Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

Catégorie : CatAvril2017

Texte de Fleurbleue

Nora s’était une fois de plus réveillée en sursaut, s’extirpant avec peine d’une nouvelle crise d’angoisse nocturne. Cela durait depuis dix jours déjà.

La sensation de la certitude intense et déraisonnée de sa mort prochaine;

Elle était pourchassée par une meute d’animaux sauvages qui en voulaient à sa vie jusqu’à ce qu’elle se jette dans un ravin pour leur échapper.

Elle se réveillait tremblante et transpirante, la respiration bloquée et des douleurs indescriptibles dans son ventre.

Elle se tourna a chaque fois vers Dahi son époux depuis 13 ans, et vit qu’il dormait à poings fermes.

Cartésien, occupé à améliorer le confort de sa famille, et a réussir sa carrière, elle ne se sentait pas le courage de lui parler de ses craintes.

A ses yeux, leur vie était une réussite ; Belle maison, belles voitures, deux beaux enfants, un couple heureux et envie, carrières prometteuses, l’argent ; ils avaient tout reçu. Elle était médecin. Le rêve de sa vie

Elle avait honoré le rendez vous fixe par ses parents et y était parvenue bien plus haut qu’ils ne l’avaient espéré

Ils étaient en 1995. A cette époque là, il jouait dans l’équipe de basket de cette université. Elle s’en souvenait comme si c’était hier. Et bien que ses rêves se soient progressivement étiolés le long du chemin, ses souvenirs étaient restés intacts ;

Quant a elle, Sa voix était toute tracée, son père avait pris rendez avec la profession de médecin pour elle oubliant que l’on ne prend pas rendez avec le destin qui dans sa souveraineté choisit qui il veut et l’y mène la ou bon lui semble.

Elle vivait en ermite et passait ses journées à la bibliothèque ou dans sa chambre à étudier.

C’est lors d’une de ses après-midi au sein de la bibliothèque qu’elle l’avait vu apparaitre.

Il avait cherché un livre entre les rayons et était revenu s’asseoir tout près d’elle en silence jusqu’à ce qu’il fut l’heure de fermer la bibliothèque.

Et puis arriva ce moment, Il faisait une nuit glaciale. Décembre.

Il murmura des mots qu’elle eut du mal à saisir et elle n’essaya même pas de les lui faire répéter. Ils échangèrent des mots. Et ils se revirent chaque soir a la bibliothèque.

leurs histoires leur parurent si similaires qu’une évidence s’imposait. Ils avaient rendez vous. Un nouveau rendez fixe par la vie.

Ils suivraient donc le chemin qui était le leur. Quelques années plus tard ils unirent leurs destins devant leurs familles et devant Dieu.

La venue de deux enfants beaux n’avait fait qu’accentuer la certitude que ce qu’ils vivaient était écrit ;

Tout cela remonte a bien longtemps pensa NORA qui n’avait pas entendu son époux et ses enfants s lui souhaiter en chantant un très bel anniversaire ;

Elle sorti brusquement de sa reverie, et se souvint que le jour était son jour, et elle sourit aux siens avec bienveillance et gratitude.

Ils étaient le 1er juillet 2005 et elle venait d’avoir 45 ans et elle ne sut pas dire si elle en était heureuse ou pas. Et pourtant à l’évocation de son âge, elle ressentit une nouvelle fois cette difficulté a respirer.

Premier jour du mois. Et ses pensées s’arrêtèrent sur le chiffre 1 ; Le commencement de tout ; Oui tout était encore possible. Le chiffre 1 est la brique de vie. La brique d’un nouveau départ.

Elle pensa à son prénom que sa mère avait choisi. Lumière et liberté étaient les mots clés qui s’y attachaient. Et pourtant, Il lui sembla a cet instant qu’on lui avait vole son éclat sa vie durant.

Elle pensa subitement à ses parents, et la sonnerie du téléphone retentit. C’était eux.

En ce moment, elle comprit. Et cela lui vint naturellement.

Elle n’avait ni amertume ni rancœur, mais elle suffoquait depuis 45 ans dans cette vie trop parfaite.

Elle devait vivre écrire sa propre histoire. Répondre a l’appel de la vie.

C’était un mercredi. Il fallait se lever. Accomplir son devoir.

D’un pas ferme, elle sorti de la maison et prit sa voiture.

Elle pensa à ses enfants mais l’urgence de sa survie résonnait trop fort en elle

Elle appela Hope, l’amie de toujours.

Hope ne jugeait jamais. Elle n’exigeait rien. Elle était juste la avec bienveillance et amour.

Hope l’écoutait en silence bien que bouleversée par son récit.

Et quand Nora éclata en sanglots, Hope lui dit ces mots d’un écrivain qui la touchait profondément

«Où s’achèvent les rêves, où commence le réel? Les rêves proviennent de l’intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l’univers que chacun de nous porte en lui … y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas …celui qui ne change pas ment au monde.»

Nora raccrocha apaisée. Il fallait trouver les mots pour annoncer a sa famille ce soir au diner qu’elle les quittait et qu’elle abandonnait même son travail ;

Elle sut que la journée serait interminable mais elle pouvait déjà entrevoir les étoiles dans cette nuit noire ; Elle sentait souffler la brise légère de la vie.

Par Fleurbleue

Texte de Lou

Le printemps : les odeurs, ce soleil qui nous ébloui par ses rayons, sans nous étouffer par sa chaleur…

Quel bonheur, quelle joie !

Chaque année, c’est le même plaisir, la même redécouverte. Le parfum des arbres en fleurs, mêlé à celui de la rivière, sans oublier l’herbe… Il n’y a pas d’odeurs plus enivrantes que celles du printemps !

Et puis… Il y a les bruits aussi ! Ceux de la nature, les « glouglou » paisibles de l’eau, les « schrouf » lorsque l’on marche dans l’herbe, le « pfffff » du vent, le « … » du soleil. Et puis les autres bruits : les « dring dring » des sonnettes de vélos, les « bonjour » enjoués des gens, les « hahaha » innocents des enfants…

Et enfin, il y a ces sensations : les brindilles qui chatouillent, la chaleur du sol lorsqu’on s’assoit, la fraîcheur des éclaboussures de l’eau lorsqu’on s’approche trop près… !

Oh ça oui, j’aime le printemps !

Mais aujourd’hui, le printemps a peu d’odeurs, ou plutôt elles sont bien fades, car il m’en manque une.

Le printemps a moins de couleurs, ou du moins elles sont bien ternes, car il m’en manque une.

Le printemps a peu de reliefs, ou plutôt ils sont bien lisses, car il m’en manque un.

Oui. Aujourd’hui, je suis seul : elle a disparu. De façon inattendue et inexpliquée. Depuis, c’est le désarroi, la solitude, l’ennui, l’inquiétude, le manque, l’absence. Je l’ai cherchée partout… Mais rien à faire… Elle a disparu, sans prévenir !

Elle, avec son parfum qui me rappelle les merveilleux moments passés ensemble.

Elle, avec son teint de soleil, sa peau si douce, ses traits fermes et ses courbes si délicates…

Ma chérie.

Solitude, ennui, errance.

Et puis, alors que je m’approche de la prison que nous détestons tant, il me semble t’apercevoir… Je m’approche : mais oui c’est bien toi ! Comment t’es-tu retrouvée dans cette prison ma chérie ?

Je te vois mais tu es si loin, complètement figée alors que je ne te connais qu’en mouvement !

Tiens bon, je vais trouver une solution !

Les murs sont trop hauts, je ne pourrai jamais passer au-dessus. Les barreaux sont trop serrés, je ne pourrai jamais passer à travers. Il faut donc que je réussisse à passer par en dessous. Oui c’est la bonne solution ! Je me mets donc à creuser frénétiquement, tiens bon ma chérie, j’arrive, nous serons bientôt réunis et…

Je n’y arrive pas.

C’est trop. Trop dur, le sol est trop compact, je me fais mal.

Je cherche, je réfléchis, j’examine les barreaux de cette prison dans tous les coins, je cours d’un mur à l’autre, je réessaie de creuser mais non, c’est trop dur, je n’y arrive pas. Alors, je m’assois, et je pleure de désespoir en te regardant au loin, toujours immobile, figée. J’aimerais tellement t’atteindre, te retrouver et te redonner vie. Nous imaginer ensemble, réunis, me fait pleurer de plus belle !!

C’est alors qu’il arrive, cet inconnu, attiré par mes sanglots. Il s’approche de moi, avec un air plein de compassion même si je vois bien qu’il ne comprend pas tout de suite. Me voyant assis, il croit que je me suis fait mal. Et puis il suit mon regard et il comprend. Il étudie la situation, et aperçoit ma belle emprisonnée. Il réfléchit, comme je l’ai fait avant lui, et je lui montre les différentes options, dans un regain d’espoir et d’énergie : les barreaux, les différents points du mur de la prison, la hauteur, le début de mon tunnel…

Il est plus fin que moi, alors il essaie de passer par en dessous, mais il échoue. Alors, dans un élan de bravoure, il décide d’escalader le mur ! Ce mur beaucoup trop haut ! Je l’aide : je surveille le secteur au cas où des gardiens soient en train de faire leur ronde.

Et puis je l’encourage ! Je ne tiens plus en place, je retiens mon souffle : le voilà en haut du mur !! C’est la descente qui va être difficile !! « Scrach », son tee-shirt est resté coincé dans les pics de la porte !! Heureusement, il ne s’est pas fait mal. Il avance prudemment, il y est presque, il est tout près de ma belle, et… ça y est, il l’a !!! Elle est sauvée !!!

Alors, il prend son élan, et de toutes ses forces, il me lance ma belle, ma chérie, ma ba-balle !

Je l’attrape dès le premier rebond et je redécouvre sa saveur et sa douce fermeté !

Que d’émotions pour une balade, nom d’un chien !!!

Par Lou

Texte de Schiele

Vue de l’extérieur, elle a l’air paisible avec ses écouteurs. Un brin raide peut être.

Plutôt fréquent dans les couloirs d’un tribunal.

Sa longue queue de cheval brune est écrasée contre le mur, ses mains posées sagement sur ses genoux.

Si seulement on pouvait zoomer dessus, on apercevrait que les jointures sont bien blanches, les paumes pressent trop sur les cuisses, les doigts s’enfoncent dans les rotules.

Le port de tête est fier, le dos droit.

Un oeil averti verrait pourtant sa poitrine remonter trop haut dans un mouvement syncopé, restreint. Il distinguerait les commissures de ses fines lèvres pincées et comprendrait qu’elle n’a en fait pas la posture d’une danseuse. Mais que si elle ne s’écroule pas, c’est uniquement grâce au mur et à toutes ces tensions qui bandent ses muscles et rigidifient ses articulations.

En tendant l’oreille, on saisirait sa déglutition serrée, bruyante, presque douloureuse. Et on entendrait le souffle d’une respiration qu’on essaie de rythmer pour ne pas s’étouffer.

Même à distance, on reconnait qu’elle a de longs cils et un profil avantageux.

De face, on pourrait se prendre de plein fouet son regard fixe, perdu bien au loin, dans des territoires loin d’être engageants et chaleureux. Ou alors la chaleur de l’enfer.

Et si on pénétrait ses pensées, on y découvrirait le tumulte  abyssal  qui l’agite.

La confrontation doit avoir lieu à 11H15, comme un clin d’oeil rance du destin, c’est l’heure qui est inscrite à la première page de son carnet de santé.

La nuit a évidemment été blanche, secouée de questions angoissées. Quelle tenue porter? Un tailleur austère et sévère pour qu’il intègre la détermination qui est la sienne ? Et qu’il croit qu’elle a renoncé à toute marque de féminité, pas question! Rien qui ne puisse le faire se sentir vainqueur. Rien qui ne puisse lui laisser penser qu’elle est ravagée en dedans.

Quand arriver? Après lui, une fois qu’il aura pris place dans le box des accusés , qu’il sente la pression de l’attente et la pense détachée ? Et s’il croyait qu’elle avait peur, qu’elle repousse ce moment crucial?

Elle est finalement là vêtue de sa jolie robe à fleur printanière. Femme en tenue d’espoir et de renouveau.

Et arrivée en avance, pour qu’il sache qu’elle l’attend de pied ferme, que la peur n’a pas eu raison.

Les longues minutes avant l’échéance s’égrènent lourdement comme si le temps était devenu flasque. Les résolutions ont le temps de vaciller, son armure mentale de se fêler Le doute et les souvenirs se glissent sournoisement à travers les interstices de sa carapace.

Ne pas laisser la colère et le dégoût prendre le dessus. Conserver les idées claires et sa dignité. Pour pouvoir raconter sans honte , être reconnue victime mais pas proie fragile. Garder le cap et une voix nette. Pouvoir soutenir son regard sans ciller.

Ses yeux si pâles qui la fixaient tout le long, avec ce plaisir de la domination et du pouvoir de la profanation. Elle retient un haut le coeur et tente de chasser cette vision. Il ne faudra y voir que les prunelles du vice et de la noirceur animale d’un être qui croit que l’argent et la beauté vous donnent des droits sur les autres. Le droit de prendre leur corps et d’en jouer.

Elle est la seule à vouloir l’affronter mais elle sait qu’il y en eu d’autres avant elle. Il s’en est vanté hilare en la souillant. Le porc.

Il risque beaucoup. Sa réputation si importante dans son milieu de requins politiques. Sa liberté. Son fric.

Elle veut tout lui prendre comme lui a pillé sa candeur et son amour des plaisirs charnels.

Viendra t’il seulement? Lui fera t’il l’outrage de n’envoyer que son armada d’avocats?

Aurait telle la force d’affronter à nouveau cette attente visqueuse ?

A chaque craquement de parquet, son coeur se serre puis s’affole.

A chaque rayon de lumière extérieure qui pénètre par l’entrebâillement de la porte d’entrée qu’on pousse, ses phalanges craquent et ses dents mordent ses lèvres.

Mais à chaque fois, elle se ressaisit , se redresse et parvient à endiguer la panique.

11H10.

Sa maman prend délicatement sa main dans la sienne.

Son père caresse sa joue.

Ne pas laisser couler de larmes.

Le battant s’entrouvre.

Pas besoin de tourner la tête pour vérifier, elle reconnait son pas assuré et son parfum musqué qui le précède.

Le combat peut commencer.

Par Schiele

Texte d’Emije

Je perds l’équilibre, j’ai envie de vomir, la tête qui tourne et tout ce blanc qui me saute en pleine face, je n’en peux plus de le voir …… Figée, choquée, en sueur, un étau dans la tête et au niveau de la nuque mon cerveau reptilien ne répond plus de rien. Vais-je tomber ? Mourir ? Le temps s’est arrêté. Suis-je passée de l’autre côté ?

J’ai envie de noir sur du blanc mais je ne vois que du blanc qui défile sous mes yeux. Le blanc, synonyme de pureté et d’innocence m’apparaît soudain funeste et ténébreux.

Une heure plus tôt le livreur me contacte pour savoir si je suis à mon domicile. Je lui dis que je termine une course et que j’en ai pour une petite demi-heure (ce coup de téléphone, je l’attendais comme on attend, frileux et excité, les résultats du bac).

Les yeux rivés sur mon portable depuis plusieurs jours il est devenu mon unique compagnon de cœur, celui avec lequel vous tissez des liens si forts que, quand vous l’oubliez ou le perdez, vous vous sentez seul au monde. Un vrai fil à la patte, comme parfois avec certains hommes…..

J’ai tout délaissé chez moi, mon lieu de vie ressemble à un terrain miné, la vision du parquet chêne clair n’apparaît plus sous mes pieds, le chaos en plein 13ème, l’eau des fleurs est brouillé.

A l’arrêt de bus, ma course terminée je ne tiens plus en place. Je fais les cent pas d’un côté comme de l’autre. I feel over-powered …… «  le fil vert sur le bouton vert, le fil rouge sur le bouton rouge ». Telle était devenue ma devise depuis quelques semaines pour ne pas monter en SUUURCHAUFFE !!!

Le bus en ligne de mire, j’avance sur le rebord du trottoir. Un homme me tire, voire m’attire vers lui. Inconsciente, j’ai bien failli me faire happer par une voiture roulant à pleine vitesse. J’étais dans un tel état d’euphorie, de stress que rien ne pouvait m’arriver de moins bon aujourd’hui.

Arrivée enfin devant l’entrée de mon immeuble je tente une montée quatre à quatre des escaliers, le sac de courses tombe, tout dégringole, les abricots se font la malle et descendent un par un les marches comme dans un défilé, mon chemisier est carrément ouvert, j’ai chaud, mes lunettes glissent sur mon nez, de la sueur perle au-dessus de mes lèvres. Si on me voyait ……… Mon portable sonne, je lâche tout, le livreur est devant l’entrée, tout est en vrac dans les escaliers. Je vais lui ouvrir.

Il me lance « bonjour, qu’est-ce qui vous arrive ? Vous avez fait un cent mètres ? » Il regarde à l’intérieur de mon chemisier, je suis gênée, j’ai encore plus chaud. Je lui indique le chemin vers l’ascenseur et nous montons ensemble, les abricots m’attendaient dans l’entrée ……

A la recherche de mes clefs, je les trouve après avoir vidé l’intégralité de mon sac sur le palier, il rigole et je pense pour lui. Il doit se dire, toutes les mêmes ces femmes, quel foutoir dans un 15 x 30 cm. Il rentre les colis dans l’appartement, jette un œil discret sur le salon attenant qui ne ressemble à rien et me fait signer sur le boitier magique avec un stylet. Il me souhaite une bonne journée et me dit « hé n’oubliez pas vos abricots, ils vont finir en purée ….. »

Je m’assoie par terre quelques instants, je tente quelques exercices de respiration. Plus je me dis allez Clotilde, inspire et expire par le ventre, vide, vide l’air et plus je fais exactement l’inverse, je bloque tout. Je suis en apnée.

Je file à la cuisine chercher une paire de ciseaux, j’entaille le milieu des deux colis et j’hésite. Mon cœur bat la chamade, j’ai l’impression que là, dans les secondes qui suivent, on va me demander en mariage. Je vais faire un tour dans le salon, dans la salle de bains. Qu’est-ce que j’ai chaud !!! Hou la la je crois que j’ai de la fièvre, je ne me sens pas très bien. Je retourne au salon, ouvre grand la fenêtre, respire un bon coup. Seul un air vicié entre dans mes poumons mais ça n’est pas grave, ça me fait du bien.

Mon téléphone sonne. C’est ma sœur du Canada. Elle appelle pour avoir des nouvelles, pour savoir où ça en est. Je lui dis que je la rappelle un peu plus tard, que c’est en cours, qu’ils sont arrivés. Je n’ai pas envie de le partager en direct avec elle, juste le vivre et l’apprécier seule. Pour une fois, j’ai décidé de faire mon égoïste.

Je respire et j’ouvre.

J’en prends un, puis deux, puis trois, je plonge mes bras jusqu’au fond des colis, je les ouvre, les compulse, les jette au fur et à mesure parterre. Je perds l’équilibre, j’ai envie de vomir, la tête qui tourne et tout ce blanc qui me saute en pleine face, je n’en peux plus de le voir ……….. Je hurle, je crie. Ils ont décidé ………. de ne pas l’éditer.

Par Emije

Texte de Groux

Amélie avait reçu son petit carton d’invitation 6 mois auparavant. Une invitation à un bal masqué, ambiance Venise. Ses yeux avaient pétillé à la lecture de ce thème. Elle adorait se déguiser, et savoir qu’elle allait pouvoir porter une belle robe de courtisane sous un masque orné de plumes l’excitait énormément.

Vêtue d’une grande robe de taffetas prune, un loup noir lui cachant les yeux, Amélie avait pris un taxi pour se rendre à cette soirée.

La réception avait lieu dans un grand manoir isolé à la campagne. Une grande allée de graviers, cernée par de grands peupliers alignés, menait à l’entrée majestueuse.

Amélie monta les quelques marches de pierre. Un majordome l’attendait en haut. Sans un mot, il lui tendit le bras et la fit entrer à l’intérieur.

Amélie se tenait dans le grand hall, face à un gigantesque escalier de marbre. Au-dessus d’elle, un lustre de cristal renvoyait et multipliait les lumières apportées par les immenses chandeliers disposés de partout.

Elle en était là de ses observations, lorsqu’un souffle d’air froid venu de l’entrée la fit se retourner.

Dans la pénombre de la nuit qui l’entourait, une haute silhouette se tenait debout dans la porte ouverte. Amélie reçut le choc de deux grands yeux noirs qui la transperçaient. Une onde d’émotions la traversa et elle sentit son cœur battre. Il bat tellement fort qu’elle a l’impression que chaque personne présente dans le manoir peut l’entendre.

Sans qu’elle ne s’en rende compte, ses pieds sont comme aimantés et ses pas la mènent vers l’inconnu qui s’avance également vers elle ; leurs yeux toujours rivés l’un à l’autre.

La lumière fait ressortir son costume. Malgré son masque, Amélie devine une bouche charnue soulignée par une barbe naissante.

Soudain, ils sont face à face. Sans un mot, il lui tend la main, qu’elle saisit dans un état second. Ils se tournent légèrement et il l’incite à faire quelques pas en direction de la salle de bal. Au contact de cette main, dont elle devine la chaleur à travers son gant, Amélie manque de défaillir. Toutes sortes de pensées lui traversent l’esprit. Elle se laisse entrainer dans cette pièce à la lumière tamisée. Les notes d’une valse hongroise lui parviennent aux oreilles.

L’inconnu se place face à elle, et sans ménagement, met sa main dans son dos, tandis que son autre main attrape sa main droite. Elle se laisse transporter dans les pas qu’il initie.

Elle se met à tourner de plus en plus vite, et à chaque tour, leurs corps se rapprochent pour venir se coller sans pudeur. Elle sent la force de ce torse contre elle. Elle ferme les yeux et pose la joue sur son épaule. Elle devine son cou contre sa bouche.

Les doigts de l’inconnu se mettent à jouer avec ses propres doigts, pour finalement venir s’emmêler avec les siens.

Amélie sent sa respiration qui s’accélère, elle garde les yeux fermées et s’enivre de ce parfum entêtant.

Soudain, elle sent l’inconnu qui s’éloigne d’elle, ses doigts se dénouent, son corps n’est plus qu’un souvenir contre le sien. Elle ouvre les yeux, la musique s’est tue.

Il garde un instant ses yeux noirs plongés dans les siens puis s’éloigne en reculant, sans la quitter du regard.

Amélie a l’impression que plus rien n’existe autour d’elle, seulement cet inconnu et son regard brûlant. Elle ferme les yeux un instant pour se ressaisir. Il a disparu lorsqu’elle les rouvre.

Comme une automate, elle traverse la grande salle, slalomant entre les couples qui se sont formés au gré de la musique. Une grande fenêtre donne sur un balcon de pierre, il lui faut prendre l’air. Elle met son masque à côté d’elle et pose ses mains contre la pierre froide de la balustrade. Ce contact lui fait du bien et calme légèrement ses sens exacerbés.

Soudain, un souffle chaud dans son cou. Deux lèvres viennent se poser contre sa peau qui frémit déjà. Elle n’a pas besoin de se retourner, elle a reconnu ce parfum. Deux mains enserrent sa taille, elle ne bouge plus, craignant de rompre ce moment.

Puis, très doucement, elle se retourne et ses yeux se noient de nouveau dans ceux de l’inconnu.

Ses lèvres s’entrouvrent légèrement et la main de l’homme vient caresser sa joue. Sa peau s’électrifie à ce contact.

La musique qui a repris leur parvient assourdie.

De nouveau, l’inconnu lie ses doigts aux siens et lui fait faire quelques pas sur ce balcon désert. Amélie ne le lâche pas du regard.

Ils dansent comme s’ils étaient seuls au monde, le regard aimantés, leurs cœurs emmêlés.

Puis, dans un tourbillon, comme un soulagement, leurs lèvres se trouvent enfin…

Par Groux

Texte de Pilly80

Les deux petites filles riaient malicieusement. C’était la première fois qu’Eléa venait passer la nuit chez Claire. On était vendredi 13 alors elles se racontaient des histoires d’horreur en frissonnant dans le grand lit. Il était presque minuit. Claire se tourna soudain gravement vers Eléa : « Tu sais qu’à chaque vendredi 13, si tu regardes par la fenêtre de ta chambre à minuit, tu peux voir deux petites filles en belles robes blanches. Elles te disent de venir jouer avec elles mais il ne faut surtout pas. Elles ont la bouche remplie de dents fines et toutes pointues.  Et si on les rejoint, on ne revient plus jamais». Elles échangèrent un regard complice. Il était 23h59. Elles s’approchèrent doucement de la fenêtre en se tenant la main. Minuit. Claire écarta les rideaux. Elles étaient là, dans le jardin, avec leurs robes immaculées, leurs longs cheveux bouclés et leurs grands sourires découvrant de véritables petits rasoirs. Eléa ouvrit la fenêtre et toutes les deux coururent vers leurs nouvelles amies.

Le petit matin réveilla péniblement Eléa. La petite fille réalisa alors où elle était : allongée dans le champ, au bout du village. Elle tourna la tête et vit son amie Claire, allongée comme elle. Mais ses yeux à elle étaient tournés vers le ciel. Et elle était rigide et toute bleue. Eléa hurla.

Elle ne put jamais raconter à qui que ce soit ce qui s’était réellement passé. Mais au fil des années, chaque vendredi 13, elle s’arrangeait pour dormir dans une pièce fermée à clef, sans fenêtre. Ses parents s’en étaient arrangés, soulagés de retrouver leur fille, même si elle n’avait plus jamais été la même. Plus tard, lorsqu’Eléa rencontra Vincent et qu’elle l’épousa, il accepta sa lubie. Elle lui avait fait promettre de ne jamais lui demander pourquoi. Elle s’enfermait ainsi chaque vendredi 13 au soir dans le cellier. Elle s’allongeait sur le petit lit pliant et elle fixait alternativement le plafond et un petit réveil jusqu’au matin. Alors seulement elle se levait, déverrouillait la porte, sortait puis reprenait sa vie comme si de rien n’était. Elle était la mère de deux petites filles. Elle les aimait profondément mais ne les habillait jamais en blanc.

Pour fêter leurs dix années de mariage, Vincent invita Elea dans le petit restaurant près de chez eux pour déjeuner. Ils rentrèrent à pied, en se tenant la main. La mère de Vincent qui gardait les filles avaient voulu leur faire une surprise. Elle avait cousu deux belles robes blanches pour ses petites filles qui ne portaient jamais de vêtement sans couleur vive. C’est ce qu’elle répéta complètement hébétée après la réaction d’Eléa lorsque ses filles coururent vers elle en lui tendant les bras, vêtues de leurs tenues. « Je voulais juste te faire une surprise, Eléa. » La jeune femme s’était jetée sur ses filles et les avait griffées et mordues profondément chacune. Il avait fallu qu’un voisin, alerté par les hurlements, vienne aider Vincent pour empoigner Elea et la séparer de ses enfants.

Les petites, sous le choc furent envoyées chez leur grand-mère immédiatement et Vincent traîna Eléa dans la cuisine. Il lui demanda de lui expliquer l’origine de ses étranges habitudes et de ses terreurs en la menaçant de la quitter en emmenant ses filles pour les protéger d’une mère complètement folle. Alors Eléa parla mais elle était incapable de se souvenir de ce qui s ‘était passé entre le moment où Claire et elle étaient sorties de la chambre par la fenêtre et son réveil dans le champ, près du cadavre de son amie.

Vincent était furieux et malheureux. Il lui ordonna de rester avec lui la nuit du prochain vendredi 13. Elle aurait ainsi la preuve qu’elle devrait se faire soigner. Eléa accepta.

Le fameux soir arrive bien trop tôt pour elle. Elle était couchée près de Vincent qui dormait profondément. Il lui avait dit d’aller regarder par la fenêtre à minuit, seule. Elle verrait alors qu’il n’y aurait personne dans le jardin et dès le lendemain matin, ils appelleraient le psychiatre dont la carte était posée sur la table de chevet. 23h57. Eléa transpirait  et respirait vite. Elle tourna la tête vers son mari. Il avait l’air tellement serein. 23h58. Elle s’assit sur le lit, les yeux fermés. Elle inspira et expira longuement et profondément. 23h59. Elle se leva et se dirigea vers la grande porte fenêtre, le cœur battant et attendit. Minuit. Elle écarta les rideaux. Les deux petites filles étaient là, dans le jardin. Elles lui sourirent en découvrant leurs dents et en tendant leurs bras vers elle. Elles l’avaient attendue. Pendant toutes ces années, elles ne l’avaient pas oubliée. Eléa ouvrit la porte fenêtre et s’élança dans la nuit. Les deux petites filles riaient malicieusement.

Par Pily80

Texte d’Ariane – avril 2017

Hélène avait intérêt à assurer, sa cliente comptait sur elle. Défendre la veuve et l’orphelin, un projet de vie louable. Vendredi, ce sera la veuve. Il lui restait trois jours pour préparer sa première plaidoirie. Six ans d’étude, trois fois le concours du barreau. La consécration aura lieu vendredi.

Il fallait qu’elle voie sa sœur. Parler avec elle l’aidait toujours, Lise a le don de savoir écouter. Son inscription en fac de droit n’avait donc étonné personne, on lui promettait un bel avenir. Tandis qu’Hélène, à l’époque amoureuse des ballets et des pas chassés, avait été mise en garde : intermittence, précarité, chômage. L’Académie de Danse n’affichait pas le même taux d’emploi en sortie d’école que les avocats de Paris et ce n’était pas du goût de leurs parents.

Elles revenaient d’un ballet, cette nuit-là, la nuit où un chauffard avait grillé un feu rouge. Hélène avait convaincue sa sœur de l’accompagner voir Casse-Noisette. Sur le chemin du retour, Lise lui promettait de convaincre leurs parents. Quand l’aile droite de la voiture avait été percutée. Hélène conduisait mais elle n’avait rien vu. Juste le pare-brise éclater. Puis, les néons de l’hôpital.

Le téléphone sonna. Sa mère. Leur relation est en période glaciaire depuis des années mais il est des obligations filiales auxquelles on ne coupe pas. Pâques en fait partie. « Oui maman, je viendrai. Je dirai à Lise de préparer son fameux crumble au chocolat ». Un sanglot fut l’unique réponse de sa mère. Elle raccrocha. Saleté de dépression.

Sa mère n’en avait que pour Lise, elle ne s’était même pas réjouie de sa première plaidoirie. Ce qui avait été la belle ambition de Lise n’était à ses yeux qu’un lot de consolation pour Hélène. Hélène ouvrit le tiroir de la cuisine et en sortit un petit couteau. Consciencieusement, elle entreprit de cisailler méticuleusement la peau de ses bras, variant les profondeurs et les longueurs. Elle aurait bien aimé souffrir, comme Lise avait souffert. Mais elle ne ressentait aucune douleur. Elle rangea son couteau et désinfecta ses plaies.

Elle envoya un SMS à Lise, lui disant de la retrouver à leur café habituel. Lise ne répondit pas, comme d’habitude mais elle savait qu’elle viendrait. Il y a quelques années, Lise poussait même le vice jusqu’à lui faire croire qu’elle s’était trompée de numéro. Mais cela faisait longtemps qu’elle avait tout bonnement arrêté de répondre. « Deux Perrier-citron, s’il vous plait ». Sa sœur était tellement prévisible.

Elle lui exposa son cas. Au fur et à mesure de son récit, sa plaidoirie prenait forme, sa ligne de défense s’incarnait. Sa sœur était décidément une magicienne. Une fois de plus, elle lui demanda pourquoi elle avait tout laissé tomber. Les clients du café la regardaient, elle devait parler trop fort. Elle s’en ficha et haussa le ton, il fallait que Lise réagisse ! Depuis l’hôpital, Lise s’était renfermée. Et enfermée. Elle ne s’était jamais présentée à la fac de droit. Hélène, elle, était sortie indemne de l’accident, miraculeusement selon les médecins qui lui assuraient qu’elle pourrait continuer à danser. Mais les médecins sont des êtres emplis de certitudes alors qu’ils n’y connaissent rien. Hélène savait que son corps ne danserait plus. Une dérogation du doyen lui avait permis de prendre la place de Lise à la fac. Elle avait remisé ballerines, talc et pinces à chignon et n’avait plus jamais frôlé un plancher Harlequin.

Le grand jour arriva. Les mots s’enchaînaient, les réparties fusaient, Hélène prenait de l’assurance. Et soudain, la catastrophe. Son coude gauche la grattait. « Lisez, je vous prie, ce courr… ». Le regard du procureur était ailleurs. Sur son avant-bras, plus précisément. Et sur ses cicatrices que sa robe d’avocat aux manches trop larges avait découvertes, l’espace d’une démangeaison. Les mots se télescopèrent, elle bafouilla, tirant sur sa manche pour recouvrir jusqu’au bout de ses doigts, bégaya. Elle se noyait et personne ne lui envoyait de bouée. Sa cliente se contentait, pour tout secours, de lui jeter des regards noirs.

Assise sur les marches du tribunal, dans sa robe d’avocate toute neuve, elle en tira la conclusion que les procureurs ne valaient pas mieux que les médecins. Des incapables qui ont le pouvoir de prendre une décision. Elle ne supportait plus les blouses blanches depuis cet été-là, depuis une blouse à la voix rauque : « c’est fini Hélène, Lise est décédée ». Elle essuya une larme qui coulait le long de sa joue et se leva. Elle avait un crumble à préparer.

Par Ariane

Texte d’Ademar Creach

Je ne peux plus m’en passer. Je n’ose pas en parler, je sais par avance les regards torves que je vais m’attirer. J’entends d’ici les pensées souterraines de chacun, à peine dissimulées par une moue désapprobatrice ou un air inquiet : « Elle ! Mais comment a-t-elle pu se laisser emporter ainsi. Elle n’a donc pas de volonté. A son âge… Avec son poste, ses enfants. Quel exemple elle donne. Quelle honte… » Etc… J’en parlais un peu à mots couverts, sans dévoiler complètement la profondeur du problème. Je ne l’évoque maintenant même plus. Personne ne comprend le plaisir coupable. Et il est désormais trop tard pour arriver à me sevrer. Je refuserai toute tentative de cure.

Je ne sais plus comment cela a démarré. Lors d’un trajet en covoiturage, peut-être. On m’en a proposé. Je n’ai pas voulu refuser : tous les autres passagers en avaient pris et semblaient bien. J’en ai pris un, puis deux…J’ai acheté un paquet, puis deux. Je me sens mal si je n’en ai pas plusieurs d’avances. A la maison. En voiture. Au bureau. J’ai vraiment beaucoup de difficulté à m’en passer. J’en ai besoin régulièrement. Au minimum chaque matin et chaque soir. Surtout si je suis seule : pas besoin de se cacher ainsi. Lors de tout trajet en voiture. De déplacement en train. Ou en avion. J’arrive encore à les faire passer en les cachant au moment du passage des contrôles de sécurité. Qui penserait à surveiller de plus près cette petite boîte transparente qui semble tout ce qu’il y a de plus inoffensif. J’affronte ainsi les moments d’attente. Le goût se répand dans ma bouche. Instantanément – c’est presque un effet placébo à cette vitesse – je sens que je me détends, mes épaules se baissent, je ne suis plus un bloc de douleur, je vois la vie en couleurs.

En voiture, si je ne les prends pas tout de suite, après quelques kilomètres, je sens que j’ai oublié quelque chose. Je ne suis pas loin d’être prise de tremblements, de sentir les gouttes de sueur, froide, couler dans mon dos. Je sens qu’il me manque quelque chose. J’ai la bouche pâteuse. Et je suis sûre que si je l’ouvre, ma bouche, j’aurai mauvaise haleine. Alors que je viens de me laver les dents.

Je ne tiens pas longtemps : il me faut ma dose. Une au début de chaque trajet, s’il est court… plusieurs s’il est long. Ce qui arrive presque à chaque vacances, quand nous partons avec les enfants. Je me dois alors d’être discrète, d’en prendre régulièrement, sans trop me faire remarquer. Pour ne pas m’attirer les piques moqueuses du reste de la famille. Qui connaît mon addiction, sans toutefois la comprendre et l’excuser. Mais qui a compris qu’il serait difficile de me sevrer, et qui essaye juste de me faire rester dans les limites du raisonnable, si l’on peut parler de raison avec un tel sujet. Mon seul impératif : ne pas nous mettre en danger par des comportements inconsidérés. Car oui, c’est vrai, en cas de rupture de stock, je suis en manque. Et je me suis déjà vue me garer en double file, en laissant les enfants dans la voiture, pour aller chercher ma dose quotidienne au détaillant du coin. Au risque de me faire remarquer de chaque passant, ou pire d’attirer les autorités…et de me faire verbaliser. Au minimum….

Oui, je suis vraiment accro à mes petites pilules. Et cela ne peut être que la version blanche, l’initiale. Les autres, plus colorées, ne me conviennent pas. Je ne jure que par celle d’origine. Pas coupée, pas mélangée, il me faut de la pure.

Je ne sais pas comment cela va se terminer. Si je vais arriver à décrocher, en limitant les effets secondaires du manque. Peut-être vais-je devoir trouver un produit de substitution. Ou consulter. Mais est-ce que j’en ai vraiment envie ? Je ne crois pas… et on sait tous que, pour qu’une désintoxication soit efficace, il faut que le patient ait la volonté de décrocher.

Ce qui n’est pour l’instant pas mon cas. Alors, je vais continuer à cacher mon addiction.

Oui, je l’avoue, je suis accro. Aux Tic-Tac.

Par Ademar Creach

Proposition Avril 2017

Bonsoir, 

Voilà, comme prévu, nous sommes dimanche soir et l’atelier prend fin. Les commentaires ont été clos sur l’ensemble des textes, mais vous gardez bien entendu la possibilité de les consulter. 

Merci pour votre participation à cet atelier !

Le prochain atelier aura lieu en Mai (lancement le vendredi 5 au soir). Il est complet.

Bonne fin de soirée et bonne continuation à vous tous!

Gaëlle

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Bonjour à tous,

Ce mois-ci, pour changer un peu, je vous propose de construire votre texte autour d’un « principe narratif » plutôt qu’autour d’un thème.

Je vous propose donc d’écrire un texte à suspense. De nous tenir en haleine. De faire en sorte que quand on commence votre texte, on ne puisse (presque) plus le lâcher.

Et comme parfois, revenir à une définition n’est pas inutile, un coup d’œil sur celle du Robert :

Suspense : moment ou passage d’un récit de nature à faire naître un sentiment d’attente angoissée.

Voilà qui est bien résumé, non ?!

Libre à vous maintenant d’imaginer dans quel contexte vous allez construire ce suspense (Une nuit pluvieuse en ville ? Une tempête de sable au sahara ?…). Libre à vous aussi de décider sur quoi il portera (L’identité d’un personnage ? La résolution d’un mystère ? Le dénouement d’une histoire d’amour ? Le temps qu’il fera aux prochaines vacances ?…) Tout est possible !

Bref, donnez dans le « classique » ou le « décalé », à votre guise, mais captivez-nous, maintenez le mystère, tendez l’intrigue… Avant de nous libérer dans un grand soulagement en nous donnant le fin mot de l’histoire !

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