Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

Auteur/autrice : Melle47 (Page 1 of 2)

Texte de Melle47 – « À la limite… » *

Tom ouvre les yeux, se redresse dans son lit, son ours en peluche tombe à terre. Il sourit, soupire et retombe sur son oreiller. Ses yeux se referment et, alors que dans le petit appartement familial, le pas furtif de sa mère se fait entendre, Tom essaye de passer en revue ce que sera cette journée foutue d’avance. Continue reading

Texte de Melle47 – « Malheur… Bonheur… et cetera… » *

Sophie tressaille. D’un bond, la voilà assise, tremblante, dans son lit. Dans sa tête, ça tourne un peu, elle a peine à raccrocher à la réalité. Elle tend l’oreille, écoute, se rassure, la maison semble paisible, tout cela n’était que son cauchemar. Le même. Aussi loin qu’elle se souvienne, elle l’a toujours fait. Elle n’essaye pas de comprendre ou de chercher le pourquoi, elle n’en est plus là. Simplement, elle se demande si un jour il ira jusqu’au bout, et si cela arrivait, alors, sans doute, ça serait la fin et elle en serait débarrassée, à jamais.
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Texte de Melle47 – « D’un horizon à l’autre… » *

Nino, les pieds bien campés dans le sable et les mains enfoncées dans les poches de sa vareuse, regardait au loin le Soleil se couler dans la mer calme. Il s’imprégna du léger ressac qui faisait monter à son nez des odeurs d’iode familières. Quelques mouettes criaient, là-bas au loin. À part ça, personne. L’attention avait quitté les plages. Les Hommes avaient bien d’autres soucis en tête ces derniers mois.
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Texte de Melle47 – « Promenade du matin… » *

Sophie, assise sur le petit tabouret de l’entrée, essaye tant bien que mal de nouer les lacets de ses chaussures de marche.
« Mais… Tu vas arrêter ? Ouiiii… Je sais, je sais… Pas de matin qui commence bien, sans promenade de chien… C’est bon, on y va… On y va. »
Faut dire qu’elle le cherche bien, le petit chien Fou’. Comme chaque matin, il lui fait de grands bons, donne des coups de culs, comme un cheval excité. Il colle son museau dans ses doigts et s’agite dans tous les sens pour exprimer son impatience et sa joie.
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Texte de Melle47 – « La Panne » *

Clémentine ferme les yeux, gonfle ses joues, soupire bruyamment. Elle laisse glisser son dos contre la paroi jusqu’à poser doucement ses fesses au sol. Elle ramène ses jambes contre elle, les serre, cache son nez dans ses genoux, se donne un moment. Elle se sent abandonnée, tout est si calme autour d’elle, il fait si sombre. Le souffle d’une respiration lente caresse à peine ses oreilles. Elle lève la tête, ouvre les yeux. Devant elle, l’autre lui sourit. Elle lui rend son sourire.
« Hey, je m’croyais seule ».
Nouvel échange de sourires timides. Continue reading

Texte de Melle47 – « Se prendre la tête… » *

Marius coupe le contact, fait le tour de la voiture, ouvre la portière et tend la main.
 » Allons-y Zoé, plus vite c’est fait…  »
Il se mort la langue…
« Ben, plus vite c’est fait. Enfin… plus vite c’est installé quoi…  »
Il hausse les épaules, sourit bêtement. Elle attrape la main tendue qui les aide, elle et son gros ventre à s’extirper du véhicule.
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Texte de Melle47 – « Devoir d’école » *

J’inspire un grand coup, gonfle les joues, retiens ma respiration. Ça y est, ça me reprend. J’ai chaud. Mon esprit s’affole, je perds les pédales, toute lucidité me quitte, c’est la panique.
Mes poumons lâchent enfin l’air retenu et mes épaules s’affaissent. Non mais sans blague. C’est quoi ce sujet ? Je jette un œil au prof qui s’est plongé dans son portable me laissant là, démunie devant ce devoir. Celui qui consiste à raconter un souvenir de vacances, je l’aurais fait de nombreuses fois, mais celui-là, franchement… Comme s’il avait senti mon regard désespéré, il lève la tête, croise mon regard et ajoute.
« Deux heures, mademoiselle Truchet… Deux heures… Mettez-vous donc au travail ».
Je regarde ma copie, regarde le tableau noir, peu inspirée, imaginant un instant qu’il s’efface comme par magie, pour laisser place à quelque chose, n’importe quoi, de plus exaltant.
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Texte de Melle47 – « Totalement timbré » *

« Approche-toi, que je te serre dans mes bras. »
Elle m’écrase contre son torse et fourre son nez dans mes cheveux. Ses mains caressent tendrement mon dos.
« Tu embrasses ta maman pour moi, ma Cocotte. Et surtout, tu reviens me voir quand tu veux. »
Elle s’écarte, me lâche et m’enjoint de filer, une petite claque sur les fesses. Je la regarde ahurie. Jette un œil inquiet à droite puis à gauche. Croise de nouveau son regard. Elle a barré sa bouche de sa main tannée comme pour étouffer un cri. Personne ne semble avoir remarqué son geste. Nous pouffons sans mot dire puis elle agite ses bras pour me faire déguerpir au plus vite.
« Allez, disparais, disparais, tu déteins sur moi. Regarde ce que tu me fais faire, on va finir par se faire pincer. »
Je me retourne hilare et trottine vers la file d’attente, trainant ma valise derrière moi.
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Texte de Melle47 – « Au beau fixe… »

Mes yeux se sont fermés. Je m’imprègne de cet instant fugace de bonheur fragile. Un frisson de bonheur intense m’étreint. Je suis seule, calme et tranquille, posée tout là-haut sur la dune comme sur le toit du monde. Je tortille mes fesses pour me caler un peu mieux dans le sable. Apprécie sa texture compacte qui épouse mes rondeurs. Plonge mes mains de chaque côté dans la masse. La malaxe. La triture. Je souffle un grand coup et ma posture droite se voûte. Mon dos part en point d’interrogation. Mes épaules se relâchent vers l’avant. Ma tête bascule en arrière pour mieux offrir mon nez au soleil chaleureux. J’entends ma mère : « Mais comment te tiens-tu ma fille ? Redresse-toi. Tiens-toi droite ». À cette pensée, mon esprit sursaute, ouvre timidement un œil dans lequel plonge un soleil aveuglant. Je cligne. Larmoie. Pose sur mon nez les lunettes de soleil qui étaient posées sur mon crâne. Ajuste ma vision d’une main collée au front. Non, rien à droite, rien à gauche. Elle n’est pas là. Tant mieux. À cette seule constatation, mon dos se vrille davantage, mes poumons râlent de plus belle. Décidément, qu’il fait bon être là… Une brise légère frôle mon visage. Mes cheveux libérés caressent mes épaules nues. Je souris. Me détends. Me gargarise du moment.
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