Texte d’Emije

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches…

Ils sont là, éparpillés, abîmés par le temps qui a passé. Une forte odeur de moisi et d’humidité surgit à mes narines me faisant penser à un état de décomposition et de fermentation avancée. Je me dis “mais comment a-t-elle pu laisser cet endroit dans un tel état d’abandon”. Ce lieu, dont je vous parle, et qui était mon havre de paix n’est autre qu’un petit jardin tropical communément appelé, jardin d’hiver, niché au cœur d’une petite maison en plein milieu des bois et de la forêt.

C’est ici que vivait ma tante. Après la Seconde Guerre mondiale elle avait décidé d’y vivre retirée, dans ce petit bout de forêt qui portait le joli nom de bois de Saint-Aubin. Très souvent je prenais un malin plaisir à lui dire: “hé tantine ! le petit bois de Saint-Aubin, le bois où on y est bien”.

Elle y était heureuse, ma tante, dans cette maison, accompagnée de ses chiens Sashka et Zena. J’aimais lui rendre visite dès que je le pouvais. Et même s’il me fallait travailler tardivement dans la semaine, le week-end je sautais dans mes baskets, je préparais mon sac à tue-tête et me dirigeais vers le moyen de transport qui m’y conduirait : le train Express Régional. Prononcé en entier il me donnait un peu plus l’envie de m’y aventurer …

J’étais tout excitée à l’idée de ressentir la douce sensation de balancement accompagné de l’envie irrésistible de somnoler mais je me forçais à rester éveillée pour apercevoir quelques minutes et kilomètres plus loin … la gare. La gare, elle était toute mignonne et … mais non, c’est ma tante dont je veux parler. Elle était plantée là, avec ses sabots de jardinier. Elle avait quand même un look particulier !

Dès que je l’apercevais je sautais dans ses bras et n’avais qu’une hâte, me retrouver avec elle dans son havre de paix. La porte franchie, vite, vite j’allais chercher dans le petit atelier mes sabots qui, s’ils pouvaient parler me diraient : « hé, ça fait un bail qu’on t’attendait ».

Ce jardin était mon endroit préféré. Je me suis d’ailleurs longtemps demandé pourquoi et j’ai vite compris qu’il y régnait un air de vacances tout au long de l’année. Ma tante m’a tout appris, les différentes espèces tropicales à faire pousser, leur entretien et surtout deux points essentiels très techniques : la capacité des installations à maintenir une forte hygrométrie de l’air accompagné d’un système de brumisation ultra performant et une bonne régulation du binôme température / hygrométrie. J’ai mis du temps à comprendre les mesures physiques et je n’y voyais pas grande utilité. A vrai dire, je n’avais jamais vraiment été une fusée dans les matières qui combinaient et additionnaient les chiffres.

Une technique maîtrisée, ses petits secrets et les plantes le lui rendaient bien en production de fruits, de fleurs, de feuilles luisantes et verdoyantes, de branches souples et fortes à la fois. Elle faisait ça bien, ma tante. Pour m’y retrouver elle avait eu la bonne idée de planter des étiquettes dans chaque pot, ce qui me permettait de retenir des noms aussi complexes et entortillés que “aloe lineata“, “digitalis canariensis“, “heliconia schiedeana” … parmi des citronniers, frangipaniers et autres subtilités.

Ma tante, venons-en un peu à elle, un instant. Une femme au visage angulaire, au regard doux, profond et bienveillant, de longs cheveux gris relevés avec délicatesse et maintenus avec une pince en bambou. Qu’est-ce qu’elle était belle ma tante ! Elle aimait les matières nobles et naturelles. Elle avait la singularité d’acheter le même modèle de vêtement ou d’accessoire, décliné en deux ou trois couleurs, de grosses chaussettes qui dépassaient de ses bottines à lacets. Les fleurs, elle les portaient sur elle, des tuniques à grosses fleurs. Des couleurs toniques et acidulées qui m’enthousiasmaient. J’aurais aimé lui ressembler mais je ne m’en sentais pas la capacité.

Aujourd’hui, tous ces souvenirs remontent brutalement en moi, provoquant à la fois une douce sensation de bien-être, de gratitude et de force mais aussi de tristesse, un vide immense et quelques larmes.

La maladie générative l’a emporté mais il me reste ces souvenirs à jamais gravé et de nouveaux fruits que j’aimerais à nouveau toucher, de nouvelles fleurs à qui j’aimerais parler, de nouvelles feuilles qui perleront et de nouvelles branches qui s’entortilleront.

À propos, ma tante s’appelait Marie-Rose et mes parents m’ont appelé Églantine… 

 

Par Emije

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Voici un texte qui nous emmène voyager sur le thème du souvenir. C’est un texte qui choisit cette tonalité si particulière du « bon souvenir », mais teinté d’un peu de la tristesse de la perte. Ce n’est pas une nostalgie violente et douloureuse. Ce n’est pas du tourment. Juste un genre de « point d’étape » dans la vie qui continue… Je trouve qu’Emije a réussi cet exercice compliqué de mettre de la douceur dans un texte qui parle, somme toute, d’un paradis perdu.
Ce souvenir est très incarné, et Emije passe en revue plein de détails, pour nous le rendre palpable… Le rituel du train (j’adore l’ironie tranquille du « prononcé en entier, il me donnait un peu plus envie de m’y aventurer »… Pour qui a pratiqué le TER, c’est très parlant ^^), le personnage de la tante, le côté « scientifique » de son installation… Tout est là pour que l’on puisse s’approprier ce souvenir à notre manière de lecteur, et le faire un peu « notre ». La phrase de fin est particulièrement jolie, je trouve, sur le mode « la boucle est bouclée, pas de hasard », avec la mention des parents qui jusque là étaient restés hors champ, puis ce lien entre les prénoms, ce qui finalement donne à cette histoire un aspect « entier » dans la vie de cette femme.

Si j’ai bien compris, Emije, (on ne le sait pas vraiment, en fait), ces souvenirs émergent à l’occasion d’un retour de ta narratrice sur ce lieu, désormais dégradé, après la mort de sa tante. Or j’ai trouvé dommage le sentiment, en te lisant, que tout soit « mis à distance », ne serait-ce que par le temps verbal qui implique un décalage, dans la narration. Finalement, elle avait un lien presque « charnel » avec ce lieu, et ce lien est encore très vivant. Alors je crois que j’aurais envie de te proposer de nous raconter tout ça au présent, au moins la partie centrale de ton texte, peut-être en commençant à « C’est ici que vivait ma tante » jusqu’à « capacité ». On pourrait tout à fait imaginer que la narratrice revive tout ça de manière très « présente », et nous le raconte au présent, ce qui nous ferait basculer dans une narration plus vivante, plus dynamique (la narration du souvenir « après-coup » n’est pas la plus simple à tenir sans lasser le lecteur malgré lui, parce que, qu’on le veuille ou non, c’est une narration « extérieure ». Les incises au présent sont parfois une bonne façon de dynamiser le truc !). Dans le même ordre d’idée, j’aurais tendance à supprimer les adresses au lecteur (« dont je vous parle », « venons-en à elle »…), qui n’apportent pas réellement de valeur ajoutée au texte, mais qui par contre, me concernant, me « coupent » dans mon voyage mental au fil de la lecture.

tout à fait d’accord, l’idée est super jolie, j’ai adoré visualiser cette tante, sa serre mais il y avait juste un côté un peu scolaire dans la forme qui ne rendait pas pleinement toute la poésie du texte ( enfin pour moi)

je me relis et j’espère ne pas être maladroite avec cette formulation « un peu scolaire » Emije

Bonsoir,

Je ne me formalise pas quand au côté « un peu scolaire ». C’est ton ressenti et je suis ouverte à toutes observations et je l’entends. Cependant, ce côté un peu scolaire je l’ai voulu car la narratrice est plutôt jeune, aux alentours de 15 ans . Merci pour ton commentaire.

Ah c’est hyper intéressant, ça, Emije… Je n’avais pas perçu cette « jeunesse », va savoir pourquoi… Je la voyais plutôt trentenaire/jeune quadragénaire, cette narratrice… ça vaudrait peut-être le coup que tu sèmes des indices en ce sens, alors.

et si… et si, une idée en passant, tu disais que la maison est maintenant à Eglantine, un héritage et sous-entendais que peut-être elle allait le remettre en état? ou y venir régulièrement? Je crois que c’est qqc comme ça qui me manquait pour vraiment boucler la boucle encore plus que par les prénoms…mais ce n’est qu’une petite idée en passant

Ann, merci pour la petite idée « en passant ». Je la prends volontiers. Ces prénoms associés aux arbres, aux fleurs était aussi une pointe de fantaisie pour un final attendrissant et malicieux de la part d’Eglantine et comme le dit Gaëlle, il n’y a pas de hasard …… Merci pour ton commentaire.

Gaëlle,

Merci pour ton retour, tes appréciations et observations quant au temps, le présent, qu’il serait effectivement plus judicieux d’utiliser. Le passage du passé au présent donne plus de force et de dynamisme à l’ensemble et permet au lecteur de se sentir plus proche de cette femme qui n’est plus et comme tu le dis si bien, entretenait un lien quasi charnel avec ce lieu. Certains lieux ou habitations gardent en leurs murs une empreinte qui peut toutefois être perceptible.

Je passe le texte au présent dans un autre post. Merci Gaëlle.

C’est ici que vit ma tante. Après la Seconde Guerre mondiale elle décide de s’y installer dans ce petit bout de forêt qui porte le joli nom de bois de Saint-Aubin. Très souvent, je prends un malin plaisir à lui dire: “hé tantine ! le petit bois de Saint-Aubin, le bois où on y est bien”.

Elle y est heureuse, ma tante, dans cette maison, accompagnée de ses chiens Sashka et Zena. J’aime lui rendre visite dès que je le peux. Et même s’il me faut travailler tardivement dans la semaine, le week-end, zou !!! je saute dans mes baskets, je prépare mon sac à tue-tête et me dirige tranquillement vers le moyen de transport qui m’y conduirait : le train Express Régional. Prononcé en entier, il me donne un peu plus l’envie de m’y aventurer …

Je suis tout excitée à l’idée de ressentir la douce sensation de balancement accompagnée de l’envie irrésistible de somnoler mais je me force à rester éveillée pour apercevoir quelques minutes et kilomètres plus loin … la gare. La gare, elle est toute mignonne et … mais non, c’est ma tante dont je veux vous parler. Elle est plantée là, avec ses sabots de jardinier. Hou la la, elle a quand même un look particulier !

Dès que je l’aperçois je saute dans ses bras et je n’ai qu’une hâte, me retrouver avec elle dans son havre de paix. La porte franchie, vite, vite je vais chercher dans le petit atelier mes sabots qui, s’ils peuvent me parler me diraient : « hé, ça fait un bail qu’on t’attend jolie brunette ».

Ce jardin est mon endroit préféré. Allez savoir pourquoi ? Heu !! ça y est, j’ai trouvé !!! En fait, c’est « taille de cool » chez ma tante parce qu’il y règne un air de vacances tout au long de l’année. Ma tante m’a tout appris, les différentes espèces tropicales à faire pousser, leur entretien et surtout deux points essentiels très techniques : la capacité des installations à maintenir une forte hygrométrie de l’air accompagné d’un système de brumisation ultra performant et une bonne régulation du binôme température / hygrométrie. J’ai mis du temps à comprendre les mesures physiques et je n’y vois encore à ce jour pas grande utilité. A vrai dire, je ne suis pas vraiment une fusée dans les matières qui alignent, combinent et additionnent les chiffres.

Une technique maîtrisée, ses petits secrets et les plantes le lui rendent bien en production de fruits, de fleurs, de feuilles luisantes et verdoyantes, de branches souples et fortes à la fois. Elle fait ça bien, ma tante, elle est trop forte. Pour m’y retrouver elle a la bonne idée de planter des étiquettes dans chaque pot, ce qui me permet de retenir des noms aussi complexes et entortillés que “aloe lineata“, “digitalis canariensis“, “heliconia schiedeana” … parmi des citronniers, frangipaniers et autres subtilités.

Ma tante, une femme au visage angulaire, au regard doux, profond et bienveillant, de longs cheveux gris relevés avec délicatesse et maintenus avec une pince en bambou. Qu’est-ce qu’elle est belle ma tante ! Elle aime les matières nobles et naturelles. Elle a la singularité d’acheter le même modèle de vêtement ou d’accessoire, décliné en deux ou trois couleurs, de grosses chaussettes qui dépassent de ses bottines à lacets. Les fleurs, elle les portent sur elle, des tuniques à grosses fleurs. Des couleurs toniques et acidulées qui m’enthousiasment mais que je n’aurai sûrement pas porté. J’aurais aimé lui ressembler mais je ne m’en sens pas la capacité.

Il mériterait encore des petits changements, je pense ….. Un peu plus compliqué, c’est vrai, d’y revenir après …..

Bonne soirée.

Et bien je confirme que je trouve cette partie « au présent » (en allant relire le début et la fin qui restent au passé) tout à fait pertinente!

Et oui, c’est toujours plus compliqué de revenir sur les textes après coup (parfois, on en bave même franchement 😉 ), mais c’est aussi d’une grande richesse!

Bonsoir,
Merci pour vos commentaires. Je reviens vers vous dès mercredi et jeudi. Au plaisir d’échanger sur vos textes, vos ressentis et observations. Un vrai bonheur que celui de faire descendre l’ascenseur pour y découvrir les autres textes et le petit clic sur Comments, celui qui dévoile le commentaire de Gaëlle et des participantes. Je me suis juste demandé si la gente masculine était représentée dans un de ces textes où sommes nous que des femmes à avoir tenté l’expérience, expérience d’ailleurs renouvelée pour certaines. Belle et douce soirée.

Emije

Ah la question est bonne! Il y a régulièrement des hommes qui participent aux ateliers, mais malgré tout, les participations sont très majoritairement féminines 😉 . Et ce mois-ci, tu as vu juste, il n’y a que des femmes à bord!

……… Tout comme dans les comités de lecture. Parole aux femmes. Très peu d’hommes aussi ……

c’est marrant moi aussi j’ai raté la jeunesse de la narratrice. Je visualisais une trentainaire/quadra de retour sur son passé 🙂

oui pareil c pourquoi je parlais de son hypothétique remise en état des lieux…

Je reposte la version 2 d’Emije ici, car elle apparaît sinon en commentaire de commentaire, et j’ai peur que tout le monde ne la voie pas, ce qui serait dommage… Je remets aussi le début et la fin du texte pour avoir la version « complète » (en espérant ne pas faire de fausse manip, tu me dis Emije si ça ne va pas 😉 )

****

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches…

Ils sont là, éparpillés, abîmés par le temps qui a passé. Une forte odeur de moisi et d’humidité surgit à mes narines me faisant penser à un état de décomposition et de fermentation avancée. Je me dis “mais comment a-t-elle pu laisser cet endroit dans un tel état d’abandon”. Ce lieu, dont je vous parle, et qui était mon havre de paix n’est autre qu’un petit jardin tropical communément appelé, jardin d’hiver, niché au cœur d’une petite maison en plein milieu des bois et de la forêt.

C’est ici que vit ma tante. Après la Seconde Guerre mondiale elle décide de s’y installer dans ce petit bout de forêt qui porte le joli nom de bois de Saint-Aubin. Très souvent, je prends un malin plaisir à lui dire: “hé tantine ! le petit bois de Saint-Aubin, le bois où on y est bien”.

Elle y est heureuse, ma tante, dans cette maison, accompagnée de ses chiens Sashka et Zena. J’aime lui rendre visite dès que je le peux. Et même s’il me faut travailler tardivement dans la semaine, le week-end, zou !!! je saute dans mes baskets, je prépare mon sac à tue-tête et me dirige tranquillement vers le moyen de transport qui m’y conduirait : le train Express Régional. Prononcé en entier, il me donne un peu plus l’envie de m’y aventurer …

Je suis tout excitée à l’idée de ressentir la douce sensation de balancement accompagnée de l’envie irrésistible de somnoler mais je me force à rester éveillée pour apercevoir quelques minutes et kilomètres plus loin … la gare. La gare, elle est toute mignonne et … mais non, c’est ma tante dont je veux vous parler. Elle est plantée là, avec ses sabots de jardinier. Hou la la, elle a quand même un look particulier !

Dès que je l’aperçois je saute dans ses bras et je n’ai qu’une hâte, me retrouver avec elle dans son havre de paix. La porte franchie, vite, vite je vais chercher dans le petit atelier mes sabots qui, s’ils peuvent me parler me diraient : « hé, ça fait un bail qu’on t’attend jolie brunette ».

Ce jardin est mon endroit préféré. Allez savoir pourquoi ? Heu !! ça y est, j’ai trouvé !!! En fait, c’est « taille de cool » chez ma tante parce qu’il y règne un air de vacances tout au long de l’année. Ma tante m’a tout appris, les différentes espèces tropicales à faire pousser, leur entretien et surtout deux points essentiels très techniques : la capacité des installations à maintenir une forte hygrométrie de l’air accompagné d’un système de brumisation ultra performant et une bonne régulation du binôme température / hygrométrie. J’ai mis du temps à comprendre les mesures physiques et je n’y vois encore à ce jour pas grande utilité. A vrai dire, je ne suis pas vraiment une fusée dans les matières qui alignent, combinent et additionnent les chiffres.

Une technique maîtrisée, ses petits secrets et les plantes le lui rendent bien en production de fruits, de fleurs, de feuilles luisantes et verdoyantes, de branches souples et fortes à la fois. Elle fait ça bien, ma tante, elle est trop forte. Pour m’y retrouver elle a la bonne idée de planter des étiquettes dans chaque pot, ce qui me permet de retenir des noms aussi complexes et entortillés que “aloe lineata“, “digitalis canariensis“, “heliconia schiedeana” … parmi des citronniers, frangipaniers et autres subtilités.

Ma tante, une femme au visage angulaire, au regard doux, profond et bienveillant, de longs cheveux gris relevés avec délicatesse et maintenus avec une pince en bambou. Qu’est-ce qu’elle est belle ma tante ! Elle aime les matières nobles et naturelles. Elle a la singularité d’acheter le même modèle de vêtement ou d’accessoire, décliné en deux ou trois couleurs, de grosses chaussettes qui dépassent de ses bottines à lacets. Les fleurs, elle les portent sur elle, des tuniques à grosses fleurs. Des couleurs toniques et acidulées qui m’enthousiasment mais que je n’aurai sûrement pas porté. J’aurais aimé lui ressembler mais je ne m’en sens pas la capacité.

Aujourd’hui, tous ces souvenirs remontent brutalement en moi, provoquant à la fois une douce sensation de bien-être, de gratitude et de force mais aussi de tristesse, un vide immense et quelques larmes.

La maladie générative l’a emporté mais il me reste ces souvenirs à jamais gravé et de nouveaux fruits que j’aimerais à nouveau toucher, de nouvelles fleurs à qui j’aimerais parler, de nouvelles feuilles qui perleront et de nouvelles branches qui s’entortilleront.

À propos, ma tante s’appelait Marie-Rose et mes parents m’ont appelé Églantine…

C’est tout bon Gaëlle. Merci !!!

Ah oui je la voyais plutôt trentenaire aussi ou jeune quadra. J’aime mieux ta deuxième mouture Emije. C’est plus vivant au présent et je me suis plus attachée à la tante d’Eglantine dans cette deuxième version. Si tu aimes lire des textes un peu comme celui que tu viens de nous proposer, y a un livre qui s’appelle « l’odeur des pépins de pommes ». Une jeune femme qui retourne dans la maison de sa tante ou grand-mère (je ne sais plus) avec tous les souvenirs qui l’assaillent.

Pilly80 , merci pour ton commentaire. Je trouve aussi que la 2ème version est plus dynamique et plus proche des personnages. J’ai pris note pour le titre du livre. Merci.

Je rejoins les autres commentaires, j’ai préféré ta 2eme version.
La première laissait transparaitre beaucoup de douceur, mais je n’avais pas réussi à m’attacher autant à Eglantine et à la tante que dans la 2eme version !