Proposition d’écriture – février 2022

Qui aime agacher, agachier, agasser, appeler, bavarder, boubouler, brailler, brourir, bubuler, butir, cacaber, cacarder, cageoler, cagnarder, cagneter, cajacter, cajoler, cancaner, canqueter, caqueter, caracouler, carcailler, causer, chanter, chouler, chucheter, chuchoter, chuinter, claqueter, coquer, clousser, cocailler, cocarder, coclorer, codéquer, concouréger, coqueliner, coqueriquer, corailler, corbiner, couaquer, coucasser, coucouanner, coucouler, coucouer, courcailler, crailler, craquer, craqueter, crételer, criailler, crier, croailler, croasser, crouler, croûter, dodeldirer, drenser, drensiter, flûter, frigotter, friguloter, fringoler, fringoter, frouer, gajoler, garruler, gazouiller, gémir, glapir, glatir, glottorer, glougloter, glousser, grailler, gringotter, grisoller, hioquer, hôler, huer, hululer, huir, jaboter, jacasser, jargonner, jaser, lamenter, margoter, margotter, margauder, margauter, miauler, nasiller, paonner, parler, pépier, piailler, pialer, piauler, piauter, picasser, piper, pirouitter, pisoter, pituiter, pleupleuter, pleurer, pupuler, puputer, quirritter, railler, ramager, rappeler, réclamer, rossignoler, roucouler, siffler, tirailler, tire-lirer, titiner, triduler, triller, trisser, trompeter, truffler, truisotter, tutuber, turlutter, ululer, zinzibuler et zinzinuler * ?

Des oiseaux, bien sûr ! (vous vous en étiez un peu douté). La proposition d’écriture, (à cause de cet article ci-contre paru dans Ouest-France du samedi 29 janvier qui incite à compter les espèces d’oiseaux durant une heure dans son jardin à fin de recensement par la Ligue de Protection des Oiseaux) est : les oiseaux, l’oiseau, ce qui est lié à celui-ci de près, de loin, métaphoriquement ou autre…
Le sujet est extrêmement vaste et vous allez pouvoir y piocher largement pour alimenter articles, humeurs ou de préférence une nouvelle de fiction ! Il y a l’oiseau lui-même quel qu’il soit (sa vie, son œuvre, la chasse, la défense… toutes histoires, vocabulaires et messages qui y sont directement liés), Il y a pour vous inspirer  l’oiseau :
• l’oiseau métaphorique : le drôle d’oiseau, l’oiseau rare, le coq en pâte, la poule mouillée…,
• l’oiseau injure (le butor, la grue…), c’est-à-dire « donner des noms d’oiseaux », avec, comme d’ordinaire plus de termes pour les femmes que pour les hommes, soit dit en passant (mais termes masculins ou féminins que  j’ai rarement besoin d’expliquer…) : bécasse, oie, dinde, pie, perruche, caille, poule, poulette, poulette de grain, chouette (vieille), fauvette (jeune fille un peu sauvage), harpie, oiseau-mouche ou colibri (énorme mémère), colombe (mégère inapprivoisable), étourneau, linotte, moineau, rossignol, vieux rossignol (laissé-e pour compte), merle blanc (monsieur qui se prend pour un oiseau rare), hirondelle, poulet, perdreau, mésange à moustache (flic), rouge-queue (cavaleur), buse (parfois triple), pipi-des-prés (jeune homme sans importance), gobe-mouche (naïf), condor (courtisane fortunée ou imbécile heureux), vautour, faucon, cacatoès (petits merdeux), coucou (homme malheureux en amour), canards sauvages (qui ne sont pas des enfants du bon Dieu), faisan, poule faisane (cougar), flamants roses (messieurs troublent qui tirent leur nourriture de la fange), manchot (ou pas manchot), pingouin, pélican (auteur qui prétend écrire avec ses tripes), tarin (homme avec un grand nez), casoar (élève de St-Cyr), sansonnet (pas grand chose avec ou sans roupie de), chat-huant ou vieux hibou (vieillard qui se prend pour Apollon), serin (nigaud qui peut être aussi un grand serin), pigeon, aigle, autruche, cocotte, corbeau, marabout, perroquet, volaille… (**),
• les expressions : le miroir aux alouettes, le chant du cygne, la tête de linotte, la cervelle d’oiseau (ou de moineau), le pâté d’alouette, manger comme une alouette, le dindon de la farce, la politique de l’autruche, le froid de canard, la blanche colombe, Perpètte-les-Oies (c’est près de Trifouillis), bayer aux corneilles, ne pas casser trois pattes à un canard, pousser des cris d’orfraie, la roupie de sansonnet (y les expressions compris argotiques telle que : « avoir les yeux en couille d’hirondelle » : petits yeux à cause de la fatigue),
• les proverbes et dictons : « petit à petit l’oiseau fait son nid », « Plus l’oiseau est vieux, moins il veut se défaire de sa plume », « La belle plume fait le bel oiseau », « Vilain oiseau celui qui salit son lit », « Ce n’est pas viande pour vos oiseaux », « Qui nait poule aime à gratter », « Quand on tient la poule, il faut la plumer »,  « Quand siffle le merle, l’hiver est fini », « Quand il sent la pluie, le pie-vert gémit », « Si les poules restent sous la pluie, celle-ci n’est pas prête d’être finie », « L’hirondelle ne fait pas le printemps »… il y en a pléthore, mais si vous n’en trouvez pas assez sur le web, j’ai quelques ouvrages d’où en tirer pour vous en donner la becquée, demandez-moi !
• les citations : comme les proverbes,  il y en a à foison, mais si vous n’en trouvez pas assez sur le web, j’ai quelques ouvrages d’où en tirer pour vous donner là encore la becquée, demandez-moi !

Alors croisez-moi un butor, une poule mouillée, un serin et une faisane, et vous me ferez du théâtre de boulevard, un miroir aux alouettes tendu à une tête de linotte et on court au drame… Les combinaisons et moyens d’inspirations sont innombrables. Croisez des éléments, filtrez tout avec un proverbe et la dramaturgie est là. Ou alors faites comme il vous plaira, parce que vous aurez peut-être quelque chose à nous raconter à propos d’oiseau qui n’a pas besoin de toutes ces pistes… ! Enfin, bref, laissez s’envoler vos plumes !
(Alors oui, je sais bon, c’est un peu facile comme chute… Alors pour me faire pardonner, je vous sers ci-dessous un chant du rossignol*** 🙂


(*) Liste provisoire établie par la Ligue de Protection des oiseaux d’Anjou (verbes pour les oiseaux du moins de nos régions). Les propriétaires de ces chants sont référencés > ici.
(**) Édouard Robert : Dictionnaire des injures, Éd. 10×18. 2004.
(***) KOUIC, Anthologie des charabias, galimatias et turlupinades, de Noël Arnaud et Patrick Fréchet. Éd. du Sandre 2021.