Elle raccrocha fébrilement le combiné du téléphone. Les mots résonnaient dans sa tête, mais c’est au niveau de la gorge que tout se crispa, que tout se grippa. Une douleur intense, des omoplates à la mâchoire inférieure la clouait sur place, aucune larme dans les yeux, tout sortait par la mâchoire, le cou, les épaules; Il était 8 heures d’un joli matin de juin, le soleil semblait vouloir être généreux et elle venait d’apprendre la mort de sa mère, par un coup de fil qui avait duré quelques secondes, comme la mort de sa mère qui avait décidé de l’embarquer subitement, sans prévenir.
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Catégorie : CatAvril2018-2
Alors que le petit semble plus intéressé par le bruit du papier qui crisse entre ses doigts que par la peluche qui trône à côté de lui, sa mère sourit béatement en se tournant vers son mari et lui susurre : « T’imagines si le ciel avait été dégagé ce soir-là ? »
Ce déballage de cadeau par des petites mains encore potelées ne tient en effet qu’à une tempête hivernale.
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J’étais dans la cuisine à éplucher des pommes de terre ce dimanche après-midi lorsque Marc est arrivé. Il est venu me rejoindre en m’appelant et au son de sa voix, déjà, son enthousiasme s’entendait.
« Tu n’as pas idée de ce qui vient de m’arriver ! s’exclama-t-il »
Je levai les yeux vers lui, l’air de dire « Vas-y dis-moi »
Il sortit alors la chose qu’il cachait dans son dos.
Nicole fit une moue de désapprobation. Cette grimace, aussi vieille qu’elle, ne trompait plus personne, et surtout pas la fillette de 7 ans (et demi ! insistait-elle souvent) qui se trémoussait devant elle en sautant d’un pied sur l’autre dans une robe rose, un sourire canaille sur le visage.
Assise dans le rocking-chair de sa véranda, Nicole avait prévu de laisser Camille s’amuser dans le jardin pendant qu’elle profiterait enfin des premiers rayons de soleil de l’année. Les conditions idéales pour commencer un nouveau tricot ; mais la très jeune fille, en quête d’attention, en avait décidé autrement.
« S’il-te-plaîîîîît mamie » implora-t-elle, les yeux fermés, en se dandinant et en triturant le bas de sa robe entre ses mains.
« Tu n’en as donc pas assez que je te raconte cette histoire encore et encore ? » demanda Nicole, incrédule.
Reporter dans un petit journal local, me voici désignée pour couvrir le procès en correctionnelle d’un certain Monsieur H.
Arrivée en avance au Palais de Justice, je passe les portails de sécurité et patiente en attendant l’heure…! Dans la salle des pas perdus, je scrute les visages dans l’espoir de croiser enfin un regard familier. L’architecture moderne du lieu, sensée représenter la transparence et la force de la justice, me donne la chair de poule. Pauvre Monsieur H. !
L’accusé est soupçonné d’avoir provoqué de multiples catastrophes et d’être une sorte de manipulateur influençant la destinée des gens.
Il s’agit d’un procès très médiatisé tant le nombre de témoins à charge ou à décharge est considérable ; mais pour la sérénité des débats, l’audience aura lieu à huis clos.
« Mesdames et Messieurs : la Cour ! »
5 heures du mat’ j’ai des frissons, je claque des dents et je monte le son.
Seule sur le lit dans mes draps bleus froissés , c’est l’insomnie, sommeil cassé.
Je perds la tête et mes cigarettes sont toutes fumées dans le cendrier.
Le son s’étouffe sous le coussin que Julie vient de poser.
Elle attrape le traversin d’à côté, le pose sur sa tête, et se rendort.
À presque de 30 ans de distance, il m’est arrivé jeudi 5 avril dernier exactement la même chose, et de façon fort troublante. Je vais donc en faire la proposition d’écriture de ce deuxième atelier d’avril. Mais auparavant, je vous raconte : si, si, c’est ma vie passionnante, vous allez voir (mais vous pouvez filer directement en bas de ce long texte :-).