Texte de Betty – « Safari au Bourchika – Bravo » *

En route pour le Bourkicha-Bravo, le pays des safaris des chasseurs de chasseurs. Envie d’ailleurs ? Désir d’évasion et de dépaysement ? Engagement philanthropique ? Volez au secours des éléphants, lions, buffles, antilopes, et autres zèbres… Partez sur les traces des grands chasseurs blancs, exterminateurs de faune sauvage en voie d’extinction. Le Bourkicha-Bravo a conservé ses sublimes paysages sous un soleil d’enfer. Le réchauffement climatique entraîne un manque d’eau qui menace depuis plusieurs années la faune locale, d’autant plus que l’homme détourne cette eau si précieuse en sa faveur. La présidente du gouvernement bourkichabais, Madame Yaka, consciente d’un désastre annoncé, a autorisé depuis 2025 de juin à septembre la chasse aux chasseurs de grand gibier. Les amateurs de safari exotique ne bouderont pas leur plaisir.

QUAND S’Y RENDRE ?

La chasse est ouverte de décembre à avril. La saison bat son plein en février / mars, période de migration des animaux à la recherche des rares points d’eau qui subsistent encore. Les chasseurs de grand gibier sont à l’affût. La noblesse de cette cause, éliminer ces nuisibles vous aidera à supporter la chaleur inhérente à ces mois chauds : 40 /42 degrés.

AVANT LE DÉPART

– Téléchargez ci-dessous la demande de permis de chasser ainsi que de port d’armes : www.safari-chasseurs-de-chasseurs-demande-de-permis-de-chasse-et-de-port-darmes.pdf
– Pensez à prendre votre carnet de vaccination, (fièvre blanche et Saint-Hubert-virus)
– En ce qui concerne armes et munitions, nous vous fournirons des autocollants à coller sur les mallettes pour identification à la douane.
– Petit matériel à prévoir : vêtements de chasse d’été, short large et polo kaki, chapeau à large bord, lunettes de soleil, paire de jumelles, crème de protection solaire, médicaments antidiarrhéiques, pansements auto-adhésifs. N’oubliez surtout pas sel et javel (voir plus loin).

LA LOGISTIQUE

L’avion vous déposera à la capitale Oùilé-le-Gourou, Vous serez accueilli par votre guide bourkichabais Abou Babine qui facilitera vos formalités de douane. Le transfert se fera en 4X4. Le campement est situé à 100 kilomètres de l’aéroport. Vous pourrez en profiter pour découvrir les magnifiques paysages, vous familiariser avec la faune locale, et vous aurez peut-être la chance d’apercevoir vos futures proies, les chasseurs de grand-gibier.

OÙ SEREZ-VOUS LOGÉS ?

Dans de confortables bungalows à la décoration soignée. Lits XXL, murs ornés de superbes trophées ; les têtes de chasseurs empaillées selon la tradition régionale confèrent aux huttes un aspect particulièrement pimpant.

ET LES REPAS ?

Des plats raffinés vous seront servis près de la piscine du campement. Le cuisinier du cru local vous proposera, au choix : plats végétariens, ou morceaux savoureusement préparés issus de votre chasse. Sa blanquette de roupettes de piégeur, ses abattis à la Diane chasseresse ou encore ses paluches de braconnier en sauce à la diable raviront votre palais.

UNE JOURNÉE DE CHASSE TYPE

Départ à 7 heures à la recherche de traces des rangers des chasseurs. Pistage, visée et abattage des premiers individus tout au long de la matinée.
Caresses aux éléphants sur le chemin du retour.
À l’arrivée au campement vers midi, apéritif sous les manguiers, en bord de piscine, accompagné de « tapas » au barbecue, vous pourrez goûter aux roubignolles de boucanier à l’air et au persil. Les petits Bourkichabais vous chanteront une ritournelle de leur cru « ce matin, un zébu a tué un chasseur… ».
Après le repas, et une mini-sieste pour les plus fatigués, retour au pistage des chasseurs d’éléphants, buffles et autres antilopes.
Extermination des chasseurs armés. Chargement des dépouilles sur les remorques (veiller à les maintenir à l’ombre pour éviter les odeurs).
Retour au campement après quelques risettes aux zèbres.
Dépose et traitement des peaux (voir plus loin).
Apéritif, repas et soirée dansante au son des tam-tams bourkichabais.

TAXES D’ABATTAGE

Hommes 1m 80 à 2 m 1 500 euros
1m 70 à 1m 80 1 300 euros
1m 60 à 1m 70 1 100 euros
Moins d’1m 60 1 000 euros

Femmes : Pas de femmes parmi les chasseurs. Il est donc interdit de les abattre sous peine d’une amende de 5 000 euros.

ACTIVITÉS ANNEXES AVEC SUPPLÉMENT

Pour les novices : entraînement au tir au fusil de chasse sur portraits réalistes d’hommes célèbres (réserver au moins deux mois à l’avance les caricatures de Trump et Bolsonaro, très demandées)
Pour les enfants : Des animatrices bourkichabaises s’occuperont de distraire vos bambins en les initiant au jeu de massacre sur des effigies de Kim-Jong-un.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Éviter de déranger les oiseaux qui vivent près du lac à 5 minutes du campement : pélicans, hérons, et surtout butors et grands marabouts.
Attention aux vautours : Il est indispensable de mettre à l’abri vos prises du jour dès votre arrivée au camp.
Photographies : Les photos d’animaux en train de boire seront appréciées de vos amis, mais, en ce qui concerne les dépouilles des chasseurs, il est déconseillé de mettre ces prises de vie sur FaceBuffle, des âmes sensibles pourraient s’en émouvoir.

CONSEILS POUR LA PRÉPARATION DES PEAUX

– Effectuer le dépeçage avec précaution, particulièrement la découpe de la peau.
– Bien retourner les oreilles, dédoubler lèvres, nez et paupières.
– Laisser tremper toute la nuit dans un bain salé et javellisé.
– Faire sécher les peaux à l’ombre en les suspendant à un fil. Évitez les pinces à linge qui pourraient laisser des traces.
– Lorsque les peaux sont sèches, les plier avec précaution après les avoir imprégnées d’insecticide.
– Les porter au taxidermiste pour la suite des opérations.

TAXIDERMIE

Les taxidermistes s’occuperont de vos trophées de chasse. Formés à ce noble art, ils s’acquitteront d’une préparation minutieuse.
Les trophées seront fixés sur des cadres de baobab ou de kapokier vernis, soigneusement emballés puis conditionnés dans des caisses en bois et envoyés par avion en France où ils seront livrés à votre domicile contre remboursement dès votre retour. Vous pourrez les accrocher dans votre séjour où ils seront les témoins vivants (enfin si on veut) de votre bon goût.
Si vous désirez offrir un trophée à des amis, de jeunes Bourkichabaises seront ravies de confectionner d’élégants paquets-cadeau et de soigner l’emballage afin de garantir l’arrivée à bon port de votre délicate attention.

Nous vous souhaitons un très agréable et inoubliable séjour au Bourkicha-Bravo !


Photo de zèbres fournie par Betty après leur libération par Betty lors de son séjour au Bourichka -Bravo

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super idée Betty ! ça devrait exister non ?

Oh pétard ! Betty, c’est du grand art !! Je suis bufflée 😉

Tu as fait d’un sujet terrible, violent, le massacre des animaux , une satire efficace.

C’est féroce, humoristique, bravo.

Tu as d’autres photos de ton séjour ?

C’est superbe Betty ! Tu travailles dans une agence de voyages ? Parce que c’est à mettre en présentoir sans tarder…. enfin euh, après le confinement.

Une grande originalité dans le traitement du sujet. Du grand art a dit Khéa. Je signe.
L’arroseur arrosé, le chasseur chassé, j’adore cette photo de zèbres pour le moins hilares et ils ont de quoi !

Bravo ! Un chouette moment de lecture. Vivement ton prochain safari.

Voilà une nouvelle destination à rajouter à la collection des guides JetLag. Le texte de Betty m’a rappelé un bouquin d’un écrivain, tendance surréaliste, que vous connaissez peut-être (ce n’est pas tout jeune) : Roland Topor, et sa Cuisine cannibale qui adorait faire dans le gore léger et le détail horrifique absurde et rigolard, sinon revanchard comme Betty avec ses chasseurs (*). Le coup du ce matin, un zébu a tué un chasseur, m’a bien plu, entre autres. C’est à la fois féroce et euphémisé : bravo. Je ne trouve même pas de trucs critiques à dire sur ce texte et cette idée. Pfff.

(*) dire qu’à cause du confinement un préfet de Seine-et-Marne a voulu récemment donner du pouvoir à ces gros lourds, comme une milice. Quand je vois ceux qui se garent au bout du chemin chez moi, picolent sur le capot de bagnole dès 11h du matin après avoir vaguement arpenté les vignes en faisant les malins avec leur flingue et en passant même dans ma cour (qui est ouverte, mais privée), qui tirent sur de pauvres lièvres ou de perdrix non loin des hameaux, j’enrage. En faire une police alternative ça ne les réjouirait que trop. Ils en crèvent d’envie.

C’est militant et audacieux, c’est vrai que ça ne me fait pas trop de peine qu’on démonte les « grands chasseurs ». Jorn Riel dans « racontars arctiques » décrit une chasseuse accueillie de travers par les autochtones, ça m’a rappelé cette nouvelle sous d’autres latitudes (tout le recueil est bon d’ailleurs). J’ai bien aimé la touche horrible des peaux mises à sécher, tant qu’à délirer autant ne pas le faire au rabais!

Tout à fait d’accord avec les commentaires de Francis sur ces chasseurs qui se défoulent dans les champs près de nos habitations et j’applaudis au culot de Betty. Mais bon, l’idée est géniale et le texte remarquable, pas de regrets à avoir !

J’adore ce renversement des chasseurs-chassés! Vraiment très bien vu.

Alors là… c’est ce que Francis appellerait : tout l’art de s’approprier le sujet. Bravo! C’est fichtrement bien trouvé… et bien envoyé, jusque dans les détails… Et au risque de me mettre Francis à dos, je préfère ton guide aux siens. Court et efficace :)…
De mon côté, je ne compte plus le nombre très impressionnant de cartouches que les chasseurs écolos laissent derrières eux dans les bois et plains, moi aussi, ces bêtes qui ne sont même plus tranquilles chez elles. M’enfin, le confinement a eu raison de la fin de la saison de chasse. Tant mieux…