retard ; il fallait en quelque sorte expier. Il avait décidé que désormais il planterait un arbre chaque jour, tant que durerait le confinement — et même après, il continuerait d’en planter, c’était devenu crucial.
Le lendemain matin, il remplit son attestation dérogatoire de sortie, cocha la case des « achats de première nécessité » et se rendit à la jardinerie pour acquérir des arbres — des dizaines d’arbres. 
Mais elle était fermée.  #écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction #écrïmage #fiction #1pic1story
[par Ademar Creach] Ailleurs - Mais qu’est-ce qu [par Ademar Creach] Ailleurs
- Mais qu’est-ce que tu veux ?
- Partir.
- Où ?
- Ailleurs.
- Avec qui ?
- Seule.
- Mais pourquoi ? Qu’est-ce que tu fuis ?
- Le quotidien.
- Tu en recréeras un autre là-bas, où que tu sois.
- Pas un autre. Le mien. Je l’inventerais. Personne ne me connaîtra. Je n’aurai de compte à rendre à personne. Je pourrai tout créer. Des amitiés. Des activités. Des contraintes, oui, que je choisirai.
- Et ça t’apportera quoi ?
- Je pourrai mener une vie en accord avec la personne que je suis, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Je joue trop de personnages en fonction des autres.
- Et moi, dans tout ça, je suis où ?
- Ailleurs. Un autre ailleurs. 
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction #écrïmage #fiction #1pic1story
C’était une cinéphile compulsive, boulimique… Cette fièvre obsessionnelle, cette passion dévorante autour desquelles tournait toute l’organisation de sa vie quotidienne l’isolaient du monde, de sa propre vie même — mais elle en avait conscience et assumait cette situation car en contrepartie elle vivait mille vies, existait en mille existences, ressentait personnellement les sentiments de mille personnages. Comme ses héroïnes  elle tombait amoureuse, vibrait, criait, jouissait, riait, pleurait, se sacrifiait à l’Absolu, à la Beauté, pour la Justice, pour l’Idéal, pour la Liberté. Voire elle pouvait accepter avec délices une servitude qu’imposaient dans certains récits la foi ou de multiples pouvoirs, au nom d’une cause si belle ou de diverses expressions de féminités si magnifiquement tragiques. Elle se rebellait, elle gagnait, perdait, mourrait et renaissait chaque jour. Elle était la spectatrice totale. Elle s’identifiait comme nulle autre à l’actrice principale. Son plaisir de cinéma était sans égal, infini, intarissable, toujours renouvelé. Elle n’était elle-même que lorsque elle devenait l’autre à l’écran. 
Mais voilà, chaque jouissance, chaque fois bue, se terminait, chaque fois, par une douleur récurrente. 
En effet, chaque fois elle éprouvait une blessure lancinante qu’elle savait venir. Chaque fois. Elle n’y pouvait rien. Cette blessure  métait le prix à payer, la contrepartie qu’elle avait appris à endurer en toute fin de chaque film, au moment du générique, chaque fois, et chaque fois, et chaque fois encore : car jamais son nom n’y était porté. Jamais elle ne le voyait apparaître à côté du patronyme de la créature qu’elle avait incarnée. Chaque fois, elle était portée à l’incandescence durant chaque film avant d’être, chaque fois, lors du générique, violemment glacée. Et c’était cette frustration douloureuse, chaque fois, qui la poussait à regarder un autre film, et un autre, et un autre, et un autre. Chaque fois, elle n’était pas au générique — et pourtant elle l’aurait tant mérité.

#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction #écrïmage #fiction #1pic1story
[par Ademar Creach] Cliché Vieille barque figée [par Ademar Creach] Cliché
Vieille barque figée sur l’eau glacée
Temps suspendu à la neige entrevue
Beauté magnifiée de l’hiver passé
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction #écrïmage #fiction #1pic1story
[par Ademar Creach] : Amateur Elle faisait avec c [par Ademar Creach] :  Amateur
Elle faisait avec ce qu’elle avait sous la main.
Elle n’avait pas le choix.
Cela ne faisait pas très professionnel… mais, de toute façon, elle ne l’était pas. C’était la première fois. Elle espérait la dernière.
Elle n’avait pas le choix.
Elle savait qu’elle n’allait pas passer inaperçue. Cela aurait été en plein hiver, au Canada, elle n’aurait pas attiré l’attention. Là, évidemment, au début de l’été, à Marseille…
Elle n’avait pas le choix.
On était le 15 du mois. Et elle n’avait plus rien pour nourrir ses enfants. Alors elle avait pris son vieux bonnet, sa grosse écharpe de laine, le vieux pistolet en plastique de son fils. Et était sortie. Pour aller braquer une banque. Et nourrir ses enfants.
Elle n’avait plus le choix.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[par Ademar Creach] : EXERCICE / Il avait un nouv [par Ademar Creach] : 
EXERCICE / Il avait un nouveau passe-temps pour tuer le temps : il prenait le temps de regarder le temps qui passe. Il n’avait pas l’impression de perdre du temps : c’était sa manière, de temps à autre, de donner du temps au temps. Certes, c’était un luxe d’avoir du temps, de ne s’inquiéter que du temps qu’il fait… Du coup, il se sentait de temps à temps à contretemps.
L’avantage était que, de tout temps, par gros temps ou pas, il n’avait pas besoin de gagner du temps et arrivait toujours à temps. Il faisait toutes les choses en temps utile et prenait du bon temps.
En un rien de temps, il avait compris le plaisir qu’il avait à juste humer l’air du temps. Il avait compris qu’il n’avait plus à vivre avec son temps, juste à vivre et à écrire à son rythme, au fil du temps, sans se soucier de la concordance des temps.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction

#écrïmage #fiction #1pic1story

#1picture1story #onepictureonestory #opos  #écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[par Ademar Creach] : La fille au pull bleu Chaq [par Ademar Creach] : 
La fille au pull bleu

Chaque jour, il prenait le bus de 8h17.
Chaque jour, il descendait au même arrêt.
Chaque jour, il saluait le même chauffeur.
Chaque jour, il croisait les mêmes personnes.
Chaque jour, il souriait aux mêmes visages.
Chaque jour, il échangeait quelques mots avec ses compagnons, de moins en moins anonymes, de trajet.
Sauf le lundi.
Chaque lundi, il y avait la fille au pull bleu.
Chaque lundi, il essayait de capter son regard.
Chaque lundi, il déchiffrait le titre du roman qu’elle lisait.
Chaque lundi, il se demandait pourquoi elle semblait aussi triste.
Chaque lundi, il se demandait où elle était les autres jours et de quelle couleur était alors son pull.
Chaque lundi, il se demandait comment entendre le son de sa voix.
Sauf hier, lundi 18 juin 2018.
Sauf hier, ce lundi, où la fille au pull bleu n’était pas là. Pour la première fois.
Sauf hier, où il s’inquiéta.
Sauf hier, où il la chercha du regard en espérant, pour une fois, que le bus aurait du retard.
Sauf hier, où le bus démarra à 8h17.
Sauf hier, où il entendit le cri du chauffeur.
Sauf hier, où le bus pila et où il entendit un choc sourd.
Sauf hier, où le bus entier se vida.
Sauf hier, où tout le monde hurla.
Sauf hier, où il comprit qu’il ne la reverrait pas.

#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[par Ademar Creach] : Matelot Mate l’eau, la me [par Ademar Creach] : Matelot

Mate l’eau, la mer, l’océan
Matelot au long cours devant
Court, court et perd haleine
Père d’une autre sirène 
Mate l’eau, l’océan, la mer
Matelot au mal de mer
Mer étale ou mer démontée
Mère ! Au loin ma liberté 
Mate l’eau, l’océan, la mère
Matelot vogue sur la déesse mer
Une goutte salée au fond des yeux
Lancerais-je une bouteille à ma mère 
Mate l’eau, l’océan, la mer
Matelot affronte la houle
Déesse aux yeux pers
A quai restée sur la jetée
Mère fusionnelle ou mère poule
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
Des choses interdites, il y en avait de nombreuses Des choses interdites, il y en avait de nombreuses dans l’entreprise et c’était pour des raisons de sécurité ou pour des principes de maintien d’un certain ordre ; cela ne le gênait pas — mais ce bouton devint, dès qu’il l’aperçut, une obsession. D’abord il ne savait pas à quoi il pouvait servir, au milieu de la pièce, perché sur ce poteau, et, ensuite il se demandait quelle pouvait être la sanction en cas de transgression. Il  se renseigna, prenant l’air de ne pas s’y intéresser, auprès des collègues qui haussaient les épaules ou soupiraient, agacés. Les uns le regardaient avec une inquiétude lasse lorsqu’il les interrogeaient ; les autres lui rappelaient qu’il avait déjà posé trop de questions sur le contenu des cartons qu’il fallait empiler dans les chariots. Après avoir tourné autour plusieurs jours d’affilée, un matin lors de la pause, il n’y tint plus, exaspéré par l’interdit — et il percuta le boîtier. Une alarme se déclencha. Aussitôt surgirent deux vigiles qui le prirent par les épaules et le pressèrent vers le poste de sécurité. Le DRH l’y attendait déjà avec le contenu de son vestiaire dans un sac en plastique. « Vous saviez pourtant qu’il ne valait mieux pas », lui fit-il dans un mouvement de menton en direction de la porte blindée. Lorsqu’elle-ci se referma derrière lui, il observa les champs déserts et entreprit de rejoindre la route à l’horizon en serrant ses affaires. Il était un peu abasourdi ; tout était allé si vite. Mais il ne regrettait rien : il avait seulement voulu savoir.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[Par Ademar Creach]
Cocktail avec préméditatio [Par Ademar Creach]
Cocktail avec préméditation —-
Pas mauvais ce cocktail. 
Elle prenait le temps de le savourer car elle l’avait attendu longtemps. Très longtemps. 20 ans.
Pas mal ce cadre aussi. Chaises longues, mer, palmiers, soleil, langueur des Antilles…
Personne ne pourrait la (re)connaître, ici. Cette grande blonde en bikini fuchsia et lunettes de soleil luxueuses sur le nez.
Personne… et surtout pas ses anciens collègues et patrons. Qui n’avaient vu qu’une comptable transparente et discrète. Petite souris aux pulls gris et tailleurs noirs, aux chignons bruns impeccables, petites lunettes rondes sur le bout du nez, toujours plongée dans les chiffres. À peine si on se rappelait son existence.
Cela lui allait bien. Car, jour après jour, elle détournait de petites sommes. C’était si facile avec son métier. Lors de ses cours (imposés !) de comptabilité à l’école, elle avait tout de suite vu l’avantage qu’elle pourrait en tirer. En étant patiente. Et discrète.
Des petites sommes. Qui après 20 ans représentaient un vrai pactole. Le début d’une nouvelle vie. Cocktail à la main. Loin.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[Par Ademar Creach]
Dernière adresse connue Ell [Par Ademar Creach]
Dernière adresse connue
Elle avait prévenu tout le monde de son projet. Et tout le monde l’avait crue. Pourquoi pas ? Même si ils trouvaient que c’était long, six semaines coupée du monde.
Donc, elle partait en résidence d’écriture. Pour un écrivain en devenir, rien d’aberrant.
Le lieu et les conditions de sa résidence avaient plus surpris son entourage. Un phare en pleine mer d’Iroise, où elle serait complètement seule. Aucune distraction que le cri des mouettes et le vacarme des tempêtes pour mener à bien son projet.
Oh, à la fin de son séjour, ils verraient qu’elle aurait effectivement écrit. Mais pas ce à quoi ils s’attendaient. Une longue lettre d’explication. D’adieux. Où elle révélerait que la médecin ne lui laissait aucun espoir quant à l’issue de sa longue maladie. Qu’elle leur avait tue jusque là. D’où son choix.
Quand le marin qui l’avait accompagné à son arrivée reviendrait la chercher comme prévu six semaines plus tard, il trouverait le phare vide. Complètement vide. Hormis cette lettre.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[Par Ademar Creach]
Ligne de conduite (Philosoph [Par Ademar Creach]
Ligne de conduite (Philosophie de vie inspirée du régulateur de vitesse)
-  Voir loin
-  Surveiller ses arrières
-  Accepter de lâcher un peu le contrôle… tout en sachant le reprendre si besoin
-  Prêter attention aux autres tout en étant relâchée
-  Se détendre, se simplifier la vie
- Avancer tout en souplesse vers son destin
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[Par Ademar Creach]
Joyeuses Fêtes Les rues ill [Par Ademar Creach]
Joyeuses Fêtes
Les rues illuminées. Le sourire des enfants. Quelques jours avant Noël. Les gens se réjouissaient à l’idée des fêtes, des vacances, en famille ou au ski.
Chacun avait préparé ses menus, achetés les cadeaux… ou se précipitait en sortant du bureau pour les moins organisés.
Elle aussi, au bureau, elle avait ri, souri, relancé les conversations autour des anecdotes de chacun… sans vraiment se livrer. Elle avait même accompagné sa collègue dans un grand magasin pour l’aider à choisir un cadeau pour son mari.
Oui, elle avait donné le change.
Personne ne savait. Qu’elle était seule depuis longtemps, qu’il n’y aurait pas de fête de famille, ni de cadeaux - de toute façon, elle n’avait plus les moyens.
Qu’elle n’avait pas d’enfants à combler, juste des dettes à éponger.
Que le soir de Noël, comme tous les autres soirs, elle le passerait seule, dans sa voiture, devenue son seul refuge depuis son expulsion.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
Lorsque le technicien d’Enedis qui était vraime Lorsque le technicien d’Enedis qui était vraiment très mignon et avait de jolies fesses moulées dans sa combinaison eut terminé l’installation de son compteur Linky, elle le remercia avec force sourires et pour plaisanter lui annonça qu’elle savait très bien, parce qu’elle l’avait lu sur Internet, qu’à cause de lui elle allait développer maintenant une foule de cancers, se tordre dans des douleurs atroces, sinon contracter nombre de maladies même pas identifiées — et l’électricien a éclaté de rire. Profitant de cet instant de complicité, elle en a rajouté en soupirant, clamant que la vie était courte, que c’était bien dommage, qu’à cause de ce fichu compteur Linky elle n’allait donc plus longtemps profiter du temps qui lui restait. Finalement, Linky, quand même quand on y réfléchit, cela peut inciter à profiter de toutes les occasions de la vie. 
Le type l’a alors examinée curieusement en remballant ses outils dans sa caisse au moment même où son vieux chat obèse est venu se frotter contre lui en miaulant. Tout en la dévisageant, il s’est alors carrément rué en un éclair sur le palier. Sur le coup, en refermant la porte, elle s’est mordue la lèvre en se disant « mais qu’est-ce que t’es conne parfois ma fille », puis elle s’est demandé avec une soudaine angoisse si le regard de l’agent ne signifiait pas après tout qu’il savait déjà qu’elle allait, vraiment et bientôt, choper une quelconque saloperie à cause de ce foutu Linky. Alors stressée, elle a filé un coup de pied au gros matou qui a valdingué — et elle est repartie dans sa cuisine en boitant car elle venait de se tordre la cheville. 
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[par Ademar Creach]
Comptine Vague à l’âme [par Ademar Creach]
Comptine

Vague à l’âme
Lame de fond
Fond de train
Train de vie
Vie de chien
Chien de mer
Mer d’huile
Huile d’olive
Olive noire
Noire de monde
Monde à découvrir…

#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[par Ademar Creach]
Ecrivain déjà primé cherc [par Ademar Creach]
Ecrivain déjà primé cherche source d’inspiration.
Homme, 45 ans, aimable, cultivé, discret souhaite trouver nouvelles histoires et idées pour prochain roman.
Souffrant actuellement d’une panne, cherche à se relancer à partir d’histoires et de personnages réels.
Tous les sujets forts, non encore divulgués, sont les bienvenus : vous êtes victimes d’une enfance malheureuse, d’un conjoint violent, vous avez causé ou subi un accident, vous avez commis un meurtre, réalisé un braquage – avec succès ou prison… etc…
Ecrire au journal qui transmettra.
Discrétion et anonymat assuré.
Rémunération attractive.

#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[par Ademar Creach] Il serait surpris de son cadea [par Ademar Creach] Il serait surpris de son cadeau de départ en retraite : une jolie demande de divorce. Elle avait attendu. Que sa carrière à lui – si importante – soit terminée. Que les enfants soient grands. Qu’ils aient fait leur vie, comme on dit. Mais quelqu’un lui avait-il demandé, à elle, si elle était contente de sa vie ? Vivre aux côtés d’un homme qui vous est devenu étranger depuis si longtemps. On les citait en couple modèle, qui regardait dans la même direction.
S’ils savaient ! Au début, ils étaient effectivement d’accord sur presque tout. Mais depuis des années, c’était l’inverse : chacun avait évolué en regardant dans des directions complètement différentes. Encore liés, mais dos à dos. Elle se nourrissait d’art et de culture, il ne jurait que par le rugby et l’amitié virile. Personne – même lui – ne semblait s’être rendu compte du fossé qui s’était creusé, car elle avait fait en sorte de sauvegarder les apparences. Elle se demandait bien pourquoi, un vieux reste de culpabilité, peut-être ? Et pourtant les indices étaient là : des loisirs et des vacances chacun de son côté, des nuits chacun dans sa chambre.
Elle s’était laissée aveugler : ils étaient si différents, depuis le début. Mais à ceux qui la mettaient en garde « qui se ressemble s’assemble », elle répondait « les extrêmes s’attirent »… elle avait payé de ses plus belles années pour savoir que cela ne durait qu’un temps.
À elle la vraie vie, maintenant. La sienne.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
Ils calèrent leurs vélos contre le banc, et comm Ils calèrent leurs vélos contre le banc, et comme chaque dimanche matin à l’issue de leur balade rituelle sur le haut de la falaise, ils se reposèrent face à la mer, croquèrent chacun leur abricot séché puis laissèrent errer leur regard sur l’horizon. C’est alors qu’il lui fit remarquer que "tout de même, il y a beaucoup de vent ici". Qu’il y a toujours du vent… Or il en avait vraiment assez. Elle lui répondit qu’elle aussi en avait assez, mais ce dont elle avait assez, c’est de lui se plaignant du vent. Une éternité qu’il se lamentait à propos du vent ! — et ils n’allaient pas encore reparler de cela ! 
Il haussa les épaules, et lui dit que depuis qu’ils étaient tous deux à la retraite ils auraient pu descendre vers le sud, mais surtout s’installer dans un lieu où il n’y aurait pas de vent. Elle lui répondit lentement, en détachant chaque syllabe comme on parle à un enfant têtu qu’il savait très bien pourquoi ils étaient venus vivre ici : pour le travail, pour la maison de maman qui les avaient bien arrangés. Et elle ne savait que de trop qu’il n’aimait pas le vent. Par pitié elle aimerait qu’un dimanche,  même qu’une fois, il cesse d’aborder le sujet du vent. Elle n’en pouvait plus.
Il fit une moue boudeuse et resta un long moment mutique, mâchonnant un deuxième fruit sec. Il observa sa femme, un bateau au loin, les alentours, les vélos… Reprit un abricot. Et soudain il se tourna vers elle, et fit d’un ton enjoué : « Dis donc… Tu te souviens quand ils ont planté cet arbre ? »  Il désigna les branches au-dessus d’eux. « C’était hier, pourtant. Quand on pense que lorsqu’il était jeune, il poussait droit. On sentait qu’il voulait monter haut… Et il l’aurait fait, s’il n’y avait pas… . » 
Elle  l’interrompit en lui plaquant une main sur la bouche. « Tais-toi », fit-elle. « Surtout tais-toi. J’ai compris… » 
Elle pleurait — mais ses larmes séchaient aussitôt dans le vent.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
#1pic1story
[photo @cyrilcavalie] Cette idée d’acheter un s [photo @cyrilcavalie] Cette idée d’acheter un squelette pour ses cours d’anatomie n’avait été qu’une source d’emmerdements. On lui avait livré sans crâne, et il lui avait fallu passer des dizaines de coups de fils (« si ceci, tapez la touche 1, si cela, tapez 2… ») pour avoir un vague stagiaire au bout du fil qui n’avait pas d’explication et qui avait fini, à bout, par lui proposer de demander par courrier 5% de réduction sur la facture, ou plutôt un a-valoir de 5% pour de futurs achats, car le crâne ce ne sont que 8 os sur 206 soit 3,88% et donc une réduction de 5% serait tout-à-fait acceptable. Bien sûr, elle ne pouvait le renvoyer pour des questions d’hygiène (ce qu’elle ne comprit pas, n’étant pas nécrophile) — et puis surtout elle n’avait pas fait vérifier par le livreur qu’il n’y avait jamais eu de crâne. 
C’est un ami qui l’avait achevée en lui disant que la boîte de revente était chinoise et donc qu’il y a toujours un bug dans leurs produits — et en plus s’il n’y avait pas le crâne c’est parce que cela devait être le squelette d’un condamné à mort : ils avaient certainement égaré sa tête ou l’avaient volontairement détruite. Choquée, elle s’était débarrassée nuitamment des os encombrants au pied d’un immeuble voisin. 
En fait, le crâne lui parvint quelques jours plus tard. Il apparut alors qu’il avait toujours été annoncé qu’il serait livré à part. Mais voilà : elle ne lisait jamais les conditions de vente. Au final, toutefois, lui resta une hantise: il avait été condamné pour quoi, ce type ? 
#1picture1story #onepictureonestory #opos  #écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
[par Eevlys] Deux petites filles s’étaient renc [par Eevlys] Deux petites filles s’étaient rencontrées, puis reconnues, chacune devinant en l’autre l’essence qui manquait à son existence.
Un jour, alors qu’elles jouaient au-dessus du puits, il y avait eu un regard insidieux, puis une main qui avait poussé un peu trop fort. Et Lou avait basculé, entrainant avec elle le royaume qu’elles s’étaient construit.
Son amie l’avait regardé s’enfoncer puis disparaître dans un demi-monde évanoui et disloqué.
Doucement, au fond de cette nuit épaisse couleur de boue, Lou s’était alors figée, ses yeux d’or souriants, emplis de lumière et d’extase. 
Au-dessus d’elle, la petite innocente fredonnait : Dors ma Lou, dors… 
#1pic1story #écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #écrïmage #fiction
Son voisin de palier lui avait apporté un sac ent Son voisin de palier lui avait apporté un sac entier de champignons, des rosés des prés, et elle s’était réjouie de cette bonne surprise : c’est simple, elle adorait cela ! Ils étaient superbes, frais visiblement, et de taille imposante. Ils sentaient bon l’humus et cette odeur lui faisait un bien fou. Elle n’avait pas mis les pieds hors de la ville depuis des lustres et la nature lui manquait. Avoir avoir lu quelques recettes ici et là sur Internet, elle  les lava, les éplucha, les coupa en dés et décida de simplement les fricasser avec de l’huile d’olive, du persil, un soupçon d’ail pour accompagner une escalope de poulet qui s’impatientait dans le réfrigérateur à l’approche de sa date de péremption. Elle s’ouvrit une bouteille de vin, se versa un verre et se cala devant son assiette, en salivant d’avance. Et pourtant ce n’étaient même pas des cèpes ! Tout en s’offrant quelques gorgées de vin préliminaires, elle se souvint que le voisin, il y avait deux ou trois ans, rentré un soir éméché, s’était trompé de porte d’appartement. Une autre fois, dans une conversation à propos de cinéma, il avait confondu une actrice avec une autre. Et enfin, il y avait eu cette fois aussi lorsqu’elle s’était aperçu qu’il employait le mot velléitaire à contresens. Elle reposa son verre et observa les morceaux de champignons noircis par la cuisson. Parsemé de minuscules morceaux de persil, ils lui parurent soudain menaçants. Alors elle se leva brusquement et jeta le contenu de l’assiette à la poubelle, puis dîna en mâchant péniblement de ce qui lui restait — un vieux quignon de pain rassis— accompagné du reste de sa bouteille. Puis alla se coucher complètement pompette.#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #writimage #écrïmage #fiction #1pic1story
[photo : @cyrilcavalie] Le banquier referma le dos [photo : @cyrilcavalie] Le banquier referma le dossier. « Votre activité d’infirmier en libéral ne suffit plus ? Pourquoi vouloir faire corbillard free lance ? Vos patients sont morts, vous avez du stock ?». Il pouffa et se reprit. « Votre dossier est intéressant mais je ne saisis pas le concept. Un corbillard, c’est noir, non ? Enfin, j’en ai toujours vus de noirs… Au Japon, enfin chez ces gens comme ça, c’est peut-être rouge deuil, j’en sais rien… Mais chez nous, c’est noir, non ?».
Il reprit alors ses « arguments de langage » déjà récités en vain dans les cinq banques précédentes : il s’agit de segmenter la clientèle. Enterrements noirs classiques bien sûr, mais aussi argentés ou dorés pour les classes aisées, rose girly pour les jeunes femmes millenials ou les bébés, vert écolo néo ruraux, bleu marine patriote réac, bariolé ou arc en ciel pour la hype, les néo-babas, les LGBT+ voire les rastas blancs très vieillissants … L’idée est qu’il est temps que l’enterrement sorte des sentiers battus. Cela peut être aussi un marché de niches et il va falloir s’y attaquer. Quand on voit combien mettent les Chinois dans les funérailles, on se dit que la France est vraiment en retard. Et donc autant de marchés de cibles, autant de véhicules peints aux couleurs des tribus. C’est facile à comprendre.
« Quand même, vous avez peu de garanties. C’est un prêt important… Il n’y a pas moyen de… ? Un système pour changer la couleur selon la commande ? Cela ne vous ferait qu’un véhicule à acquérir, et une économie d’échelle…».
Il s’entendit expliquer pour la énième fois que le temps que le voile de peinture soit sec (et encore sans peinture métallisée!), le corps ne se conserverait pas et justement, la chambre mortuaire top réfrigérée c’était déjà l’autre gros dossier d’emprunt à examiner. 
Un voile de peinture différent à chaque client ! Ils avaient de drôles d’idées tous ces spécialistes. Ce n’était pas comme cela, entre les banquiers pas prêteurs et toutes ces idées idiotes que chacun avait, que le pays et lui-même allaient s’en sortir.  #writimage #écrïmage #fiction #1pic1story #ecriturecreative #litterature #atelierecriture
Elle lui demande ce que c’est que ce truc bizarr Elle lui demande ce que c’est que ce truc bizarre. Il lui répond que c’est du pâté. Alors elle s’inquiète et intriguée examine la chose et lui dit : mais ça sort d’où ? Ben du frigo, lui répond-t-il. Au fond du frigo ; je l’ai retrouvé. Il montre le plastique déchiré où se trouvait le pâté. 
Mais tu ne vas pas manger ce truc ? dit-elle, il est tout vert. Le pâté c’est pas vert, - enfin le pâté persillé si, et encore c’est jamais vert à ce point là. Fous-moi ce truc à la poubelle. Mais lui il ne veut pas : il veut le manger ce pâté. Il explique qu’il a déjà mangé des trucs périmés, des trucs avec des dates dépassées de trois mois, de quatre mois, et il n’a jamais rien eu, même pas ça. Rien de rien. C’est des conneries les dates, et en plus il ne faut pas jeter. On gaspille trop, et c’est pas bon, la planète et tout le bazar, je te rappelle. Il faut tout manger : ça c’est vert de pas gâcher, mais ce pâté, faut arrêter, il n’est pas vert.. Elle s’énerve, car il est de mauvaise foi. Il s’obstine parfois pour de ces trucs… On ne comprend même pas pourquoi il ne veut pas céder : elle ne lui parle pas des dates ; elle lui parle du pâté. Elle lui dit : enfin tu vois bien qu’il est vert ce pâté. Il répond que non, qu’il n’est pas vert, qu’il faut arrêter de psychoter avec son pâté. Il a foncé un peu car il s’est oxydé c’est tout. Les cornichons c’est vert, les légumes c’est vert, les martiens c’est vert, mais ce pâté il est très bien, et il sourit, et puis zut tu me gonfles, et il tranche en deux le reste de pâté et gobe coup sur coup les deux morceaux. 
En sortant des urgences après son lavage d’estomac le surlendemain il lui dit tu vois celui qu’est devenu vert c’est moi, c’était pas le pâté, et il se marre, et elle le regarde et lui dit hahaha, t’es pas devenu vert, t’es juste devenu vraiment con, c’est tout. 
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #writimage #écrïmage #fiction
C’est à l’automne 2019 que les services médi C’est à l’automne 2019 que les services médicaux, sociaux et de gendarmerie ont commencé à repérer les premiers cas d’ombrophobie -la phobie de la pluie, de la grêle et des orages jusque là peu courante- dans une forme devenue plus que virulente. Classifiée ombrophobia virulens elle se caractérisait par une prostration mutique.  Les premiers médecins qui s’y penchèrent furent indécis quant à la cause de cette pandémie : incident industriels (pluies noires), pollution (pluies acides), influence des médias notamment des films post apocalyptiques en plein regain sur les plateformes de streaming (images d’hivers nucléaires… ?). On se perdait en conjectures.  Dépassant en effets les simples symptômes de stress habituel, les malades se mettaient à perdre leurs moyens : individus restant bloqués dans leur véhicule, terrés chez eux, sinon affichant des comportements corollaires et supplémentaires étranges : kleptomanie portée sur les parapluies, accumulation compulsive et excessive de vêtements de pluie, fascination morbide pour les bulletins, annonces et notifications de météo qui inhibaient chez eux toute capacité de décision. Une cherbourgeoise découverte après dix heures pluvieuses passées dans son véhicule sur un parking de supermarché en octobre 2019 avait affirmé, hagarde, attendre le retour d’un épisode caniculaire. L’institut de météo et climato psycho-pathologies Clément Capulet (@institut_capulet) un établissement jusque là vivotant et plutôt moqué, mais qui se voyait désormais être de plus en plus reconnu, considéré et écouté- créa dans l’urgence un protocole de traitement dit d’appropriation barométrique. Mais il apparut tôt que ces soins pouvaient accentuer les états anxiogènes et dépressif en cas de basse pression. Assurément le dérèglement climatique allait s’accompagner d’effets totalement inattendus. 
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #writimage #écrïmage #fiction
[Par Eevlys] Tu les as choisis parmi la foule parc [Par Eevlys] Tu les as choisis parmi la foule parce que tu avais flairé quelque chose qui ressemblait à de la vie. Et ces effluves, elles t’ont brûlée au cœur de l’étrange songe où tu croyais juste dormir. 
Personne n’a su voir tes yeux gonflés qui imploraient mais ne brillaient qu’au fond de l’obscurité d’un trou.
Personne n’a frissonné lorsque ta petite main exsangue et glacée a tenté de saisir des doigts qui palpitaient.
Ils sont rentrés chez eux, les parents que tu t’étais trouvé, te laissant seule, esprit perdu, au milieu des décombres d’une fête qui te restera à jamais étrangère.
« Ne partez pas sans moi… » a murmuré la petite fille de l’ombre, avant de replonger dans le néant, cherchant à respirer l’amour, à nouveau…
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #writimage #écrïmage #fiction
Par Eevlys] Au travers des feuillages aux ombres f Par Eevlys] Au travers des feuillages aux ombres fantastiques, on voyait un vieil homme voûté et tout tordu, qui marchait, perdu.
Certains disaient alors «  C’est un malheureux… ». D’autres s’enfuyaient en riant « Le vieux fou ! Il parle aux chats ! ». Car l’animal se plaisait chez le vieillard, aimant à se réfugier au creux des vieux fauteuils jadis somptueux.
Mais lorsque le chat se lovait sur le billot dans lequel était encore plantée la hache, on aurait dit que c’en était fini du pauvre homme.
Certaines nuits, on l’avait vu se jeter à genoux, et supplier, les yeux malades et rougis, les dents sales noyées de bave et de larmes. Hagard, il geignait si fort, tentant d’essuyer le sang qui noircissait ses mains. Mais c’était un sang dont lui seul percevait l’odeur, car lui seul savait ce qui pourrissait, enfoui, à l’endroit où paressait le chat.
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #writimage #écrïmage #fiction
C’est en fin d’une molle réunion qu’ils tro C’est en fin d’une molle réunion qu’ils trouvèrent l’idée originale pour s’impliquer dans la sauvegarde de l’environnement : ils s’attaqueraient aux piscines. Consommatrices d’eau, bourrées de chlore et autres saloperies, symbole d’un capitalisme arrogant, c’étaient les cibles idéales. Ils fondèrent illico le GAP, Groupe Actions Piscines, et entreprirent de recenser sur les images satellites de Google Maps les indécentes tâches bleues qui trahissaient les propriétaires du coin. Ils s’achetèrent deux flacons de colorant rouge chez un fournisseur qui en cédait à prix fracassé. Du rouge pour effacer l’ignoble bleu ; pour le sang versé à cause des piscines. Il devait bien y avoir des ouvriers quelque part qui mourraient du chlore ou des animaux qui dérouillaient -mais ils vérifieraient ces points plus tard ; il y avait surtout urgence d’agir. 
Les premières tentatives furent vaines : des molosses faillirent les dévorer, ils déclenchèrent des alarmes, se heurtèrent à des volets couvrants verrouillés. Après avoir sillonné la région, ils tombèrent enfin sur une piscine accessible, découverte, et même allumée de nuit. Ils y vidèrent un des flacons, coincèrent un tract sous le pied d’une chaise de jardin, et détalèrent. 
Aucune réaction les jours suivants. Rien dans le journal local. Silence radio. 
Ils revinrent de nuit attaquer la même piscine en s’assurant cette fois que la teinte changerait. Ils virent le bleu vite disparaître, mais ils n’obtenaient qu’un vague fuschia… Et surtout, ils constatèrent le lendemain matin que la piscine avait repris sa couleur. 
Mauvaise qualité du colorant ? Non : ils lurent un peu tard qu’il fallait que « le ph » soit « compris entre 6,9 et 7,7 » avec « un taux de désinfectant supérieur à 2 ppm de chlore », qu’il fallait parfois utiliser du « séquestrant » et « neutraliser toute source d’oxydation en cas de taux de Cl/Br supérieur à 1 ». Ne comprenant rien, sauf qu’ils devaient s’acheter des produits onéreux supplémentaires et même de ces bandelettes test colorées, ils durent convenir que le GAP devait être lui aussi dissout. 
#écriture #écriturecréative #littérature #atelierécriture #writimage #écrïmage #fiction
> En lire plus ! Suivez-nous sur Instagram

Dernières parutions

  • Proposition d’écriture – Mars 2023

    Proposition d’écriture – Mars 2023

    il y a 3 semaines
  • Texte d’Artémise – « Rose boudoir »

    Texte d’Artémise – « Rose boudoir »

    il y a 1 mois
  • Les 12 courses de minuit : téléchargez gratuitement le roman collectif en pdf ou epub

    Les 12 courses de minuit : téléchargez gratuitement le roman collectif en pdf ou epub

    il y a 1 mois
  • Proposition d’écriture – Février 2023

    Proposition d’écriture – Février 2023

    il y a 2 mois
  • Proposition d’écriture – Janvier 2023

    Proposition d’écriture – Janvier 2023

    il y a 3 mois

Ecrire-en-ligne… depuis partout !

Nombre de Françai(se)s expatrié(e)s et quelques francophones participent, ou ont participé à cet atelier depuis l’étranger ; atelier, majoritairement il est vrai, fréquenté par des Hexagonaux. Toutefois, pour l’instant, j’ai recensé :
Thaïlande (nord-ouest) – Quito, Équateur – Shangaï, Chine – Boston, Massachussets, USA – Montréal, Québec, Canada – Vaudreuil-Dorion, Québec, Canada – Toronto, Canada – Johannesburg, Afrique du Sud – Porto-Novo, Bénin – Varsovie, Pologne…
D’autres ? Dites-moi d’où vous êtes, ou étiez !

TOUITT-TOUITT

Ecrireenligne Follow

Avatar
Retweet on Twitter Ecrireenligne Retweeted
Avatar Textes à la pelle @textesalapelle ·
5 Mar

[Appel à textes] roman jeunesse
@relichaedition
Envois jusqu'au : 31/03/2024
Thème : libre
Gratification : contrat d'édition
https://textes-a-la-pelle.fr/#63ff43c4c4f2bdabf54b8d3f

#appelatextes #litteraturejeunesse #romanjeunesse #autrice #auteur #dimancheecriture #viedauteur #vismaviedauteur #roman

Reply on Twitter 1632420132466171904 Retweet on Twitter 1632420132466171904 3 Like on Twitter 1632420132466171904 5 Twitter 1632420132466171904
Avatar Ecrireenligne @ecrireenligne ·
10 Fév

L'atelier d'écriture de janvier était axé sur l'écriture d'un petit roman collectif narrant la nuit de St-Sylvestre agitée d'un chauffeur de taxi. 7 participant(e)s ont écrit un chapitre différent. Le court ebook est offert gracieusement ici : https://www.ecrire-en-ligne.net/les-12-courses-de-minuit-telechargez-gratuitement-le-roman-collectif/

Reply on Twitter 1624108878462844945 Retweet on Twitter 1624108878462844945 2 Like on Twitter 1624108878462844945 3 Twitter 1624108878462844945
Load More

© 2023 Écrire en ligne

Theme by Anders Noren — Up ↑