La haine est un sentiment étrange qui m’avait toujours été inconnu. Tout a changé il y a quelques mois. Elle est entrée dans ma vie un samedi et n’en est jamais repartie. C’est elle qui m’anime, me maintient en vie. Elle est présente en moi et peut prendre diverses formes. Parfois elle me glace et me pétrifie. Parfois elle déborde et me transforme en monstre.

Je me sens trop petite pour ces immenses torrents d’émotions qui me submergent. Comment rester humaine dans ces cas-là ? Comment faire preuve de réflexion et de raison quand tout n’est que rage et fureur ?

Tout ça c’est à cause de toi. Je te déteste pour ce que tu m’as fait et je te déteste pour ce que je suis devenue par ta faute. Je me suis aperçue ces temps-ci que la haine était vraiment proche de la mort. Chaque fois que ma haine remonte je ne pense qu’à la mort. A la tienne, à la mienne, à la vôtre. Quand je suis en pleine tempête de rage je crois que je vais mourir. Pas en me donnant volontairement la mort, mais plutôt comme si mon corps n’allait pas supporter ces souffrances immenses et juste exploser. Je pense souvent que je serai contente quand tu seras mort, et puis l’instant d’après j’en doute.

Je hais la façon dont tu as agis et dont tu continues d’agir. Je hais tous tes défauts qui m’ont longtemps attendrie. Tu as un avis tranché sur tout, tu es désordonné, tu es égoïste, froid et manipulateur. Ma colère est immense et j’ai la sensation qu’elle ne diminuera jamais. Sois certain que je ne pourrai jamais te pardonner. Tu m’as traitée comme un vieil objet dont on se lasse. Comme une personne jetable, à usage unique. Et je n’ai même pas eu mon mot à dire. Comment as-tu osé ?

J’imagine parfois que toi aussi tu t’es transformé en monstre involontairement, qu’une maladie te ronge et change ton caractère. Que c’est neurologique. Mais ça n’est pas le cas, tout est sous contrôle et volontaire. Tu as changé, toi qui avais pourtant promis en cette si belle journée…

par Jasmette