Texte de Laurent

Quelle idée d’arriver à Denver un dimanche ? Les rues sont désertes. Olivier conduit sa Mercury qu’il a louée à son arrivée à l’aéroport. En France, on dirait une Renault Mégane, ici, aux USA, c’est la voiture passe-partout, boite automatique et climatisation de rigueur.
La ville est vide, une route et des enseignes commerciales. Après quelques kilomètres, Olivier s’arrête au Jake in The Box, cette chaine de fast food est moins pire que Mac Donald dit-on. Il gare la voiture. La température est étouffante comme souvent à cette période de juin dans le Colorado.  Il commande le « special week offer » : un « Portobello Mushroom Buttery Jack » avec un coca et une frite. Il prend place à une grande table et pose son sac de voyage, il est petit, juste de quoi tenir cinq jours sans superflu. Les premières bouchées du hamburger ne lui font pas regretter son choix, il est gouteux, généreux dans la garniture à l’image du pays, énorme et vide à la fois. Il ne regrette pas les 10 dollars du menu. Il saisit son iphone et active la fonction itinérance pour rester connecté à sa vie française. Sans surprise aucun message n’apparait.
Olivier reprend la route. La recherche d’un motel ne devrait pas être trop compliqué. L’offre est pléthorique. Il choisit un Howard Johnson un peu à l’écart avec une piscine. 70 dollars la nuit. La chambre est grande. La moquette à motif rouge et noir en damier est épaisse. Home sweet home… La climatisation remplit son rôle, 21 degrés comparé au 36 dehors. Olivier s’allonge sur le lit, allume la télévision en la réglant sur la chaine ESPN pour du sport en continu.
Dans son sac, il extrait un guide Jika sur les USA.

C’est ici, à cet instant que tout a commencé.

Ce guide date de 30 ans. Olivier l’a acheté en juin 1986 pour ses 20 ans. Ce guide c’était l’espoir de sortir de sa vie ou plutôt de vivre la vie. Les USA, le Colorado, ces mots étaient synonymes d’espoir. Il avait épluché le guide dans tous les sens. Il se projetait dans les grands espaces de l’ouest américain, mais aussi San Francisco, New York,… L’Amérique le fascinait, il comparait avec la France où tout semblait petit.
Ses rêves se nourrissaient des écrits des auteurs américains, Kerouac en tête. Et puis Jim Thompson, Steinbeck, Horace McCoy,… tous ceux qui ont su raconter leur pays à travers les hommes. Mais il n’avait pas osé. Une offre de travail intéressante à Paris, et la vie de banlieue comme une condamnation.

Seul sur son lit, Olivier fait défiler sa vie depuis 30 ans. Une ex-femme, une fille de 20 ans qui lui parle peu et avec qui il ne partage rien. Sa vie se résume à un parcours professionnel réussi. Réussite financière qui cachait mal le désert affectif qui l’envahit jour après jour.

Olivier a mis deux ans pour se décider pour ce voyage à Denver. Au plus profond de sa solitude, il espère perdre ses repères pour mieux se découvrir ou mieux se redécouvrir. La vie qu’il mène n’est pas la sienne, la liberté est son moteur, libérer ses émotions son essence.
Quoi de mieux qu’ici dans le Colorado où il ne connait rien pour le faire ?
Il sort ses carnets à petits carreaux, son Leica. Il trace un itinéraire imaginaire autour de Denver, et pourquoi pas au-delà… Et puis cette fille croisée à la réception et qui se dirigeait vers la piscine, pourquoi ne pas l’aborder ?
Olivier se métamorphose peu à peu. Une douche plus tard. Il se permet un tee-shirt avec un motif à l’effigie de Van Halen et un jean délavé.
Il reprend sa Mercury et fonce vers Downtown.

La conduite made in USA c’est cool, on roule cool. Et puis c’est tout droit. C’est ce que pense Olivier : « il n’y a qu’une route ?! » Après 10 minutes de « cruise », une intersection. Colfax Avenue, l’immense artère central de Denver s’offre à lui, les champs-élysées font figure de chemin vicinal en comparaison. Il décide de se garer. Une place de douze mètres entre une Lincoln et une Chevrolet est libre. C’est vert. Beaucoup de parcs et des familles joyeuses à vélo …ou pas. Olivier prend quelques notes sur le nom des rues, les bâtiments, les commerces,…
Au détour d’un parc, en arrivant sur la 16th Street Mail, une scène attire Olivier. Des joueurs d’échecs disputent des parties sur le trottoir. Il s’avance timidement pour regarder quand un grand black lui propose de jouer. C’est l’organisateur, il fournit le jeu, la pendule et…l’adversaire. Olivier accepte une partie. Il n’est pas un grand joueur, il lui faudra se souvenir quand il jouait au lycée. Mais vaille que vaille, il est là pour s’amuser. En face de lui, un sosie de Janis Joplin alcool compris, s’assoit. Elle se prénomme Jill et semble avoir eu une longue journée. Elle joue plutôt bien et arrive à battre Olivier quelque fois. Une flasque de cognac plus tard soit 1 heure, le combat s’arrête en faveur d’Olivier mais rien de glorieux. Il échange quelques paroles avec Jill. il aimerait bien écouter de la musique mais de la vraie ! Jill, qui tient parfaitement débout, invite alors « son frenchie » à l’accompagner.
Elle est chanteuse et avec son groupe elle est actuellement au El Chapultepec. « Tu dois venir frenchie c’est le meilleur club de la ville et tu seras my guest » « Je t’attends à 9 pm et on mangera des Taco, tu verras ce sont les meilleurs de la ville ». Ils se quittent sur une accolade. Olivier continue de déambuler prenant des notes et photographiant la ville. quand il se pose dans un café, il réalise qu’il se sent bien. La pression quotidienne s’est évaporée. Il repense à cette « invitation » tout à l’heure, doit il y aller ? Jill était elle saoûle ? Il a 20 ans.
Il se présente à 9 pm au club. Il y a du monde. Le costaud de l’entrée ne veut pas le laisser entrer : « full » lui lance t-il. Olivier explique dans un anglais niveau 5e qu’il est « the guest of Jill » tel un sésame le costaud le laisse entrer puis l’hôtesse le guide jusqu’à la table de Jill. Dans cette ambiance sombre, elle semble métamorphosée, ou plutôt, elle inspire le désir. Ses cheveux noirs sont lavés et coiffés, ses yeux maquillés lourdement de mascara rehaussés par un khol noir puissant lui donne un air de Tina Turner.  Elle, qui tout à l’heure, dans la rue portait un treillis, porte maintenant une courte robe paillette verte et des escarpins vertigineux noirs. Il la regarde différemment. Jill s’en amuse. Deux guitaristes les rejoignent et tout le monde s’enfile des tacos juste sublimes. Jill s’est assise à côté d’Olivier sur la banquette. Volontairement elle laisse ses hanches effleurer celle du frenchie à chaque mouvement. Olivier est sous le charme, Jill est volubile, elle boit trois bières quand il finit à peine une, sa silhouette légèrement empâtée laisse apparaitre une poitrine généreuse. Elle a du chien.
Le tour de chant arrive. Jill rayonne au milieu des musiciens. Elle déploie une énergie folle. Elle est habitée par la musique. Par instant, elle fixe Olivier avec un regard direct qui le transperce.
A la fin du show, Jill l’invite à partager sa bouteille de Southern Comfort, une liqueur de Louisiane à base de Bourbon. Hommage à Janis Joplin.
La chambre de l’artiste est à deux pas, mais elle parut loin tant Olivier bandait. Jill le lui rendait bien avec des « oh my frenchie je t’aime ». Dans la chambre, ils se jetèrent dans le lit. Olivier, qui dans sa vie sexuelle, avait du connaitre cinq aventures sans saveur avec finition missionnaire se faisait « marcher »  dessus par Jill. Ca partait dans tous les sens. Elle criait fort et cela décuplait son désir. L’extase était partagée entre les fumées de cannabis.
A cinq heures, la tension retombe. Leurs corps forment une figure proche de la croix. Ils ronflent comme deux paysans bretons à la fin des moissons.
Le bruit de la rue réveille les deux amants vers 8h. Jill semble plus habitué à cette vie, elle secoue Olivier et lui glisse à l’oreille que « c’était super » mais il doit partir car elle part pour Kansas City. Olivier émerge telle une baleine. Sans trop comprendre, il se rhabille et sort de l’hôtel. Pas rasé et le tee-shirt douteux, il essaie de retrouver sa Mercury.
Olivier est toujours sous le choc de la nuit. Jamais il n’avait connu ce plaisir du sexe. Maintenant, il faut rentrer. Il ne reste plus qu’à retrouver la voiture grâce à un mémo : « angle 16 street et 5 street ». Son smartphone lui indique 10 minutes à pied. Olivier reconnait l’endroit grâce à un panneau publicitaire pour la bière Coors. De toute évidence, la Mercury avait disparu !
Pensif, Olivier essaie de comprendre. Il observe la scène et aperçoit  un petit panneau « no parking after 5 am » ! La voiture a été embarquée !
A ce moment où Olivier réfléchit à la situation, une Chevrolet s’arrête à sa hauteur. « Need some help » lançe le chauffeur. Olivier explique son infortune.
« ok je vais t’aider, monte ».
Olivier s’assoit dans la Chevrolet. Au volant, Hank l’accueille d’un clin d’oeil puis démarre en trombe. Olivier indique l’adresse de son motel.
« Oh yeah ! » s’esclaffe Hank.
La conduite de Hank n’est pas trop américaine. Olivier le comprend très vite au premier stop grillé ! D’autant que Hank rigole fort en lançant à tue-tête des « fuck you » à la régalade !
Olivier ne sait pas quoi faire. La panique monte. Il commence à comprendre que Hank est shooté. Il essaie de lui parler pour qu’il stoppe mais il roule encore plus vite ! Loin mais bien présente une sirène se fait entendre. Olivier se retourne, les cops !
Hank toujours constant lance des « fuck you »
La Chevrolet est maintenant engagé sur l’interstate. Hank est un virtuose du volant, il a réussi à semer la voiture de police.
Olivier regarde Hank médusé. Que fait il dans cette galère ? Qui est Hank ? Celui-ci se calme un peu. Toujours rigolard, il explique qu’il déteste les flics. Ils sont tellement cons qu’ils n’ont jamais réussi à l’attraper depuis 10 ans !
A la première station service, Hank s’arrête. Il invite Olivier à prendre une bière dans le petit food store à côté. Olivier intrigué, accepte alors que la raison aurait voulu qu’il décampe à toute jambes. Mais Hank le fascine. Son attitude, ses gestes. Il aimerait le cerner, le découvrir. Et vivre une équipée sauvage jusqu’en Californie ça aurait de la gueule !
Hank commande deux Millers à la serveuse hors d’âge qui du connaitre la ruée vers l’or.
Olivier découvre que Hank est un évadé. Qu’il a été condamné par erreur pour meurtres et qu’il vit depuis 10 ans en marge de la société.
« Il faut partir sans tarder » assène Hank. Les flics ont du repérer la voiture. Il faut changer. Hank se dirige vers la caisse de la Station service en demandant à Olivier de l’attendre.
Olivier s’exécute.
Soudain, des coups de feu éclatent. Hank, le visage en sang, appelle Olivier.
« Aide moi frenchie »
Après pas mal d’incertitudes, il devenait évident que tout ceci finira mal se dit Olivier.

Olivier aide Hank à monter dans la voiture, démarre en trombe et devient complice d’un braquage !  Hank le guide sur la route et lui conseille d’aller vers le Nord, dans le Montana, un ami pourra l’aider. Hank connait toutes les routes. Olivier, regarde ces paysages qu’ils ont tant fait rêver. Le Wyoming, terre indienne avec ses grandes prairies à perte de vue, parfois ils aperçoit des bisons au loin. Hank a la main ensanglantée mais le garrot semble avoir stoppé l’hémorragie. Le parc de Yellowstone est tout proche, Hank lui raconte que ce parc est le premier parc américains et qu’il y venait souvent avec ses parents et sa soeur. Souvenir d’un break Buick marron où l’on s’entassait joyeusement avec le matériel de camping en vrac à l’arrière. Sensation de liberté.
Olivier sent la nostalgie dans le regard de Hank. Sans trop savoir pourquoi Hank le touche. Il imagine le moment où sa vie à basculé. Le saura t-il un jour ?
Hank indique à Olivier de s’arrêter dans 3 miles à hauteur du Cheyenne Arrow, un motel un peu à l’écart sur l’ancienne interstate 30.
Le Cheyenne Arrow apparaît. Il semble abandonné. Olivier gare la Chevrolet devant ce qui semble avoir été une réception. Le vent balaie les poussières au sol. La paille joue les tourbillons. Un chien aboie faiblement.
Un homme sort. Un indien au visage buriné s’adresse à Hank :
« Le vent m’a dit que tu viendrais, tu es chez toi ici. Ton ami aussi »
Olivier est impressionné par la sagesse de l’homme. Ils pénètrent dans la pièce principale. La déco semble figée depuis 50 ans. L’indien invite ses hôtes à s’assoir par terre puis s’esquive.
Hank rassure Olivier. Isha, leur hôte, est un ami de longue date remontant à son grand père.
Puis Hank s’esquive à son tour en demandant à Olivier de l’attendre.
De longues minutes passent, Olivier scrute les tableaux au mur. Les objets l’intriguent comme cette petite raquette en chanvre. Et cette odeur si particulière, un mélange de plantes sans doute.
Hank revient et sa main semble guérie, les marques ont disparu !
« Il faut aller à Butte maintenant » dit Hank. « C’est important »
Hank prend le volant.
Les deux compères filent vers le Montana. Pour Olivier, c’est l’univers de Jim Harrison qui défile, il en prend plein les yeux. Et puis ce film « Et au milieu coule une rivière » tiré du livre éponyme de Norman MacLean, une ode à la nature qui l’avait marqué il y a vingt ans.
Hank semble détendu et se livre un peu. Il est né dans cette région. Une enfance heureuse avec des parents de la middle class américaine plutôt aisée. Des études informatiques l’ont amené dans la Silicon Valley en y connaissant une belle réussite en créant l’ancêtre de Ebay. C’est en voulant développer l’idée et qu’il s’était embrouillé avec son patron. Son patron qui fut retrouvé mort le lendemain. Hank fut accusé du meurtre. Sans alibi, le système judiciaire américain l’avait broyé. Il s’échappa à l’issue du procès qui le condamna à 345 ans de prison. Depuis il vit à travers les états de l’Ouest et écrit des romans policiers sous le nom de Farrell Jackson.
Tard dans la nuit, ils arrivent à Butte. Un appartement de la vieille ville au nom de Farell Jackson les y attends.
Hank propose un verre au Dakota’s tout proche. Ambiance jazzy bon enfant. Un certain Miller Duke est au saxo, c’est pas mal. Olivier sirote son Daiquiri heureux. La serveuse ressemble à une ancienne conquête.  « Il pensa, amusé, que jusqu’au bout, il y aurait eu des imprévus dans cette histoire ».

Sa tête est pleine d’images telles qu’il pouvait l’imaginer. L’Amérique est une terre de clichés véhiculés depuis la fin de la guerre par le cinéma, la littérature, le sport, la musique,… Fatigue et Daiquiri aidant, Olivier sombre vers le sommeil.
Olivier ! Olivier ! Reveille-toi !!
Nadège l’assistante de la DRH du Groupe le secoue, il faut remplir le formulaire avant d’atterrir. Olivier, hagard, regarde autour de lui. Ses collègues du Groupe Arovi le toisent du regard.
La convention des cadres internationaux du Groupe au Hyatt de Denver s’annonce palpitante.
Olivier est toujours sous le choc de la nuit.

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Cool l’ambiance virile de Laurent est de retour, j’aime beaucoup cette idée des States, avec des références culturels. J’aurais presque aimé en savoir moins tout de suite sur le héros, et que tu continues à fouiller cette description, pour renforcer encore le tableau, genre comme dans une toile de Hopper

Je trouve Laurent que tu as réussi à bien équilibrer entre description et action, ce qui nous permet de bien rentrer dans ton texte tout en respectant les consignes^^. L’ambiance est bien perceptible, c’est chouette.
Il y a juste la phrase imposée qui m’a embêtée, je me suis demandée pourquoi tu l’avais placée à cet endroit du texte. Je l’aurais bien vu plus à la fin, juste avant la métamorphose évoquée. Ou, si tu veux donner de l’importance au guide pour la suite de l’histoire, après la phrase sur juin 86. Mais c’est un détail 😉

Bon. Ben voilà. Clairement, la patte de Laurent nous aurait manqué, s’il n’avait pas été là dans cet atelier d’été 😉 . Je n’ai pas la moindre idée de savoir si la route 66 passe par Denver, mais toute cette mythologie américaine que tu nous amènes là, Laurent, et c’est super chouette. J’aime beaucoup que tu t’arrêtes sur des détails (le hamburger, le nom de la chaîne de motel, les prix, le nom des auteurs, etc…). ça contribue grandement, à mon sens, à installer ton cadre pleinement, on y est, mais alors franchement ! (limite, dans le fast food étouffant, j’ai eu envie d’écraser une mouche qui me tournait autour, attirée par ma transpiration, genre 😉 )

c’est effectivement les détails dans le fast-food qui rendent le texte si réel. On a envie de faire comme Olivier et de partir à l’aventure

oui j’ai été un peu con car la phrase-clé avait son sens à la fin (merci Ariane), j’ai du considérer cela comme trop « facile »… Surtout que Olivier va….. (ah mince c’est pas ici la suite 🙂

A réfléchir, mais moi je l’aime bien où elle est, la phrase imposée. Parce qu’à cet endroit là, je l’ai interprétée comme « il y a déjà eu un commencement, et puis tout s’est un peu endormi, mais il pourrait y en avoir un autre ». Et j’ai trouvé ça chouette, ça fait un peu « double détente ».

J’adore, j’adore! J ‘avais une petite musique en tete en lisant ton texte, ton hamburger m’a donné faim et ta clim m’a donné froid, clairement on y est !

J’ai totalement vécu ton texte, j’ai tellement eu l’impression d’y être ! J’adore vraiment ! Vivement ce weekend pour avoir la suite !

J’aime de plus en plus ce road trip américain !

ah merci Laurent, un peu de caliente, de luxure ( je suis un peu jalouse, j’ai voulu m’y risqué et j’ai fait ma pudibonde). J’aime bien le tour dévergondé qu’a pris ton texte, tout en gardant les références US, qui tombent juste pile poil

On avait donc l’ambiance US, le cadre, et je voulais un focus sur le personnage: je l’ai! Excellent, cette suite, Laurent. ça commence à vraiment ressembler à un trip initiatique un brin déjanté, c’est hyper ouvert pour la suite, j’ai hâte de savoir ce qui va arriver à Olivier.

J’aime bien moi aussi la façon dont tu as raconté la scène sexuelle, avec simplicité et efficacité.
[Comme Schiele, ça m’a traversé l’esprit mais je suis trop puribonde aussi _et c’est pas facile!]

dès le début on s’attache à Olivier, Tout est posé et on a l’impression d’être aupres de lui, de vivre tout ce qu’il ressent.
J’aime bien le ton que prend le texte, qui colle parfaitement à cette ambiance américaine !

De retour d’un road-trip… beauceron (si si ça existe) je reçois vos commentaires comme un encouragement, merci. -:) mes idées de suite ne manquent pas mais il faut que j’évite le pastiche car le road trip US je ne suis pas le premier !

C’est tout à fait vrai, ta remarque, Laurent. Coller aux codes d’un « genre » particulier, ça n’exonère pas d’y apporter sa touche d’originalité, que le texte ait son intérêt propre, qu’il ne se contente pas d’être un exercice de style (même brillant). Mais à partir du moment où tu as cette attention en tête, ça va le faire sans soucis 🙂

Je ne m’attendais pas à une suite comme celle-ci, et je trouve ça chouette d’avoir été surprise comme cela ! Je suis totalement prise dans ton texte, avec la sensation d’y être ! Un peu envieuse de cet Olivier avec ses aventures qui sont les prémices d’une nouvelle vie ! Hâte de lire la suite !

Héhéhéhé. Sacré Olivier. Il a pris un forfait « dépaysement total », là, quand même, hein 😉

ça reste très chouette, ce road trip. Prends garde quand même, Laurent, à ne pas vouloir « trop » en mettre dans le même texte, ça peut finir par faire too much, et il faut quand même laisser de la place à Olivier, pas seulement en faire un prétexte à le balader ‘un archétype de personnage rencontré à l’autre (la vieille chanteuse, le prisonnier évadé, etc…). Il faut qu’il reste, lui, le centre du texte, et pas qu’il devienne secondaire.

Mais tu vas nous faire ça très bien, et j’ai hâte de lire la fin! 😉

Dans la même lignée que Gaëlle, j’ai trouvé un peu « cliché » l’enchainement des 2 rencontres. Les personnages sont bien campés, ça fonctionne bien séparément mais la coïncidence est étonnante voire « too much ». Mais du coup, je me suis imaginée une fin qui expliquerait tout ça et en jouerait, du genre : c’est un rêve, un trip de drogué, un film, bref une fin qui se moquerait du lecteur en disant « hé ho, vous n’avez quand même pas cru ça possible!? »

Moi j y ai vu de la Californication et du Hank Moody, alors je ne pouvais que kiffer ce too much! Je rejoins par contre Gaëlle sur l envie de ne pas trop perdre notre Olivier dans tout ça. Il avait gagné de gros points de virilité, pas facile à conserver à côté de Hank:)

ok compris…. je ne suis pas super satisfait de mon step 3, trop brouillon à mon goût. Mais je vais envoyer la sauce « Louisiane speciale sud pimentée » pour la fin !

« envoyer la sauce », fais gaffe, tu vas choquer les puribondes que nous sommes :-p

Un peu comme pour le texte d’Ariane, gasp, je reste sur ma faim avec cette fin 😉 . Le côté « je vous ai bien eus, hein? » n’a pas super bien fonctionné avec moi, j’aurais aimé que tu ne t’en tires pas avec une pirouette comme ça (oui, je sais, j’ai des côtés pénibles, mais tu peux faire mieux que ça ^^). Ou alors, fais-le carrément, rajoutes-en des tonnes, défile les clichés encore plus, mais décale Olivier par rapport à tout ça: qu’il soit lui-même spectateur en même temps qu’acteur de tout ça, qu’il se questionne sur ce qui se passe, qu’il ait l’impression que c’est impossible, que c’est trop, etc… Parce que finalement, l’un des points forts de ton texte au départ, c’était ce personnage d’Olivier, super attachant, entre deux eaux, dont on avait envie de savoir ce qu’il allait devenir, et ce personnage fait flop à la fin. Ou alors, il faut mettre en parallèle ce « rêve » avec les hésitations, les clichés, les « too much » de sa propre vie…

Bref, un petit goût d’inachevé pour moi 😉

Mais plein plein de super choses dans ton texte, un vrai potentiel, un grand plaisir à te lire, ça se déroule et c’est fluide, il y a des qualités certaines. C’est sans doute pour ça qu’on a envie qu’il soit « encore mieux » 😉

Je suis restée un peu déstabilisée par ta fin. Tout au long du texte, j’ai été prise dans ses aventures, j’ai aimé comment tu as atténué après l’épisode de la station service ce côté «trop d’aventures » qui arrivent d’un coup à une même personne. Je m’imaginais déjà plein de choses pour la suite, j’étais transportée par ton texte ! Mais du coup, ta fin m’a fait un peu retombée brutalement et donne envie que tu poursuives !