Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

Catégorie : CatJuin2017

Texte de Groux

Des heures que je roule sous ce soleil de plomb. Je sens la sueur couler le long de mon dos, plaquant mon tee-shirt contre ma peau. Mes lunettes noires sur le nez, je regarde la voiture avaler le bitume. La radio crachote une vieille chanson. Les paysages défilent, je les vois sans les voir. Les pensées défilent à la même allure dans ma tête.

L’Ouest américain. Un rêve de petite fille. Je voulais voir le Grand Canyon avant de mourir. Je ne compte pas mourir de suite, mais au moins j’y serai allée. Pendant des mois, j’avais préparé mon voyage. J’avais minutieusement choisi chaque motel où j’allais passer la nuit, chaque parc que j’allais visiter. J’avais loué pour l’occasion un cabriolet. Je voulais sentir le vent dans mes cheveux.

Cela faisait déjà une semaine que j’étais ici. Les paysages grandioses me faisaient oublier ce que je fuyais chez moi. J’en prenais plein la vue et j’oubliais le temps d’un instant que j’étais seule à admirer cela.

Les rubans de route défilaient. Je m’émerveillais de ces longues routes droites. Aucun virage pendant des kilomètres. Je traversais des déserts.

Le thermomètre affiche 38°. Je me surprends à rêver d’une limonade bien fraîche. Puis je me dis que j’aurais dû choisir des motels avec piscine.

Soudain un hoquet de la voiture. Suivi immédiatement d’un autre. Puis, lentement, la voiture ralentit pour finalement s’arrêter dans un soupir.

La tuile. Que vais-je bien pouvoir faire sur ce bord de route. Je sors de la voiture et ouvre le capot. Je serais incapable de dire pourquoi je fais ça mais j’ai toujours vu faire cela dans les films.

Aussitôt, une épaisse fumée en sort. Classique. Je soupire.

Je fais le tour de la voiture et viens prendre appui sur la portière. Je guette le passage d’un véhicule. La radio continue de diffuser ses airs rétro.

J’aperçois un chapeau de paille sur le siège arrière. Je le pose sur ma tête, de façon à me protéger du soleil.

Soudain, un éclat lumineux au loin. Je plisse les yeux. Je m’avance sur le bord de la route, et penche la tête sur le côté. Je ne rêve pas, une voiture arrive.

Une vieille Cadillac. Toute droite sortie d’un film. Le conducteur met son clignotant et vient s’arrêter à ma hauteur.

« Besoin d’aide Madame ?

– Je crois qu’elle a un problème, répondis-je en désignant la voiture d’un signe de tête. »

Il sort de sa voiture. Il est plus grand que je ne le pensais. Je l’observe tandis qu’il s’approche de mon cabriolet. Je lui donne une quarantaine d’années. Grand, brun avec quelques cheveux grisonnants, des yeux bleus. Cliché. Une barbe de quelques jours.

Je vois ses lèvres bouger. Je comprends qu’il me parle. Il faut que je me ressaisisse mais je suis comme hypnotisée par ses lèvres. Je m’approche doucement de lui.

« Je pense qu’il lui manque juste du liquide de refroidissement. Je vais vérifier. »

Au ralenti, je le vois retrousser ses manches sur ses avant bras musclés.

« C’est bien ce qu’il me semblait. Je dois en avoir dans mon coffre, je vais vous en donner. »

Je ne réponds pas, je le regarde faire, cachée derrière mes lunettes noires.

Après avoir rempli le réservoir, je le vois essayer de démarrer la voiture, s’assurant qu’elle refonctionne.

Il se retourne alors vers moi et dans un doux sourire, me dit que je peux reprendre tranquillement ma route.

Je le vois hésiter, faire un mouvement vers moi puis finalement tourner les talons et remonter dans sa voiture.

Je sens ma respiration s’accélérer. Je suis prête à le retenir mais ma voix meurt dans ma gorge et je reste immobile sur le bas côté.

Tandis qu’il me dépasse, ses yeux restent plongés dans les miens. Je regarde la voiture s’éloigner, je n’arrive pas à me décider à remonter dans la mienne.

Soudain je vois les feux arrière s’allumer. Puis je le vois revenir vers moi en marche arrière.

Arrivé à ma hauteur, il redescend alors de sa voiture et s’approche de moi. Je ne fais pas un geste, je ferme les yeux.

Je sens la chaleur de sa paume contre ma joue, tandis qu’il me remet une mèche de cheveux derrière l’oreille. Je peux deviner ses lèvres toutes proches des miennes et sens son souffle chaud contre mon visage.

« Coupez ! On a tout ! Vous avez été géniaux ! ». J’entends le réalisateur du clip au loin.

Aussitôt, on sent le relâchement sur le plateau. Tout le monde rigole, se congratule. Je sens alors l’acteur s’éloigner de moi, me faisant un grand sourire.

Je repose mon chapeau et mes lunettes sur la banquette arrière et m’en vais rejoindre les autres participants.

Malgré tout, je peux encore sentir son regard brûlant sur moi.

Par Groux

Texte de Lou

12 février 2015

30 ans ! Ça y est, j’ai franchi un cap ! 30 ans, fêtés entourée de mes amis, ma famille, sans oublier les plus importants, mon mari Philippe, et mon fils, Charles.

L’effet de la dizaine amène souvent à faire un point sur notre vie. Je ne manque pas à la règle. Cependant, j’ai déjà commencé ce bilan il y a quelques années, lorsque j’ai commencé à travailler avec ma psy. C’est fou comme le nombre de blocages et d’angoisses de notre vie d’adulte sont à mettre en lien avec des moments vécus dans notre enfance ! Mon père. Lui qui n’a jamais supporté le vide, l’inaction et avec une exigence démesurée… Ce père, qui a enfermé ma mère dans un quotidien où elle n’existait – n’existe encore – qu’en tant qu’exécutante, sans jamais être à l’écoute de ses envies ni de ses besoins. Ce père, dont j’ai réussi à me détacher peu à peu, pour vivre ma propre vie, en arrêtant de culpabiliser.

Philippe est ingénieur. Nous nous sommes rencontrés en boîte de nuit, au cours d’une de ces soirée où tout se déroule de façon improbable et en même temps tellement évidente. C’est une amie qui m’avait obligée à sortir : « Ce n’est pas en restant chez toi que tu rencontreras l’homme de ta vie ! ». Tout est allé très vite entre nous. Pourquoi perdre du temps en questionnements alors que nous le savions : nous passerons notre vie ensemble. A peine 2 ans plus tard, alors que nous avions tout juste 25 ans, nous nous sommes mariés, suite à une discussion pleine d’insouciance : « Cap ou pas cap ? ». Notre petit Charles est arrivé 3 ans plus tard, pour mes 28 ans.

A 30 ans, je peux dire que je suis heureuse. A 30 ans, je suis peut être enceinte de mon 2ème enfant…

1 an plus tard

La requête de l’avocate a été acceptée ! L’huissier est allé au petit matin chez Philippe pour constater l’adultère. Ça a été un moment de violence terrible, paraît-il. Philippe, toujours dans l’hyper-contrôle pour montrer son soi-disant côté angélique, n’a pas supporté cet affront.

C’est tellement jouissif que cette double-vie soit reconnue par la loi et me donne -enfin- la légitimité de demander le divorce pour faute. Je me sens libérée, et surtout, reconnue et entendue… Après cette année de souffrances.

J’ai découvert sa liaison alors que j’étais enceinte de 2 mois 1/2. De promesses en trahisons, il a pourtant réussi à me faire croire qu’il m’aimait mais qu’il n’arrivait pas à la quitter. Je savais qu’il était intelligent mais je ne savais pas qu’il utiliserait cette intelligence pour me manipuler, pour jouer avec les mots et adapter ses paroles en fonction des buts à atteindre. Il me disait ce que j’avais besoin d’entendre, dans mon état de vulnérabilité lié à la grossesse et à la découverte de sa double vie.

La naissance de Mélanie m’a aidée à ouvrir les yeux.

J’avais l’impression que finalement, la maîtresse, c’était moi. Il avait pris un appartement peu de temps avant l’accouchement, tant que nos problèmes de couple n’étaient pas résolus. Quand il venait s’occuper des enfants, 2 nuits par semaine, je n’arrivais pas à le laisser dormir sur le canapé… C’était tellement bon de le retrouver, d’avoir la sensation, l’espace de quelques minutes, de ne l’avoir rien qu’à moi.

Et puis il se levait aux aurores et prenait une douche avant de repartir… la rejoindre ?

Un matin, à force de douter, j’ai fait garder les petits et je suis allée chez lui. Enfin… Chez eux.

1 an plus tard.

Sur la côte landaise, les petits jouent sur la plage. Tout à l’heure nous reprendrons la route dans le vieux VW combi que j’ai enfin pu m’offrir ! Mon rêve depuis toujours !

Philippe a essayé de me détruire, de me couper de mes enfants, de retourner tout le monde contre moi. Aujourd’hui, je vais bien, les petits vont bien. Le juge a prononcé très rapidement le divorce pour faute. Les petits restent avec moi et voient leur père tous les 15 jours et une partie des vacances.

Sa maîtresse, qui n’est intéressée que par les hommes mariés, l’a quitté juste après le divorce. Le quotidien de Philippe ? Le néant. Il doit être à la recherche d’une nouvelle proie qu’il pourra manipuler, emprisonner dans une vie qui ne tournera qu’autour de lui.

Et moi ? J’existe ! Je me suis retrouvée et j’existe. Quel merveilleux sentiment !

D’une certaine façon, je lui suis reconnaissante de m’avoir trompée. C’est ce qui m’a permis d’ouvrir les yeux. J’ai réalisé qu’il ne m’aimait pas pour ce que j’étais, mais pour l’image de lui que je lui renvoyais.

L’apocalypse est derrière moi.

Aujourd’hui je construis mon histoire et celle de mes enfants. Une histoire où chacun existe et peut exprimer ses envies et ses émotions.

Une histoire d’amour.

Par Lou

Texte d’Ademar Creach

Elle avait fait fort. Réussir à ruiner sa vie professionnelle et personnelle en une seule soirée. Ruiner… ou libérer? Rien ne la retenait plus ici. Sa décision était prise : comme on disait avant, elle allait « monter » à Paris. Ok, c’était peut-être une fuite, oui, mais surtout l’envie de commencer une nouvelle vie. Pour un peu, elle se prendrait pour Rastignac. N’importe quoi. Non. « Juste » tout recommencer. A zéro. Elle était restée prostrée, terrée, chez elle une journée. Sans répondre à aucun appel. D’ailleurs, Jean-François n’avait même pas essayé de la joindre. Ne serait-ce que pour demander des explications. Ou plutôt, le connaissant, des excuses. C’est bien la preuve…

Ça suffit. A moi de me prendre en main, de retrouver un travail… et de reprendre mes pinceaux. Je dois me faire confiance.

Seule Anthéa avait été mise dans la confidence. Sa meilleure amie était la seule capable de la comprendre, de la pousser à se bouger… et de l’aider. Doublement. Une de ses cousines acceptait d’accueillir Aliénor sur son canapé le temps de se retourner. Et Anthéa avait fait le nécessaire pour lui trouver un chauffeur par Blablacar… L’autostop des temps modernes. Elle, Aliénor, n’y connaissait rien. Elle se rendait bien compte que la suite n’allait pas être facile, puisqu’elle avait encore besoin qu’on lui tienne la main. Bref, en une journée, tout était réglé.

Et voilà, se dit-elle, je me retrouve à 6h du matin, devant la Poste, à attendre un certain Georges, que je n’ai jamais vu, et sa vieille Chevrolet. Heureusement qu’Anthéa est plus débrouillarde que moi. Zut, je recommence : je me déprécie. Je dois changer ça, à partir de… tout de suite. Même si je ne suis pas rassurée, là, tout de suite.

Une longue voiture se gara devant elle. Les présentations sont expédiées : Georges se rend à un rassemblement de vieilles voitures en région parisienne et la déposera à la première station de métro qu’il trouvera. Elle… elle se contente de dire son prénom, elle n’a pas grand-chose à dire. Ou plutôt, elle ne veut rien dire. Georges semble le comprendre et met la musique pour meubler le silence. Américaine, la musique. Ça va avec la voiture. Plusieurs chansons, dont « The End », des Doors. Elle en a les larmes aux yeux. Oui, c’est la fin. La fin de sa première vie. De sa non-vie, en fait. Avant la nouvelle… Qui sait de quoi elle sera faite ?

Mon rêve ? Trouver un travail qui me permette de me loger, seule, en célibataire… et qui me laisse le temps de peindre. De nouveau. Le soir. Le weekend. Je vais me ruer sur les expos. Quel plaisir !

Peu à peu, les larmes laissent place à un léger sourire. Elle ressent une peur jaune. Oui, jaune. Pourquoi faudrait-il toujours que la peur soit bleue ? Il y a tellement de peurs différentes. Elle a toujours vu ses peurs en couleurs : bleue, oui, quand elle était effrayée, rouge si elle était proche de la colère…. Elle n’est pas peintre pour rien ! Donc, aujourd’hui, jaune. Jaune comme une nouvelle vie qui commence. Une peur matinée d’excitation. Elle remercie Georges qui la dépose en lui souhaitant bonne chance.

Allez, je dois oser, foncer, grandir, maintenant. Adieu le lait-fraise.

Par Ademar Creach

Texte d’Ariane – juin 2017

« This is the end ». La musique ne suffisait pas à recouvrir ses pleurs et pourtant, l’église faisait caisse de résonnance. Dieu lui a arraché son fils. « Of our elaborate plans, the end ». Ce n’est pas comme ça que cela devait se passer, ce n’était pas dans l’ordre des choses. « Of everything that stands, the end ». Un parent ne peut survivre à la perte de son enfant. C’était la fin, la fin de tout.

Cela tombait à pic. Il n’avait jamais accroché avec son beau-frère qui ne pensait qu’à faire la fête et ne savait même pas faire un barbecue digne de ce nom. Ce matin, il n’avait pas pu s’empêcher d’acheter Automoto. Son beau-frère, célibataire et sans descendants, gagnait bien sa vie. Ils allaient enfin pouvoir se débarrasser de leur vieille bagnole. « This is the end » des fins de mois difficiles, compléta-t-il en s’efforçant de prendre un air de circonstance : triste.

Elle était très fière. Elle y avait passé du temps mais elle avait fait du bon boulot. « Can you picture what will be ». Elle avait enlevé un à un les morceaux de verre de son visage, avait dissimulé son teint cireux, avait choisi ses plus beaux habits, bref, elle l’avait rendu présentable. Son métier sidérait, effrayait, était jugé glauque. Elle, en était fière. « Desperately in need of some stranger’s hand. In a desperate land ». Elle y voyait un moyen de soulager la douleur des familles.

« Visiziaind ». Pourrie, cette chanson. D’façon, tout était pourri aujourd’hui. Sa mère était censée l’amener à la piscine. Il avait attendu le w-e avec impatience, comptant les jours, comme sa maîtresse lui avait montré. Et voilà qu’à la place du bassin à vagues, il se retrouvait dans cette église glaciale. En plus, son père lui avait interdit de mettre son tee-shirt préféré, celui de Spiderman. Alors, il s’amusait à shooter dans le banc de devant, des petits coups de pied réguliers. Ses parents ne le grondaient même pas. Il éternua et fit exprès de ne pas mettre sa main devant la bouche, guettant leur réaction. Rien. Que dalle.

Elle pleurait depuis des jours… Enfin, plutôt des nuits, dans le secret des nuits noires. L’amour de sa vie, un épicurien comme elle n’en avait jamais connu. Et tellement, tellement doué… Elle frissonna en pensant à l’extase qu’il lui procurait. « So limitless and free ». Elle n’avait jamais osé, jamais osé préférer l’épicurien à la sécurité, préférer l’amant au père de ses enfants. Et la voilà aujourd’hui, prétextant un spa pour honorer la mémoire de l’amour de sa vie. « No safety, no surprise, the end ». Elle ne pouvait se confier à personne, elle porterait à jamais une douleur illégitime. « I’ll never look into your eyes… again ». Elle essayait en vain d’arrêter ses larmes : comment allait-elle justifier ses yeux rougis ?

Une belle assemblée de triplette : baptême, mariage, enterrement et aucun autre office. On rentre désormais dans les églises seulement les pieds devants. Et dire que maintenant, il était chargé de lui assurer une place au paradis. « Get here, and we’ll do the rest ». « Soft lies ». Quelle hypocrisie.

Elle était là par politesse. Bon voisinage, bienséance, respect, bonnes manières, patati. Elle donna un coup de coude à son mari et lui chuchota : « ce soir : champagne ! ». Plus de nuits infernales. « The end of nights we tried to die ». Plus de barbec’ à n’importe quelle heure. Plus de fête 7 jours sur 7. Elle regardait l’assemblé. Une jeune femme se fit asperger de la morve d’un petit garçon assis derrière elle. Elle dut se mordre les lèvres jusqu’au sang pour empêcher le fou-rire de monter. « Un fou-rire à un enterrement, je m’en veux, je m’en veux vraiment ». Pas de doute, elle aurait préféré cette chanson.

« Beautiful friend, this is the end, my only friend, the end ». Putain. Et dire que sa voisine aigrie de 95 ans était toujours en vie, elle. La vie était vraiment une belle salope. « It hurts to set you free ». Son meilleur pote méritait mieux que de finir sur le bitume. Et cette cérémonie de merde qui ne lui ressemblait en rien. Une église, ha ha ! Bertrand avait cessé de croire à ces conneries depuis un bail. Il aurait voulu qu’on fasse la fête et non qu’on se caille les miches dans la maison d’un soi-disant Seigneur, à écouter une chanson à la con. Ce soir, il fera une méga teuf dans le jardin de Bertrand et personne ne pourra l’en déloger. Des bouteilles de vin. Quelques pétards qui tournent. Du Bob Marley. Un barbec’. Ça, c’était une façon de célébrer son pote. Un contre-enterrement.

Par Ariane

Texte de Mini 697

Semaine n°12

 

Samedi – 15h47

Je ferais mieux de me préparer pour aller parler à ces idiots de l’autre côté de la porte. J’ai bien compris que cela ne servait à rien de résister. Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter cette fois ? D’habitude, je sais faire preuve d’imagination, tout le monde me l’a toujours dit, mes blagues sont les meilleures. Mais là, je dois avouer que je sèche un peu. Il faut dire que le mur grisâtre que je fixe à longueur de journée ne m’aide pas beaucoup à être drôle. Je perds même mon sens du sarcasme. Je sais que c’est fait exprès d’ailleurs, cela me parait évident. Quoi qu’il en soit, il faut que je prépare mon texte, mon expression et donc, comme je disais, deux ou trois blagues.

Je me demande ce que font les autres quelques minutes avant. Ils n’ont pas l’air très drôle, donc cela ne m’étonnerait pas qu’ils ne fassent rien. Qu’ils soient spontanés, et sincères. J’espère que je ne deviendrai pas comme eux. Le temps risque d’être long en revanche, sans ami, ni complice. Ni famille. J’ai l’impression que je leur fais un peu peur. Je me demande ce qu’on leur a dit. Peut-être qu’ils n’ont rien dit, d’ailleurs.

Samedi – 18h06

Je ne sais pas pourquoi elle m’a empêchée de parler. J’aurais aimé lui demander mais ce serait comme avouer que cette mascarade avait une quelconque importance pour moi. Mais cela me perturbe, il faut bien que je me l’avoue à moi-même. Quelle plaie si je dois y assister sans pouvoir parler. J’ai bien fait de garder mon sourire comme si de rien n’était, comme si je n’avais pas remarqué qu’elle était passée directement à la brunette qui renifle tout le temps. Elle en avait des choses à dire, elle. Insipides, inintéressantes, plates.

 

Dimanche – 7h55

Je dois avouer que je me sens seule. Ce n’est pas une nouveauté mais cette fois je suis vraiment seule en fait. Hier soir, il est repassé me voir. Pour me demander comment s’était passée ma journée et si j’avais quelque chose à dire avant l’extinction des feux. J’étais un peu prise au dépourvu, donc je n’ai pas trop répondu. Mais je ne suis pas bête, je sais bien que c’était fait exprès de venir me parler en dehors des sessions. Désormais je serai prête.

 

Dimanche – 14h23

Je m’ennuie. Je me suis toujours ennuyée. D’ailleurs, c’est peut-être la raison pour laquelle je suis ici. Mais n’y pensons pas, ne jouons pas leur jeu. Je sais que c’est ce qu’ils veulent, me faire dire pourquoi je suis ici. Mais je n’en ferai rien et je m’interdis d’y réfléchir. Je suis ici et c’est tout. Ils devront bien un jour décider de quelque chose au lieu d’attendre. Enfin j’ai l’impression qu’ils attendent mais je n’en suis pas sûre. En tout cas, il n’est pas repassé cette fois, il me laisse seule à cogiter.

 

Dimanche – 15h18

En fait je ne suis sûre de rien. Et je ne suis plus sûre de vraiment me rappeler. Peut-être que je devrais t’en parler à toi, mais c’est vrai qu’au fil des semaines j’ai un peu de mal à remettre les choses dans leur contexte. Je pense que c’est cet endroit qui fait cela. Je suis plus concentrée à survivre au quotidien, à rester qui je suis, à éviter les pièges et la bêtise des autres.

Dimanche – 18h13

Je n’ai pas parlé aujourd’hui non plus. Je n’ai pas pu m’empêcher de simuler une petite toux peu discrète mais elle ne s’est pas laissée perturber et est passée cette fois au grand blond tout maigrichon. Qui, soit dit en passant, raconte des bobards sans précédent. Qu’est-ce qu’ils m’agacent.

 

Lundi – 8h04

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. J’ai beau me répéter que je ne dois pas tomber dans leur piège, ce n’est pas évident. Certaines images me reviennent, l’expression de surprise sur son visage, la tentative vaine de me raisonner, la panique, les hurlements. Puis la vieille voiture qui moisit dans le garage depuis des années, l’odeur dégueulasse du coffre que j’ai forcé, l’odeur qui désormais doit y régner.

 

Lundi – 18h09

J’ai craqué, j’ai parlé. Je ne lui ai pas laissé le choix, et je me suis levée. Et j’ai fini par expliquer à tous ces imbéciles à l’air ingénu pourquoi j’avais tué ma mère.

Par Mini 697

Texte de Schiele

Putain de sable, putain de désert, putain d’ascenseur social en panne.
Et ce bordel de micro coincé dans les tympans.
Si je m’en sors, plus jamais je n’écouterai Jim Morisson. Ni un orgue. Ni du rock.
Remarque sinon, je n’en entendrai plus jamais de toute façon.
Mais comment j’arrive encore à être ironique ? Je ne sais même pas depuis combien d’heures je marche sous cette foutue fournaise. Déjà 3 fois que je m’arrête pour virer le sable qui s’entasse dans mes groles et je sens que ça recommence déjà à me lester les jambes. Je ne peux plus leur laisser grapiller du terrain et risquer qu’ils me rejoignent.
Les mecs ont du trop regarder Mad Max, ils ont pris le départ avec des vieux 4/4 déglingués 3 heures après le départ de notre marche. La marche Finale comme ils appellent ça.

Le délire des mégas riches ou comment trouver encore de l’excitation à sa vie quand on a tout.

T’as déjà 5 baraques, 3 Porsches, 2 Ferraris, un dressing plein à craquer? Tu t’emmerdes à baiser ta bobonne liftée et les escorts ne te font plus bander? Tu t’es foutu dans le pif l’équivalent d’une urne funéraire et tu connais mieux que quiconque les redescentes dépressives des extasys? En plus t’es fan de Stephen King?
Trop facile, tu recrutes tous les crevards dans la fleur de l’âge du coin. Ah ben oui, il faut qu’ils soient endurants sinon le plaisir retomberait trop vite. T’en sélectionnes 7. Me demande pas pourquoi ce chiffre, ça doit encore être une de leur lubie ésotérique. Du genre franc-maçon et symbolique à 2 balles.Tu leur files une grosse liasse. Au mieux le gagnant la récupère en plus du prix final. Au pire c’est sa famille qui pourra becter décemment pendant des mois une fois qu’on aura enfoui sa carcasse sous les dunes.

Et puis bim bam boum, tu les balances dans le désert et pour bien leur vriller les nerfs, tu leur diffuses en continu la même chanson. Et c’est parti pour une marche de l’enfer.
Qui deviendra le premier fou de s’entendre susurrer en continu que c’est la fin?
Lequel inaugurera la mort par déshydratation? Peut être que le pionnier des macchabées de l’édition 2087 sera juste celui qui sera rejoint par leur caisse de grands malades et se prendra la première bastos entre les yeux?
La seule consigne : suivra piste tout droit vers le sud, sans relâche. Ils ont tout de même eu la délicatesse de nous prévenir qu’il y aurait 2 parties.
Je dois ressembler à une saloperie de jaune à force de plisser les yeux. Ca les aurait trop arraché de nous fournir des casquettes. Ces grands seigneurs nous ont déjà filé une méga gourde et des sandwichs, faudrait voir à pas abuser de leur générosité.

3 nuits de passées et autant de journées à supporter le cagnard, ce son en boucle, la solitude, la faim et bientôt la soif vu que leur putain d’outre est en train de virer au sec.
Déjà 2 de clamsés. Tombés comme des mouches les types, on sait même pas pourquoi. Plus 2 qui ont abandonné, écroulés en chialant comme des madeleines parce qu’ils savaient qu’ils allaient se faire tirer comme des lapins . Tu crois que j’allais les prendre par la main, leur chanter une berceuse pour les motiver ? Chacun pour sa gueule!
Et tiens vla seule nana qui se met à se vider du bas fond. Elle serre les dents, mais m’est avis qu’elle tiendra pas encore longtemps. Ah oui y’a aussi l’autre perché qu’est sorti de la piste en hurlant « whisky bar ». Il va pas faire long feu non plus. J’tiens le bon bout.
Mais c’est quoi cette immense construction sortie de nulle part? C’est quoi ces 2 mégas portes totalement identiques?
Des mirages qui commencent ?
Et non merde, je sens leur contact simultané, froid contre mes paumes . Laquelle ?
Me dites pas que c’est leur moteur que j’entends.
La gauche, je prends la gauche.
Quoi encore 2 autres portes? la gauche encore.
Et 2 nouvelles, mais c’est quoi ce trip ? A droite toute
Encore?
Plus de moteur mais leurs voix d’excités qui me talonnent.
Plus je prends de porte,moins ils ont de chance de me remonter.
Allez tiens bon Mike. Referme les bien à chaque fois.
Plus j’ en choisis, plus les probabilités qu’ils te retrouvent fondent.
A moi le pactole.

« Choisir c’est renoncer. la vie est un combat. En acceptant cette réalité que vous suggère de façon redondante votre inconscient, vous pourrez enfin avancer dans votre vie, et jouir de la sérénité adulte »
Mais j’en fais quoi de sa conclusion à 2 balles?
Tu crois que ça vaut le coup que je continue à lui filer 50 euros deux fois par semaine pour m’allonger dans son divan pourri? Ca peut vraiment m’aider des sentences comme ça? J’arrêterai de subir en boucle ce rêve?

Par Schiele

Texte d’Ann

Ah mais pas la moindre petite queue de cerise de bout de la lorgnette d’idée! Aucune inspiration, je te dis. Le vide.

J’ai bien essayé de prendre le bus pour voir. En fait même pas. J’aurais dû essayer de prendre le bus histoire de croiser des personnages inspirants. Imagine, un mec bizarre en long imper noir et hop ton histoire est servie sur un plateau, en deux coups de cuillères à pot. J’aurais dû prendre le bus.

A la place j’ai rien trouvé de mieux que de me promener avec mon appareil photo, un soir. Et, j’ai croisé une chouette. C’est bizarre, comme animal. A la réflexion, ça fait difficilement une histoire, une chouette, même hulotte.

Je vais réécouter la musique des Doors, the End ça s’appelle, sur fond de coucher de soleil.

Soit dit en passant, c’est la musique d’Apocalypse Now, donc pour planer, on repassera. Quel est le lien, en plus, entre la chouette et Apocalypse Now? Tu peux me dire? Il faudrait revoir le film, sait-on jamais, il y a peut-être une chouette dans ce film? Tu sais, toi? Bon, parce qu’en vrai, j’ai aucune envie de le revoir. Si tu te dévoues, ça m’arrange. Il est long, et triste à pleurer, et violent. Ou alors… la guerre des chouettes vue par les mulots. J’ai peu de connaissances sur les mulots. C’est la faute de la musique aussi, si j’ai pas d’idée. Et puis c’est quoi ce thème! The end! Non mais pourquoi pas écrire sur « un goût amer ». Ou sur des vers de Verlaine tant qu’on y est. C’est vrai quoi, c’est pénible. Elle va arriver à me gâcher mon dernier atelier de l’année, avec ces conneries. Et puis j’ai pas que ça à faire, moi. Attends, c’est bon aussi. L’a qu’à nous trouver un thème inspirant, et faciliter la vie à tout le monde. Elle se met un peu à notre place?

Eventuellement, la chouette là, elle se montre à la fin du jour, on peut dire. Oui. Ça colle au thème. M’enfin une chouette en pleine ville, même dans un grand arbre, c’est pas évident à rapprocher d’un coucher de soleil sur la montagne et musique planante.

Ou je change la musique. J’en trouve une autre qui s’appelle « the End ». J’ te colle une belle image de coucher de soleil, je la mets sur youtube et c’est plié. Au moins, on garde le thème central.

Tiens, tout cuit: https://www.youtube.com/watch?v=d6tksxu5wes et une chouette en image. Je vais lui demander si c’est bon. Elle va dire oui. Je la connais. Un peu.

C’est vraiment mauvais. M’enfin sinon, on tombe sur du hard metal. Et puis, il y a la chouette en image là, c’est raccord.

Tu dis ? C’est pas réellement le thème ? L’avantage de garder le lien d’origine, c’est que ça permet d’y rester ?

Mais ça voudrait dire écrire sur la chanson des Doors, qui est la BO d’un film de guerre. A moins que. Peut-être que dans les lyrics !

« Le tueur se réveilla avant l’aube, il enfila ses bottes. Il prit un masque dans l’ancienne galerie.
Il descendit dans le hall. Il alla dans la chambre où sa sœur vivait, et ensuite il… Rendit visite à son frère, et ensuite il…Il descendit dans le hall, et…Il arriva à une porte… et il regarda à l’intérieur.
Père, Oui fils, Je veux te tuer. Mère… Je veux te… baiser ! »

Ah… ça va pas être facile. Un serial killer planqué dans une famille du Far West qui tue son petit monde, se barre en Ford Mustang, fondu sur coucher de soleil montagnard et gros plan sur les yeux d’une chouette hululant sur une branche morte?

Réflexion faite, je ne me sens pas l’âme d’un écrivain de polars. Pas facile ce thème. Il est flippant. J’aime pas la mort du jour, même avec un beau ciel rouge-orangé. En même temps, est-ce vraiment une mort? Une fois le soleil caché, ça nous permet de voir les étoiles. La tienne brille particulièrement. Elles sont toujours là, d’ailleurs, même en plein jour. Sans compter que la nuit, les chouettes sortent chasser le mulot. Il paraît même qu’elles symbolisaient la sagesse dans l’Antiquité. Après, ça s’est un peu gâté. Ça parle de rouerie, de présage de mort et ça finit cloué sur une porte, en voie d’extinction. Et on en revient à la guerre, au Hard Metal et à la tristesse. Heureusement, les étoiles brillent jour et nuit.

Voilà, finalement, il est bien ce thème. Regarde. J’ai pas changé le lien sur youtube. Elle était nulle l’autre musique avec la chouette là. Heureusement qu’on n’a pas eu ça, t’imagines! Ça aurait été franchement hard pour le dernier atelier. On aurait pu être déçu, même. Alors que là j’ai presque pris le bus. J’ai rencontré un oiseau de nuit. J’ai écouté du Hard Metal. Je regarde ton étoile sans pleurer.

Par Ann

Texte d’Emije

J’aperçois les falaises de grès colorées en orange. Dans ma tête, tout se bouscule. Nous, nos rires, nos projets. Ton sourire ne me quitte pas. Des larmes coulent doucement. Je roule derrière le 4 X 4 chargé de tout le matériel. La poussière, au passage de ses énormes roues sur le chemin de terre me parvient en plein visage. Les yeux me picotent, les larmes se mêlent aux gouttes de transpiration et ce putain de casque qui m’empêche de respirer, je n’ai qu’une envie, le balancer. Je prends mon mal en patience et décide de ne pas me laisser envahir par les émotions, du moins, pas tout de suite. Je suis à la fois excité et frêle de ce que tu m’as demandé.

Le conducteur me fait signe de m’arrêter. Il me dit qu’il va prendre une autre route pour pouvoir atteindre le sommet, tout préparer de là-haut et m’explique où laisser ma moto. Il ne me reste que quelques kilomètres et me voilà arrivé. Je suis époustouflé, de nouveau l’air me manque. Le site est grandiose, le massif unique, j’en tremble, j’ai le trac. Vais-je réussir à la grimper ?

J’ouvre mon sac à dos avec tout le matériel. Cela fait trois mois qu’il est resté enfermé. Depuis ce jour-là, je n’ai pu y retourner. Je sors casque, système d’assurage et les derniers chaussons que tu m’avais offert. Tu avais pitié des miens qui commençaient à être fatigués. Ma pulsation cardiaque doit atteindre les 130 battements minute au repos. Des images de toi, de nous rejaillissent en pleine face. Et là tu m’aurais dit : « allez Marco, ressaisis-toi, équipe toi, regarde la et va t’accrocher à elle ». Ton humour et ta belle sensibilité me manquent. Allez, c’est parti …. Me voilà en bas d’un mur et d’une voie ouverte de folie portant le doux nom de « Guerre Sainte ». Nous nous étions préparés physiquement et psychologiquement à la grimper ensemble mais la vie ne t’en a pas laissé le temps. Du temps, j’en ai pris aussi pour grimper en solo sans compagnon de cordée. Tu me faisais sourire quand tu disais de moi que j’étais un fort grimpeur.

La couleur de la roche est magnifique, l’escalade est aisée dans les premiers instants. Je prends un plaisir fou, mais viennent vite les difficultés avec une dalle trop lisse, des pièges, des impasses. La voie est exigeante. C’est aussi pour ça que j’aime escalader, l’absence de suite connue et une insécurité délicieuse opèrent un charme particulier. Je respire calmement, prend le temps de réfléchir comme je l’ai toujours fait, ce terrain de jeu me fascinait. Mon sang-froid te subjuguait. Tu aurais aimé être aussi posé, sachant prendre du recul dans les situations compliquées. Je t’y avais doucement amené mais il te manquait sans doute encore un peu de sagesse ou de maturité. Après une journée de grimpe me voilà au sommet, Samir m’y attendait.

Le bédouin, comme je l’appelle m’avait préparé du thé à la menthe et des pâtisseries orientales dont lui seul avait le secret. Nous nous sommes assis et avons échangé quelques mots en français puis nous avons admiré le coucher du soleil. Un moment de pure beauté. La roche de grès était scintillante, elle transpirait tout ce qu’elle pouvait d’ocres, d’orangés, de dorés.

La nuit commence à tomber, il n’est que seize heures. Samir doit rejoindre femme et enfants au village. Il est temps pour lui de me dire au revoir et de me souhaiter bonne chance mais avant de me quitter il tire de sa poche une photo d’une vieille voiture dont il est très fier, une voiture qu’il a retapée. Je lève alors le pouce, poing fermé pour lui signifier, bien joué ton travail de réparation de la vielle caisse.

Il est temps pour moi de préparer mon bivouac, simple et rudimentaire avec sac de couchage, nourriture déshydratée, barres de céréales, eau, lampe torche et toi …..

Tu me l’as écrit il y a trois mois sur un bout de papier alors que tu étais intubé et que tu ne pouvais plus parler. Seule une mobilité très réduite de la main gauche te permettait de tracer des traits incompréhensibles qu’il nous fallait déchiffrer. Après ce terrible accident de moto, tes jours étaient comptés malgré une envie invraisemblable de continuer à vivre et d’exister. Ton état s’est dégradé assez rapidement. Heureusement que tu m’as laissé le temps de te dire combien je t’ai aimé, que j’ai été plus qu’heureux à tes côtés. Nous avions le projet de nous marier dans le petit village de Moustiers-Sainte-Marie réputé pour son étoile suspendue au-dessus du vide. Mon étoile à moi s’en est allée.

Ce site, tu en rêvais, nous étions prêts à l’escalader ensemble, tu avais mis de l’argent de côté pour payer ton billet et pour que nous puissions visiter ce pays au bel itinéraire, la Jordanie, sur les traces de Lawrence D’Arabie.

Tu rejoins désormais l’orange, le jaune et l’or du désert. Tes cendres sont dispersées, ton vœu est exaucé.

Par Emije

Proposition 06/2017

Bonsoir, 

Voilà, comme prévu, nous sommes dimanche soir et l’atelier prend fin. Les commentaires ont été clos sur l’ensemble des textes, mais vous gardez bien entendu la possibilité de les consulter. 

Merci pour votre participation à cet atelier !

Ecrire-en-ligne ferme désormais boutique pour l’été, rendez-vous à la rentrée. Je vous attends ressourcés et plus créatifs que jamais! 

Bonne fin de soirée et bonne continuation à vous tous!

Gaëlle

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Bonjour à tous,

Voilà, nous y sommes: juin, l’été, et bientôt, la trève estivale sur ecrire-en-ligne. Voici donc le dernier atelier de l’année scolaire, et en réfléchissant à la proposition que j’allais vous faire, m’est juste venue cette association d’idée: le dernier-the end, et la musique a jailli…

Alors je vous propose ce mois-ci, simplement, de laisser votre esprit vagabonder en suivant ce lien, et en écoutant ce long morceau:

La musique qui va bien (ou pas) pour écrire

Laissez venir les images, planez ou agacez-vous (on a le droit de ne pas aimer!), et attrapez au vol l’une des idées, l’un des décors, l’un des personnages qui émergera durant cette écoute. Tressez à partir de là l’histoire qui vous plaira. C’est volontairement une proposition peu « cadrée » et assez large que je vous fais ce mois-ci: je profite que l’ensemble du groupe (pas de nouveaux ce mois-ci) ait déjà participé à des ateliers par ici pour proposer quelque chose d’un peu différent!

Une seule contrainte supplémentaire: évoquez, à un moment, une vieille voiture, dans votre texte.

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