Texte de Pilly80

Le soleil de printemps se levait doucement sur le petit hameau béarnais isolé. Ses rayons éclairèrent timidement les pierres et chassèrent les ombres de la nuit. Une petite brise fit bouger en grinçant les vieux volets que plus personne ne fermait. Un peu de poussière vola dans une des maisons abandonnées. Cela faisait bien longtemps que le hameau avait dit au revoir à son dernier habitant. Un petit vieux tout ratatiné, qui ressemblait à un vieux rocher pyrénéen. Il était resté jusqu’au bout et s’était endormi pour toujours en souriant dans son lit. Et le hameau était devenu un lointain souvenir. Le lierre envahissait progressivement les murs et gagnait du terrain. Les lézards et les souris s’installaient dans les maisons. Il y restait quelques meubles éparpillés un peu partout. Dans la pièce principale de la plus grande, on trouvait un petit banc d’enfant renversé, avec le prénom Pierre écrit dessus au couteau. Les entailles étaient maladroites et imprécises, sûrement faites par des petits doigts bien décidés mais encore malhabiles. Il y avait un long vase bleu, sale et décoloré sur le rebord de la fenêtre qui contenait des fleurs fanées envahies de toiles d’araignées.

Les oiseaux débutèrent alors leurs chants matinaux pour accompagner le lever du soleil et le hameau devint soudain très bruyant. Et plein de vie. Les galopades des petits rongeurs répondirent au bruissement des feuilles et aux craquements des vieux planchers que plus aucun pied ne foulait. Les lézards partirent se positionner stratégiquement sur les murs de pierre, là où le lierre leur concédait un peu d’espace.

Une fine brume disparaissait, laissant apparaître la façade pyrénéenne, derrière le hameau perché sur la colline. Les silhouettes d’autres hameaux seuls et éloignés lui répondaient et s’éveillaient en même temps . Les champs en friche, les bosquets et les petits bois alentours s’agitaient de plus en plus. La matinée s’écoulait doucement.

La lumière rentrait maintenant à flots dans les maisons, par toutes les ouvertures qu’elles avaient cédées au temps et à l’usure. Elle caressait les murs anciens, les toitures délabrées, faisait briller quelques casseroles cuivrées et illuminait modestement le miroir piqué de la grande maison.

L’odeur entêtante du chevrefeuille se fit plus discrète à mesure que le jour avançait. Elle laissait progressivement la place à celle des rosiers plantés il y a bien longtemps dans les jardins à l’abandon et des glycines qui bataillaient vaillamment contre le lierre sur les murs.

Et puis soudain, tout ce déroulement printanier fut troublé. C’est ici, à cet instant, que tout a commencé. Des bruits secs et claquant résonnèrent. Les lézards se cachèrent en toute hâte dans les recoins sombres et les oiseaux suspendirent leurs chants un moment. Des odeurs étrangères et pourtant vaguement familières se faufilèrent à travers les maisons et les ruelles envahies par les herbes folles. Quelques secondes plus tard,  une voix essouflée se fit entendre : «  ça y est ! Nous sommes enfin arrivés ! ».

Pierre entra dans le hameau en souriant comme un gamin de dix ans. Il se retourna vers ses amis, tout joyeux : « Et voilà, c’est ici que j’ai vécu mes meilleures vacances ! On va passer une super semaine ! » Ses yeux bruns de montagnard pétillaient tellement qu’il ne remarqua pas les mines déconfites voire décomposées des trois personnes qui l’accompagnaient. Il n’était pas revenu ici depuis plus de vingt ans mais voyait toujours l’endroit tel qu’il était, avec ses yeux d’enfant passionné d’aventures et habitués à la vie au grand air. Ses amis, eux, étaient de purs produits citadins et avaient le regard lucide. Son village typique et merveilleux ce n’était qu’un tas de ruines paumé dans la cambrouze sous un soleil printanier encore timide. Le petit groupe, composé d’une femme et de deux hommes d’environ 35 ans, se sentit un peu abattu.

« On peut rester juste le week-end , avança Marc. Et on finira la semaine dans le charmant petit gîte qu’on a quitté ce matin et qui n’est qu’à trois heures de marche.

– Mais enfin pourquoi ? s’exclama Pierre. Y a tout ce qu’il faut ici et on a amené de quoi manger pour au moins six jours ! Allez, ça va vous faire un bien fou de décrasser vos poumons pollués et de vivre un peu à la dure !

– Un peu à la dure…c’est vite dit quand même. C’est « Vis ma vie chez les ermites », murmura Lucie pour elle-même ».

Mais ils étaient très attachés à Pierre et ça semblait lui faire tellement plaisir qu’ils décidèrent chacun de faire un effort. Il s’étaient tous rencontrés en fac de biologie des années auparavant. Il les bassinait avec son village des Pyrénées depuis longtemps. Ses parents l’y avaient envoyé chaque été jusqu’à ses douze ans. Il logeait alors chez ses grands-parents dans la plus grande des maisons. Puis ses grands-parents avaient dû partir en maison de retraite et ça avait été la fin des vacances pyrénéennes pour Pierre. Cela avait été un véritable crève-coeur pour lui. Il vivait à l’époque à Bordeaux et y vivait toujours mais il ne s’était jamais réellement senti chez lui en ville. Il était bâti comme un montagnard : petit, brun et trapu. Un corps fait pour escalader, grimper, vivre dehors. La ville l’étouffait et son métier aussi. Il était archéo-anthropologue. Il adorait être sur des terrains de fouille mais passait le plus clair de son temps dans son bureau à faire de la paperasse. Alors, quand il avait soumis le projet de faire son petit pélerinage dans le village de son enfance pour ses 35 ans, ses amis s’étaient proposés pour l’accompagner. Là, ils regrettaient un peu quand même.

Ils posèrent tous leurs sacs à dos sur le sol et se répartirent un peu hasard pour visiter les lieux.

Mais ils formaient un drôle de groupe : trois personnes l’air désolé, errant les bras ballants et Pierre tout guilleret qui se prenait plein de souvenirs dans la figure et qui en était ému aux larmes. « Venez voir ! C’est la maison de mes grands-parents ! ».

Ils le rejoignirent en traînant un peu la patte.C’était désolant. La maison était envahie de poussières, de toiles d’araignées, de crottes de souris. Le toit était en très mauvais état état et il n’y avait ni eau courante ni électricité. Les quatre amis bien sûr avaient prévu des tentes et des packs d’eau, en plus de la nourriture en boîte et de réchauds. C’était malgré tout un véritable choc des cultures pour les trois citadins.

Puis Lucie remarqua le petit banc et s’attendrit en reconnaissant le prénom de son ami gravé maladroitement dessus. Elle le prit pour le remettre droit et remarqua, collée dessous,  la photo abîmée en couleurs d’un enfant. « C’est qui, demanda-t-elle ? » Pierre se précipita pour le lui arracher des mains. Mais elle tînt bon. « Ah mais c’est toi, non ? Mais ils sont bizarres tes yeux ! Y en a un marron et l’autre…vert ou bleu…je vois pas bien ».

Pierre se rembrunit immédiatement. « Fais voir, dit Romain. Mais oui c’est bien notre petit Pierrot ! Mais il a une grosse conjonctivite sur la photo, rajouta-t-il en rigolant ».

Marc se rapprocha pour regarder à son tour. « Mais non ! Il a les yeux vairons ! Comme David Bowie ! Mais ils sont bruns tes yeux maintenant ! C’est possible ça ?

– Je porte des lentilles, voilà ! On se moquait tellement de moi quand j’étais gosse… Y a qu’ici qu’on ne me disait rien. On me regardait bizarrement, les gens me fixaient beaucoup quand je leur parlais mais c’est tout. Les montagnards, ce sont des taiseux et ça me convenait bien.

– Non mais c’est surtout que tu ne nous l’a jamais dit, qu’en plus, ça fait longtemps que t’as plus douze ans et que tout le monde s’en fiche des yeux vairons, s’exclama Lucie. Enlève tes lentilles ! Montre-nous ! »

Pierre s’exécuta à contre-coeur. Il ne prit même pas la même de se laver les mains ni d’utiliser un miroir. Il avait si souvent répéter le geste de retirer ses lentilles chaque soir qu’il le faisait automatiquement. Ses doigts semblèrent à peine effleurer ses yeux et les lentilles atterrirent par terre. A quoi bon continuer de se dissimuler ? Il leva son visage vers ses amis qui reculèrent tous imperceptiblement. L’oeil gauche était si noir qu’on ne distinguait pas la pupille de l’iris et l’oeil droit était d’un bleu presque turquoise. Le contraste était saisissant et même dérangeant. Pierre reconnut immédiatement ce regard qu’il n’avait pas vu sur lui depuis des années.

Ses amis restèrent interdits plusieurs secondes. « Ah ouais…quand même…, souffla Romain ».

Pierre baissa la tête et sortit de la maison. Ce n’était pas une bonne idée de les avoir conduits ici. Il voyait bien que le hameau était délabré et abandonné depuis longtemps. Il comprenait aussi que venir dans cet endroit sans le moindre confort et juste au début du printemps n’était pas si simple. Même lui commençait à regretter.

Lucie s’approcha doucement : « Allez Pierre, on va passer un bon moment ici. On va trouver de quoi nettoyer le salon de la maison de tes grands-parents. Enfin, au moins balayer le sol. Mais avant on va piquer-niquer. On a tous faim et Marc a ramené un excellent vin rouge. » Elle avait toujours su l’apaiser, Lucie. Après l’avoir embraser à une époque. Etrangement, il appréciait aujourd’hui l’amitié tranquille qui avait découlé d’une passion autrefois si violente. Elle rajouta en souriant : « Alors comme ça tu gardais tes lentilles en toutes circonstances. » Il lui caressa la nuque, un dernier geste-souvenir de leur intimité disparue, et ils rejoignirent ensemble Marc et Romain.

Ils allèrent ensuite s’installer sur un petit muret qui tenait toujours bon et qui permettait d’être éclaboussé par un panorama magnifique. Romain avait crié « Putain c’est beau ! » et un courant de bonne vieille complicité leur avait chatouillé les vertèbres. Ils mangèrent beaucoup et burent sans aucune modération devant le paysage  que la brume du matin leur avait depuis longtemps dévoilé. Ils se sentirent tous un peu somnolents et s’étendirent dans l’herbe au soleil sur leurs duvets. Pierre s’endormit rapidement, bercé par les bruits et les odeurs de son enfance. Les autres mirent un peu plus de temps, à cause des mêmes bruits et odeurs qui leur étaient parfaitement étrangers.

Le froid de la fin d’après-midi les réveilla. Ce n’était pas très agréable et ils se redressèrent brusquement en se secouant un peu. Ils décidèrent de nettoyer comme ils le pourraient la grande maison pour se réchauffer. Ils ne monteraient pas de tente pour la nuit. La toiture était encore en bon état et ils avaient ainsi l’impression de réaliser avec lui, au plus près, le pélerinage de Pierre vers son enfance. Ils balayèrent maladroitement le sol avec deux vieux balais en paille trouvés dans une maison plus bas et enlevèrent quelques toiles d’araignées avec des feuilles. C’était tellement ridicule qu’ils riaient sans arrêt et se prenaient en photo. Ils rirent moins quand Pierre leur indiqua qu’ils pouvaient aller se laver dans la rivière, tout près. Cela paraissait charmant quand il en parlait pendant un dîner bien au chaud dans l’appartement douillet de Marc mais la réalité de la température de l’eau d’une rivière de montagne au printemps  leur fit préférer les lingettes de Lucie. Ils verraient pour les jours suivants.

La nuit tombe vite en altitude. Le petit groupe s’installa donc dans le salon plus ou moins dépoussiéré et ils allumèrent les lampes-tempêtes qu’ils avaient emmenées, Ils mirent pas mal de temps à chauffer de l’eau sur leurs deux réchauds. Ils commencèrent à réaliser qu’il faisait vraiment froid. Marc proposa d’allumer un feu et se tourna l’air interrogateur vers Pierre en évitant, comme les trois autres, de croiser son regard si étrange. Il fixait un point invisible entre ses yeux. Pierre fit comme s’il n’avait rien remarqué alors qu’à chaque fois, ça avait été comme une gifle. « On peut en allumer un dehors mais certainement pas dans la maison. La cheminée ne fonctionne plus et on risque tous de mourir soit brûlés soit asphyxiés. » Personne n’avait envie de faire un tel choix. Ils allèrent, sur les conseils de Pierre, chercher du bois dans la lumière floue du crépuscule. Quelques minutes plus tard, il réussit à lancer un feu joyeux et vigoureux à quelques pas de la porte d’entrée. La chaleur leur fit du bien et ils regardèrent les flammes en silence. Romain sourit et félicita Pierre en lui disant qu’il avait certainement lu attentivement « Copain des bois ».  Ils se régalèrent en mode régressif de knackis et de marshmallows grillés au feu de bois. Ils se rappelèrent d’anecdotes passées souvent bien honteuses et drôles. Il y eut aussi des évocations nostalgiques, de celles qui serrent doucement le ventre avec une joie un peu douloureuse.

Puis quand il n’y eut plus rien à dire, ils écoutèrent la nuit, la tête renversée par le ciel étoilé. Le chèvrefeuille prenait enfin sa revanche sur les rosiers, le feu s’éteignaient lentement et aucun n’avait envie d’aller se coucher.

Mais leurs paupières commencèrent à piquer alors ils se dirigèrent à tâtons dans la pénombre jusqu’au salon de la grande maison. Ils y avaient étendus des tapis de sol et leurs duvets encore humides de leur sieste tardive. Il s’endormirent tous très vite et profondément. Pour se réveiller, une heure après, complètement frigorifiés. La vieille maison n’était plus chauffée depuis bien longtemps et la fraîcheur de la montagne les prit un peu au dépourvu. Même Pierre n’y avait pas pensé, tout aveuglé par ses souvenirs et ses émotions. Il ne restait plus qu’une solution : faire repartir le feu dehors et se coucher autour de lui en le relançant régulièrement. Ils organisèrent entre eux des tours de garde. Il fallait aussi s’assurer de leur sécurité, à dormir ainsi tout prêt du feu. La poésie nocturne ne les touchait plus. Ils réalisèrent tous que leur projet était bien compliqué et qu’ils s’étaient mal préparés. La nuit fut donc courte et difficile pour les quatre amis.

La matinée les trouva maussades et fatigués. Ils rangèrent leurs affaires en silence. Ils ne rirent pas quand Romain dit qu’il avait dormi merveilleusement, comme sur un morceau de nuage. Aucun de ses amis ne voulait regarder Pierre, et cela n’avait aucun rapport avec son regard si étrange. Lucie prit son courage à deux mains et alla le retrouver près du muret où il s’était isolé. «  Je crois qu’on devrait tous rentrer au gîte où nous étions hier. On y passera la semaine et on rira à nouveau des blagues de Romain. »

Mais Pierre n’arrivait pas à s’y résoudre. Il lui répondait qu’il voulait être un peu seul. Dès qu’elle eut le dos tourné, il pleura. Doucement d’abord puis de plus en plus fort. Il pleurait son enfance, il pleurait ses souvenirs, il pleurait sa bêtise d’être venu au printemps, mal équipé. Il pleurait de pleurer. Puis il sentit la main de Marc sur son épaule et il s’apaisa. « Tu sais ce qu’on va faire ? lui murmura son ami. On va se prendre un bon café dégueulasse et grignoter un peu. Quand il fera un peu plus chaud, on ira tous piquer un petit somme au soleil pour récupérer. Et on descendra ensuite vers le gîte. On reviendra cet été, ce sera plus simple. Tu verras. »

Ils rejoignirent Romain qui tentait patiemment de faire chauffer de l’eau sur un des réchauds pendant que Lucie versait du café lyophilisé dans quatre tasses. Ils levèrent leurs têtes vers lui en souriant quand ils le virent approcher avec Marc.

Les amis de Pierre pensèrent alors qu’après pas mal d’incertitudes, il devenait évident que tout ceci finissait bien. Quant à lui, il pensa, agacé, que jusqu’au bout, il y avait eu des imprévus dans cette histoire.

Malgré tout, ils se sentirent bien en se réveillant de leur sieste au soleil. Ils mirent leurs sacs sur leurs épaules et commencèrent à descendre. Comme Pierre ralentissait en jetant un dernier regard vers le hameau, il pensa soudainement qu’il ne reviendrait pas ici. Ni cet été, ni jamais. Il pensa aussi qu’il allait remettre ses lentilles dès demain. Puis il se tourna vers ses amis et se hâta de les rattraper.

Bientôt, on n’entendait plus leurs pas et le hameau résonna seulement de chants d’oiseaux et de multiples passages de petites pattes pressée. Une brise chassa les odeurs restantes de café mais celle du feu de bois persista malgré les attaques incessantes des roses et des glycines. Quelques grains de poussières se faufilèrent discrètement dans le salon de la grande maison par les fenêtres mal closes et une souris y tenta une traversée en éclaireur. Le soleil monta haut dans le ciel et les lézards purent à nouveau profiter des murs silencieux. Puis le soleil descendit, laissant la place à une fraîcheur de plus en plus importante. Bientôt le ciel étoilé recouvrit le hameau et à nouveau le chèvrefeuille s’exprima. Enfin, quelques heures plus tard, une lueur apparut au loin, tout à l’est. Elle grandissait petit à petit, faisant rougir le ciel. Les merles lancèrent leurs premières trilles du jour. Le soleil de printemps se levait doucement sur le petit hameau béarnais isolé.

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Je trouve que c’est Pilly qui a le plus « collé » à la proposition d’écriture, c’est à dire poser un cadre. Elle a réussit me faire imaginer et ressentir un lieu plein de charme, de poésie, avec une vraie ambiance, sans que ça soit plombant du tout, et sans qu’on ne sache rien de ce qui va arriver ensuite. Pour le coup, ça donne hyper envie de connaître la suite ( pression pression :))

Je te rejoins, Schiele, sur le côté « cadre parfait » du texte de pilly. On s’y croirait. On en sent les odeurs, on le visualise, on a sur la peau l’humidité de la « fine brume ». Il y a quelque chose de très sensoriel dans ce texte, c’est sans doute pour ça qu’on s’y installe avec autant de facilité, qu’on s’y sent un peu comme chez nous. Et puis alors, quel sens du teaser et du suspense pour la suite 😉

Tellement de suspense que moi-même, je ne sais pas ce qui va se passer 😉

C’est ça qui est bon!

C’est clair c’est du propre ! Tenir la distance avec un lieu moi je dis chapeau. La description « gouleye » comme un Gamay de pays…. moi je vois bien une famille arriver dans un break…. 🙂

Attention, dans le Béarn, ça « gouleye » comme un Madiran de pays 😉

difficile de passer après les autres commentaires sans faire de redite ! J’ai également été prise dans ton histoire, dans la description. En général, il m’est difficile lorsque je lis d’avoir des images globales du lieu, je fonctionne plutôt par flash d’images. Et là, tu as réussi à me faire visualiser quelque chose d’entier ! Chapeau !

Je pensais avoir laissé un commentaire mais j’ai dû faire une fausse manip. Bref, bravo Pilly, ton texte est très agréable à lire et « colle » effectivement parfaitement à la proposition de l’atelier! Je trouve ça chouette que tu ne saches pas non plus ce qui va arriver. J’ai hâte de lire la suite ! [moi, je penche plus sur l’arrivée après une rando. J’avoue, je triche, c’est le terme « essoufflé » qui me fait dire que ce ne sera pas un break sinon, j’aurais dit comme toi Laurent : arrivée en monospace :-p]

Merci tout le monde pour les retours ! Comme la proposition d’écriture m’avait un peu bousculée et que j’avais beaucoup utilisé la touche EFFACER sur les premières idées que j’avais eues, je me suis dit que déjà j’allais créer un cadre qui laisserait plusieurs ouvertures possibles et que je verrai par la suite avec la proposition 2 pour l’intrigue.

C’est en ce sens, Pilly, que je vous disais que malgré votre déstabilisation à tous au départ, ça allait le faire: vous avez tous dit « oh la la, on en bave, on y arrive pas, c’est dur », et au bout du compte, tous les textes sont chouettes et vous plaisent… Vous avez certainement effacé, repris, envisagé plusieurs possibles, mais vous avez tous trouvé un chemin pour faire ça, à votre façon.

Petit aparté et confidence: quand je veux écrire une nouvelle ou un chapitre de roman, il m’arrive (souvent) d’être exactement dans la même situation… « Zut et flûte, comment je m’y prend, ça va pas marcher, je voudrais faire un peu comme ça mais je sais pas le faire » etc… Mais je reste persuadée que c’est là que ça commence à devenir un peu intéressant pour le processus créatif: quand on est en léger déséquilibre. La zone de confort, c’est chouette, mais c’est neeeeeettement moins riche. Et parfois, parvenir à reprendre pied dans ce « léger déséquilibre » donne tout autre chose que ce que l’on avait envisagé, mais quelque chose de bien bien chouette. La preuve dans cet atelier. 🙂

copine de Bowie 🙂 moi j’aime cette maison, et je ne comprends pas ces foutus citadins. J’aime bien aussi cette idée des yeux vairons pas assumés. Pierre devrait d’ailleurs tous les dézinguer pour avoir découvert ce terrible secret !! en fait, j’ai surtout envie de savoir ce qui va se passer après 🙂 je me demande si tu le sais toi même?

Tu te demandes bien. Je ne sais pas du tout ce qui va se passer !

J’aime bien ce décalage perpétuel que tu installes, Pilly. Ils s’aiment tous, mais ils ne se « trouvent » pas vraiment dans ce voyage, tout le monde essaye que tout le monde soit heureux, mais personne n’y arrive vraiment. C’est chouette parce que ça ressemble à la vraie vie, on l’a tous un peu connue, cette situation pourrie où tout le monde fait des efforts, mais ça suffit pas à estomper un malaise latent que tout le monde regrette… Ils sont chouettes, tes personnages sur le fil, là.

Je trouve aussi que ca ressemble a la vraie vie, j’ai lu la suite de ton texte comme un scenario de film francais type « le premier jour du reste de ta vie »

depuis ce film, je n’écoute plus « perfect day » de la même façon

Ah tiens, je ne suis pas la seule, alors… 😉 (mais j’aime toujours autant ce morceau)

J’ai continué à être prise dans l’histoire ! Effectivement, je plussoie les autres commentaires pour le côté vraie vie. On arrive aussi à sentir le petit garçon qu’il a été. Du coup, j’ai hâte de lire la suite, voir où tout cela va nous emmener

Ce thème du retour au souvenir d’enfance comme pour se laver de sa vie d’adulte me parle. Tu as pris le choix « d’emmener » des collègues j’aurai pu imaginer sa copine, sa petite amie avec le risque de la déception mais peut être plus « riche » émotionellement ? Quoiqu’il en soit l’histoire est bien campée…

Il semble que Pilly t’ait un peu écouté, une ex copine a fait son apparition! Ceci dit, à titre perso, j’aime bien que ça soit une bande de potes et pas un tête à tête avec une chérie. je trouve que c’est plus riche, peut-être moins sujet à du « déjà vu ».

Ton texte continue de stimuler tous les sens et m’a donné l’impression d’y être de faire partie de cette bande de copain, de voir les yeux de Pierre. On ressent toute la gêne, que ça soit la sienne ou celle des autres. Du coup, je me demande où tu vas nous emmener et le rôle que vont avoir ces yeux vu la place importante qu’ils prennent dans ton histoire !

J’aime beaucoup ce malaise que font planer les yeux, la belle description que tu en fais, l’impossibilité de vraiment rester naturel après cette découverte et le retrait des lentilles, même si on aimerait bien… Tu gardes ce fil de « ça ressemble à la vraie vie, en fait », d’une belle manière, et on continue d’être touché, je trouve. J’aime bien aussi que tu nous amènes une « ex », je trouve ça plus intéressant qu’une copine actuelle, comme je le disais plus tôt.

Très curieuse de lire comment cette épopée va se boucler 🙂

Du fond de l Ardèche, l ambiance campagne continue de me happer, j adore l atmosphere à la fois trouble et nature, on se demande de quel côté la balance ça pencher

Je trouve que ca prend forme, les différents éléments s’imbriquent. Je trouvais certaines phrases de ta 2ème partie peu fluides, un peu « tomber comme des cheveux sur la soupe » et là, le tout s’imbrique et j’aime bien mieux! J’aime bien aussi l’idée de l’ex, qui rajoute une petite touche de dimension amoureuse.

Je rejoins Ariane, la partie dialogue plus « conventionnelle » m avait enlevé une partie de la magie de l ambiance de départ que j adorais. Là j ai retrouvé une ambiance hyper prenante

Tout à fait d’accord avec vous, Ariane et Schiele. Les dialogues, c’est ma bête noire. J’essaie toujours d’esquiver parce que c’est un exercice très difficile pour moi et je n’étais pas du tout à l’aise avec la deuxième partie pendant que je la rédigeais.

Il est parfaitement exact que c’est un exercice globalement assez difficile, les dialogues. Mais je trouve que tu as très bien fait de faire ce choix. Faire rentrer les éléments que ce dialogue apporte, de manière « indirecte », aurait été à mon sens difficile, et probablement « lourd » à l’arrivée. Le dialogue n’est pas simple à manier, mais ici il est efficace pour servir ton intrigue. Peut-être pourras-tu affiner certaines choses, mais je pense que c’était la meilleure option que tu avais (et tu ne t’en sors pas si mal 😉 )

Tout à fait, je vais les affiner pour que ce soit plus fluide (comme une rivière en montagne ;-)). Je vais quand même, en tant que Grande Tricheuse, attendre la 4ème proposition.

Oui, enfin c’est pas certain que ce soit de la tricherie, c’est peut-être aussi, juste, une « optimisation de l’effort » (C’est beau, hein, comme formule, j’aurais dû être manager dans une grosse boite :-p )

J’adore la « simplicité » de ce texte. Ce n’est pas forcément le bon terme, mais il y a beaucoup de douceur et de beauté dans les images provoquées, un coté universel. Je ne sais pas bien expliquer, mais j’aime l’humanité qu’il me fait ressentir, beaucoup beaucoup

C’est marrant, Pilly, parce que tu nous as dit à peu près à chaque étape que tu ne savais pas vers quoi tu te dirigeais, tu as en quelque sorte écrit « à l’aveugle » sur la finalité de ton texte, et pourtant il a une belle cohérence, un déroulé fluide, comme si tu savais dès le départ où tu allais.

Pour ma part, je pense qu’il me manque un « petit » quelque chose. Pierre se dit qu’il ne reviendra pas, on comprend donc que quelque part la « boucle est bouclée », mais j’aimerais savoir pourquoi. Pourquoi d’un coup, il sait que non, il ne reviendra pas, quel sentiment, quel détail anodin lui permet d’assoir cette certitude? Qu’espérait-il au fond en revenant? Est-ce finalement une bonne chose ou un regret, ce sentiment de ne plus devoir revenir jamais en ce lieu?

Il ne s’agirait pas de s’appesantir sur ces détails, mais juste de les glisser, pour que ton histoire soit plus « complète ». Il y a quelque chose du rite de passage, dans ce WE mal foutu… Du coup, il faudrait qu’on sache si le rite est complet, si le passage est fait ou pas. (Je ne sais pas si je suis claire, tu me dis si ça ne l’est pas).

Sinon, je rejoins Schiele sur l’apparente simplicité de ton texte, qui colle très bien à ton sujet (mais dont il est évident qu’il résulte d’un boulot certain, la facilité apparente, en écriture, c’est compliqué à obtenir!). L’ambiance, qui est un personnage à part entière de cette histoire, est très bien rendue.

Et à titre perso, je crois que je l’aimerais, moi, ce petit hameau, même si je ne suis pas sûre que j’y passerai non plus 3 semaines de vacances 😉

Oui je comprends tout à fait ce que tu veux dire Gaëlle. Comme j’avancais a l’aveugle je suis passee un peu vite sur le sentiment de non-retour de Pierre, j’ai du faire un raccourci. Je vais travailler sur ce point. Whou comme mon message fait serieux !

Que d’émotions à la lecture de ton texte. J’ai totalement réussi à ressentir l’état de Pierre, j’en ai eu les yeux qui piquaient au moment où il comprend qu’il ne reviendra pas.
C’est un tranche de vie, et je rejoins Schiele sur l’humanité que l’on ressent.