Bonjour à toutes et à tous, c’est Francis Mizio, le nouveau

(Attention, ce texte est invraisemblablement long !)

Comme vous le savez, j’ai le plaisir de reprendre Ecrire En Ligne que Gaëlle a créé puis animé avec brio ces quatre dernières années. Merci à elle de me l’avoir proposé : on ne confie pas son enfant à n’importe qui. J’en suis honoré.

Sans doute l’heure est-elle aussi venue de me présenter afin de vous éviter palpitations et angoisses, réveils en sueur et en criant hantés par ces terribles questions : « Comment va être le nouveau ? Va-t-il tout changer ? Les propositions d’écriture seront-elles toujours aussi plaisantes et inspirantes ? Ses remarques seront-elles constructives ? Cherchera-t-il nous imposer une grille d’écriture particulière ? L’ambiance du lieu et la convivialité vont-elles changer à cause de sa personnalité retorse, perverse, sinon maléfique ? » Et d’autres interrogations plus pragmatiques (car la nuit, réveillés par l’anxiété, on mouline, on mouline, — alors forcément tout prend des proportions invraisemblables, partout ; tout devient inquiétant) : « aurons-nous assez de temps pour écrire ? Les tarifs de l’atelier vont-ils augmenter ? Va-t-il réduire la longueur des textes ?… »

Hop, hop hop ! Pas de panique !

Le travail effectué par Gaëlle, sa conception de l’atelier me paraissent remarquables – je le lui ai dit. En visitant ce site, que j’ignorais, j’ai découvert un îlot d’écriture sur le Web que je ne savais pas être possible (jadis j’ai été recruté pour des velléités d’ateliers en ligne qui n’ont pas prises, car trop complexes, mal imaginées par leurs créateurs). J’y ai lu aussi des textes de qualité (ce qui n’est pas toujours le cas en atelier, peu s’en faut !), vu de la bienveillance et de l’écoute, reconnu de l’émulation, de la sensibilité, de la créativité, du souci de « bien faire »… Aussi, de mon point de vue, « on ne change pas une formule qui gagne », et fait vivre une telle communauté créative en si bonne harmonie.
Au mieux, on explorera un peu plus tard des pistes d’évolution (j’y reviens plus bas), mais comme Gaëlle a bâti du solide, l’atelier continuera en 2018 dans son fonctionnement actuel, et ce, aux mêmes tarifs. Je mettrai à jour la charte sur des points mineurs : soit, en gros, je vais écrire mon nom à la place de celui de Gaëlle en rendant à César-e ce qui est à César-e. Peut-être qu’une plaque en bronze mentionnant la fondatrice et son œuvre sera-t-elle bienvenue, au risque de ralentir le temps de chargement de la page d’accueil ? Quoiqu’il en soit, je l’envisage.

Cela étant, vous avez dû remarquer ce qui se passe quand un nouveau boulanger arrive, un nouveau patron de bar, un restaurateur enthousiaste : il refait la déco. C’est l’endroit où il peut mettre sa touche, et la bannière « changement de propriétaire », sans traumatiser une clientèle qu’il souhaite évidemment garder et chérir. On change d’abord la moleskine des banquettes avant la carte et la rotation des menus. La vitrine des desserts est éclairée différemment… L’exercice mérite toutefois de la douceur : il s’agit de conserver l’esprit des lieux et l’acoustique (que l’on puisse toujours y papoter sereinement), ne pas heurter avec du clinquant, du kitsch, ou de ces tapisseries chargées qui font mal aux yeux. Bref, en décembre, après l’atelier et avant la reprise de février, je vais rénover un peu les peintures, mais soyez rassurés, encore une fois : cela ne va pas devenir une pizzéria avec des colonnes de stuc ornées de fleurs artificielles, et il n’y aura pas de pseudo fresque vénitiennes avec erreur de perspective.

Concernant l’atelier, je dois avouer, que oui, évidemment, j’ai des envies de développement dans les mois qui viennent, mais seulement lorsque j’aurai pris la mesure du travail qui va m’incomber (Gaëlle doit y consacrer actuellement beaucoup de temps chaque mois ; il faut que j’évalue cela pour ma part dans une vie professionnelle déjà chargée).
Parmi les pistes de développement, si je pourrais donc consacrer du temps supplémentaire à Ecrire En Ligne, il y aurait :
– l’ouverture d’un espace de concertation (vous avez peut-être des idées, des envies — et ce serait en outre un endroit où je soumettrai mes propositions de développement à la communauté), mais cela peut se faire simplement sur Facebook aussi.
– l’augmentation du nombre de participants par ateliers,
– l’augmentation de la fréquence des ateliers (2 fois par mois ? A voir si je puis suivre),
– la possibilité de proposer des textes allant jusqu’à 10 000 signes, afin de se frotter à des structures plus complexes (mais on ne sera pas obligé de faire ses 10 000 signes. On fera la longueur nécessaire, laquelle est toujours la bonne longueur),
– des propositions d’écriture parfois différentes (avec des contraintes particulières. Loin d’inhiber, les contraintes sont en effet un moteur créatif libérateur) ou des focus sur des problématiques pointues d’écriture,
– l’exploration thématisée de genres littéraires,
– d’éventuelles éditions numériques et mises en vente de recueils de textes produits (c’est imaginable en papier, je l’ai déjà fait, mais plus compliqué et coûteux),
– la participation assistée à des concours de nouvelles,
– l’ouverture d’un service de coaching littéraire pour celles et ceux qui auraient des projets plus longs (je fais déjà cela pour Aleph Ecriture à Paris)…

Cette liste n’est pas exhaustive, et rien ne dit même que cela se fera (cela dépendra tant de mon temps que de vos envies). On pourra aussi très bien continuer comme actuellement. Bref, vous serez consultés sur ces points.

Mais alors le nouveau, c’est qui ?
J’ai 55 ans et demeure dans le vignoble à 30 minutes au sud de Nantes. Je suis un ancien journaliste (Nouvel Obs, Libération principalement, sinon pléthore de supports de presse print ou web grands ou petits) et suis actuellement enseignant en InfoCom pour l’Université de Nantes (IUT de La Roche-sur-Yon après un passage de 5 ans en masters à Nantes même) pour des questions d’écriture journalistique et créative, de storytelling, de slidologie (récit accompagné d’un diaporama), de fabrication de sites web, d’écriture radio, de référencement web, etc.
Je suis entre autres romancier (plutôt connu pour être un romancier humoristique, mais pas seulement), nouvelliste, chroniqueur, mais ai traîné jadis aussi un peu au cinéma et la TV, la BD et le théâtre. J’ai également une activité occasionnelle de formateur en stylistique professionnelle ou créative pour journalistes en formation continue ou en reconversion.
On trouvera des détails bio-biblio sur Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Mizio
Surtout, depuis 1996, j’ai dû animer une centaine d’ateliers d’écriture tous âges, tous milieux sociaux, tous genres, toutes problématiques, pour des organismes, institutions, entreprises publics ou privés (les derniers en date par exemple, fin octobre début novembre dernier à l’Institut Français de Pointe-Noire (Congo) pour des nouvelles et du roman). Actuellement, je suis en parallèle de l’IUT un des animateurs d’Aleph Ecriture à Paris, sur des cycles longs liés au roman noir/polar/thriller/historique (pour des personnes travaillant sur de gros projets), et y fait du coaching ou du script doctoring pour des particuliers — tout cela en bon français.

Mon approche est celle des ateliers de creative writing anglo saxons mâtinés de mes propres outils fabriqués durant ces vingt dernières années, et pour ceux qui connaissent, je suis un adepte concernant la conduite de récit des théories de Joseph Campbell et Christopher Vogel (« le voyage du héros »).

Mon attention se porte beaucoup sur les effets à communiquer au lecteur, les sensations à lui traduire (stimuler les 5 sens), les images à lui créer (le contexte, le décor, les apports du décor sur les personnages), l’art des dialogues, les richesses des personnages, les effets de réel, la structure. Le tout avec un principe maître : la générosité envers le lecteur. Je n’ai pas de genre littéraire préféré : tout m’intéresse, si c’est bien fait, si on discerne une identité (une vision personnelle du monde, un style en propre), un univers (bâti pour être partagé), un propos (sur le monde).

En nouvelle, genre que j’adore car c’est lui qui m’a fait débuter et a décidé de mon humble carrière (tout jeune mon hobby était de participer à des concours ; nombre d’auteurs français viennent de là) et sur lequel je n’impose aucune norme, aucun genre, je ne suis impitoyable que sur une chose : il faut une chute. (Mais dans mes ateliers, si je n’ai pas réussi à convaincre l’auteur, j’applique alors une autre règle simple : en derniers recours, c’est l’auteur qui a raison.)

Voilà, vous savez tout. Dans quelques semaines la porte d’Ecrire en Ligne sera ouverte par moi seul. J’aurai un torchon (propre) sur l’épaule et vous souhaiterai la bienvenue en vous offrant un cocktail de mots.
A la vôtre ?

Francis

(En passant et comme c’est d’actualité, concernant l’écriture inclusive comme vous l’avez vu, je ne l’applique pas, sauf pour César-e. C’est trop long et trop moche, illisible et ingérable en littérature. J’entends parfaitement le débat et y suis très sensible, mais je ne vois pas de solution efficace. La mienne, qui vaut ce qu’elle vaut serait de créer un signe typographique qui serait un pluriel neutre ou du moins englobant le masculin et le féminin, afin d’éviter la solution de l’accord de proximité que je trouve insatisfaisante. Après tout, nombre de langues comportent des signes typographiques en propre. En Français certains ont failli même s’imposer ; tel le point d’ironie, un siècle avant le smiley…)