Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

Catégorie : CatFev2017

Texte de Marsupilo

La petite fille qui avait un trou dans la tête.

Le matin, Maÿlis  partait pour l’école, et attendait  sa copine Marie dans la cour. Très souvent, elle se trouvait bien légère, et sentait une douce brise lui caresser l’entrejambe. Tout à coup, elle s ‘écriait :

« Marie, j’ai oublié ma culotte! viens la chercher avec moi, j’ai peur de sortir. »

Alors, les deux amies couraient à toute vitesse en se tenant la main, sortaient de l’école et allaient chercher la culotte.

En revenant, elles riaient comme des folles . Ouf! la cloche sonnait ; quelle aventure!

Maÿlis du haut de ses 4 ans  jouissait de ce frisson : être obligée de  prendre le chemin de l’école à l’envers et à l’endroit, sans se faire pincer par la maîtresse.

Un jour, il fallut partir pour Paris et aller dans une nouvelle école.

Maÿlis était perdue dans cette grande école.  Elle s’occupait !  Pendant que les autres restaient bras croisés en écoutant, Maÿlis, attentive quand même,  jouait à la pêche ; Elle mettait des poissons buvard dans son encrier , et les attrapait avec sa plume sergent major. Difficile ensuite  d’écrire avec ces gros paquets au bout de la plume ! Il fallait  qu’elle  les enlève avec ses doigts, et ses doigts se transformaient  en fleurs violettes, et quand ses doigts caressaient ses cheveux, sa frimousse aussi devenait  prairie de colchiques.

La maitresse la grondait. Le soir quand elle se couchait, elle convoquait les fées et leur demandait poliment , pendant la nuit d’effacer toutes ces taches violettes des pages.

Le matin, elle se précipitait  pour voir son cahier. mais il était toujours dans le même état.

A 5 ans elle  avait appris que si l’on ne pouvait  pas compter sur les fées, On pouvait toujours compter sur soi-même pour vivre un enchantement.

La vie passe…

A 25 ans, aux sports d’hiver, elle rencontra un garçon . Coup de foudre ; ils décident, en 3 jours qu’ils vont se marier.

Il faut qu’elle lui avoue: elle ne va pas le reconnaître!!

Lui est très surpris, mais trouve l’histoire cocasse. Mais si, bien sûr que tu vas me reconnaître.

Je suis l’homme de ta vie.

Ils ont décidé de partir aux États Unis et se donnent rendez-vous à l’ambassade.

Le matin, folle amoureuse elle fait tomber ses lentilles de contact dans le lavabo.

elle prend un taxi, avise le planton: bonjour, Monsieur, avez vous vu un jeune homme?

Un jeune homme, comment?

Ça, je ne sais pas ; je vais me marier avec lui et nous avons rendez vous ici.

Le gardien la regarde d’un drôle d’air : surpris, étonné , il  lui tend ses lunettes « tenez, Mademoiselle, prenez mes lunettes. Elle n’ose pas lui dire que cela ne lui servira à rien. Heureusement, un jeune homme tous sourires s’avance et l’embrasse. C’est bien lui.

Toute sa vie ses distractions ont amusé les autres et les ont fait sortir du monde monotone où ils seraient restés sans elle. Elles leur montraient une route vers un tonnant ailleurs.

Malgré son « trou dans la tête » qu’elle saura un jour nommer, elle a beaucoup ri, beaucoup fait rire les autres et a su mobiliser assez d’énergie pour réussir quand même dans ce monde apoétique.

Elle peut être fière d’elle.

Elle a passé sa vie à trouver des solutions pour se sortir de situations loufoques, imprévues, difficile voire inextricables.

Comme Oscar Wilde, elle peut dire:

je suis toujours entrain de m’étonner moi-même ; c’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue.

Par Marsupilo

Texte d’Ary

Avant, j’étais insouciante. Irresponsable et sans attaches, sans comptes à rendre, libre de partir, de revenir, de faire ce que bon me semblait, avec qui je voulais. C’était pour moi la seule façon de profiter de la vie, de la savourer jusqu’à l’ivresse. Je m’épanouissais dans mes études, où je me donnais à 100%, j’avais des amis avec qui je sortais toutes les semaines, je me plaisais à être monogame en série, je fuyais dès que je me sentais acculée à l’exclusivité. Je pensais aimer trop de choses et de gens pour en privilégier une parmi toutes. J’étais la définition vivante du mot « épicurien ». J’étais jeune, et je pensais que ma jeunesse me protégerait de tout, y compris d’aimer et donc de souffrir.

Je m’accrochai d’autant plus à cette conviction le jour où j’appris ce que l’un de mes coups d’un soir m’avait transmis. Je me persuadai que ma vie allait rester la même, que je parviendrais à préserver mon confort, mes habitudes. Je me rends compte aujourd’hui que j’étais dans ce que l’on appelle le déni. Bien sûr, je savais au fond de moi que l’avenir tout tracé que je projetais, la vie facile que je me prévoyais allait disparaître irrémédiablement, et j’étais terrifiée à l’idée que ce soit pour le pire et non pour le meilleur. Mais l’esprit humain est habile à s’illusionner, et ce fut donc avec une parfaite sérénité que je relevai tous les défis qui m’attendaient, des rendez-vous à l’hôpital aux changements que je ressentais dans mon corps.

La violence du choc fut à la hauteur de mon inconscience préalable. Je n’étais pas prête, mais peut-on vraiment être prête à s’occuper d’un bébé totalement dépendant de vous ? Aujourd’hui je sais qu’on a beau faire, lire, parler avec la terre entière, on n’est jamais prête. Quand ma fille est née, je ne le savais pas et je pensais être une mère indigne, incapable de prendre soin de son enfant, culpabilisant de souhaiter juste un instant ne l’avoir jamais eue et retrouver ma vie d’avant.

Devenir mère m’a fait redescendre sur terre, et ô combien fut rude l’atterrissage ! Je me découvrais enchaînée chaque minute de chaque jour à quelqu’un d’autre que moi, à un être qui ne voulait que moi, que je ne comprenais pas et qui reléguait loin de moi tous mes besoins, tout ce que je pensais essentiel à mon bien-être.

Mais la vie est un perpétuel numéro d’équilibriste, et peu à peu l’équilibre de ma vie mis à mal par l’arrivée de ma fille se rétablit, différent de celui d’avant. Et je découvris, étonnée, que c’était bien pour le meilleur et non pour le pire. Malgré la fatigue, parfois la lassitude, quelquefois la colère et la frustration, je réalisai que mes priorités avaient radicalement changé, d’une façon presque primale, sauvage. Moi pour qui les sorties étaient primordiales, je passais la plupart de mon temps avec un bébé collé à moi, et ça ne me dérangeait plus. Moi qui aimais discuter des heures au téléphone avec mes amies, je n’émettais des sons qu’en réponse aux gazouillis de ma fille, respectant le reste du temps le silence nécéssaire à son sommeil. Moi qui aimais vérifier dans le miroir mon apparence, la journée pouvait passer sans que je ne me soucie de n’avoir pas pris de douche. Moi qui cultivais les moues boudeuses, les froncements de sourcils, le regard indifférent, je n’arborais plus qu’un sourire attendri au creux des rides de fatigue. Moi qui ne vivais que pour moi-même, je me découvrais heureuse de me dévouer entièrement à quelqu’un d’autre.

Avant, je n’étais pas moi-même. Avant, je n’aurais pas pu relever le défi de la maternité, et je n’aurais jamais pensé que je le ferais avec bonheur. Avant, je pensais connaître toutes les facettes du mot « aimer ».

Et je découvre chaque jour, emerveillée, à quel point l’arrivée de mon enfant m’a changée.

Comme disait Oscar Wilde, « je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue ».

Par Ary

Texte d’Ariane – février 2017

C’était une de ces journées de printemps avant l’heure, une journée qui envoie des paillettes au cœur et donne envie de faire des cabrioles. Le soleil était d’une douceur incroyable et le monde s’éveillait après une longue hibernation. Eblouissement des rétines, étincelles dans les iris. Une journée comme je les adorais et qui figeait habituellement mes zygomatiques jusqu’à la tombée de la nuit. Mais cette fois-ci, elle ne fit que pointer le douloureux écart : mon cœur lourd et noir grondait, réclamant toute l’attention possible. Mes mouvements étaient plombés et toute mon énergie était aspirée dans une lutte sans fin contre la gravité. Je réalisais que les meurtrissures répétées avaient causé des séquelles insoupçonnées, que je n’arrivais plus à combler les sillons creusés par mes larmes. Comme une jeune fille devenue femme trop tôt, j’avais perdu mon innocence. Mes sourires me paraissaient appartenir au registre du souvenir. Il ne me restait plus qu’à inscrire en légende dans mes albums de photos : « Moi, souriante, 1998 ». Entre deux piques de haine qui affolaient mon pouls, je regardais les personnes autour de moi, paillettes, cabrioles et zygomatiques. Etouffée par la jalousie, les insultes au bord des lèvres, je pris ma décision. Aucune raison qu’ils aient droit au bonheur, eux. A la passivité, j’allais préférer l’activité. Souriez, jeunes gens, demain, vous pleurerez.

J’ai établi plusieurs angles d’attaque que je respecte scrupuleusement depuis cette fameuse journée Zygomatiques. Il faut reconnaître que je fais preuve d’une efficacité redoutable, ma réussite est indéniable. J’excelle désormais dans la découverte des complexes dissimulés, je suis devenue une fine psychologue afin de trouver la faille narcissique de chacun et je fais preuve de la plus grande finesse pour choisir les mots les plus blessants.

L’avantage d’un CDI, c’est qu’on ne peut pas être licencié pour n’importe quelle raison. Visiblement, l’aigreur et la méchanceté ne sont pas des motifs suffisants. Mon plaisir quotidien est de voir la salle de pause se vider dès que j’en franchis le seuil. Je me délecte alors du silence en savourant les gourmandises oubliées par mes collègues.

Quand notre liberté commence là où s’arrête celle des autres, les possibilités sont immenses. Un appartement permet de s’y exercer en toute impunité. A moi les talons aiguilles, les objets régulièrement jetés par terre, les meubles raclés au sol pour mes exercices de musculation, la musique à toute heure. Quelle jubilation ensuite de contempler dans le hall d’immeuble les visages de mes voisins, de plus en plus exténués !

Mon environnement est devenu un fabuleux terrain de jeux et chaque jour, je me lance dans un nouveau projet, je teste une idée innovante : me délester de flatulences dans un ascenseur, téléphoner en plein milieu d’une scène romantique au cinéma, dissimuler des œufs en équilibre précaire dans les rayons d’un magasin, laisser ma voiture tourner pendant les pics de pollution, abandonner un sac suspect dans le métro, décorer une moquette avec d’élégants chewing-gums, fumer dans un service d’oncologie, doubler un aveugle dans une file d’attente, raconter d’une voix forte une histoire répugnante au milieu d’un restaurant bondé, tirer discrètement la sonnette d’alarme d’un train, la liste est infinie. Je suis à contre-courant et ma vision est unique. Ma vie est source de découvertes et de surprises quotidiennes, ma créativité sans cesse stimulée. Ma dernière invention ? L’envoi d’un SMS à un numéro inconnu pour l’informer que son conjoint est infidèle!

Tous les soirs, je consigne dans un carnet mes actions du jour et, selon un barème complexe, qui tient compte de la souffrance engendrée et du nombre de personnes concernées, j’établis un score. Les week-ends sont toujours particulièrement prolifiques. Les jours de disette, quand le score est inférieur à 50, je me réfugie sur Doctissimo, où je suis tour à tour, un médecin confirmant les pires angoisses des hypocondriaques ou une mère de famille parfaite, s’époumonant qu’on ne parvienne à cuisiner maison, bio, local, éthique, équilibré et varié et à pratiquer la communication non violente en toute situation.

Il n’y a pas de doute, depuis ce fameux jour, je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue.

Par Ariane

Texte de Marieke

Je me suis arrachée à la chaleur de la couette. Brutalement. Je me précipite sous la douche et vers l’espoir d’un peu de chaleur retrouvée. Quelques minutes encore de solitude. Mais le compteur des choses à faire se met en route et déjà les mots rédiger, prévenir, envoyer prennent trop de place et balaient le plaisir de l’eau qui dégouline. Petit déjeuner, café, première dispute des cadets, un mot pour l’absence de l’ainé, maman-ci, maman-là. Sans mentir, je me demande bien ce que je fous dans cette vie-là. Je voudrais l’enchanter… « Puis-je s’il-vous-plait, aujourd’hui, m’évader ? » la phrase est sortie de ma bouche alors que je beurrais la tartine d’Aster. Le silence suivi et quand j’ai levé la tête, dix yeux me fixaient. « Mais tu n’es pas en prison, voyons » m’a lancé mon mari en posant un baiser sur mes lèvres : « A ce soir, je rentre tard ». Ce fut moins simple avec les enfants. « Mais pourquoi maman, veux-tu t’évader ? », « Je veux venir avec toi ! » Philosophe et implacable, Sacha rétorqua qu’on ne demande pas la permission de s’évader, on le fait si on en a les couilles, voilà tout. Il quitte à son tour la table et la maison, son sac sur l’épaule. Après avoir déposé les plus jeunes à l’école, il me reste un sas avant le travail. Je marche comme un automate. Je voudrais tant me poser, décider de décider… J’en suis là dans mes réflexions quand un obstacle me fait trébucher. En fait, je ne décide de rien du tout, je tombe ! Les mains tellement enfoncées dans les poches, je ne peux que courber le dos et tourner la tête pour éviter la fracture du nez.

Douleur. Pas fulgurante… ouf, rien de cassé, mais diffuse. L’épaule, le genou, la tête aussi. Vais-je rester étalée, là ou reprendre mes esprits ? J’hésite. Je suis trempée, l’eau boueuse a amorti ma chute mais transperce mes vêtements. « Venez, entrez prendre un café» une voix chevrotante mais ferme me dicte la suite des événements. Je la suis. Tremblante du froid et du choc, j’entre dans une chaleur suffocante. Sur la table en formica, elle dépose une tasse brûlante. « On m’appelle Monne. Buvez, mon petit, j’ai mis trois sucres. Ca vous remettra d’aplomb » Je déteste le café sucré. Déception. Je bois. L’amertume du café que j’aime tant est remplacée par un goût de mon adolescence, premiers cafés suaves oubliés. Simone a disparu, je suis seule, et les larmes coulent, le sel se mélange au gout de la boue. Je renifle. Simone m’appelle : « Montez ! Le bain est coulé ! » J’entre dans la petite salle d’eau, elle me tend une serviette et me montre une chaise : « je vous ai mis une jupe et des bas, n’oubliez pas d’éteindre le chauffe-eau, ça pousse pas sur mon dos » Son accent et son langage familier me rappellent ma grand-mère, je n’ai pas le temps de la remercier, elle a fermé la porte. Deuxième immersion de la matinée. La tête vide, je plie mon mètre 80, la baignoire en sabot m’accueille en position foetale. La pièce est envahie d’une vapeur épaisse, je ferme le robinet et reste encore.

La jupe en laine et la chemise laissée par Monne s’ajustent, les collants sont trop courts, je coupe les pointes, remets mes chaussettes, enfile mes bottes et le gilet. Le look vintage me va bien. J’entends Monne : « je dois y aller, claquez bien la porte en sortant, vous ne serez pas trop en retard». Je me précipite mais déjà, j’entends la porte se fermer. Je ne lui ai rien dit. Sur la table, un mot m’est adressé :

La vie est courte.
Tu cours, tu cours, tu cours… Regarde : les arbres, la lumière, étonne-toi des saisons. La beauté rayonnera sur ton visage.

Je glisse le message dans ma poche et file vers ma journée. Mes collègues ont ri de mon nouveau style mais je n’ai rien dit de cette rencontre. Je me sens habitée. Le soir, j’appelle mon mari : « rentre tôt, je t’emmène au resto… nous avons laissé filé quelque chose ». Longue soirée, nous nous parlons de nous.

Ce matin, je partage un thé sucré avec les enfants. Devant chez Monne, vision d’angoisse : une ambulance stationne, gyrophare allumé. Elle est allongée dans ma flaque de boue, à cause du même pavé. On la place sur la civière, je lui prends la main. Elle ouvre les yeux : « ce pavé, nous a fait nous rencontrer, je suis stupide… « Je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue. » … ce n’est pas de moi, c’est d’Oscar Wilde et elle ferme les yeux, on l’enmène.

Par Marieke

Texte de Schiele

Je suis une femme moyenne.

Non pas que je sois totalement banale mais vue de l’extérieur ma vie n’a rien d’extraordinaire.

J’ai toutefois la prétention de croire que j’ai suffisament de relief pour ne pas être complétement ennuyeuse.

Ma compagnie peut être même agréable.

Un juste mélange d’humour, de culture et de vécu qui peuvent vous faire passer des moments plutot sympathiques en ma compagnie.

Concernant mon physique, c’est un peu la même mélodie. Pas canon canon, mais pas rebutante non plus. Une jolie couleur d’yeux qui hésite entre vert et marron. Des attaches fines et de longues jambes qui me rendent mince. Le tout matiné d’une propention aisée aux sourires.

Je passe bien.

Un impérieux besoin de sécurité, probablement dû au climat toujours potentiellement explosif qu’installait avec force névroses mon père, m’a fait me glisser dans le sillage convenu et sans surprise du « un homme , 2 enfants ». Attention quand même, un brin de rock’n roll, pas mariée mais pacsée. Et toujours pas de monospace. Ni de labrador. Mais quelle rebelle !

Un métier suffisament atypique pour qu’on s’y arrête, le plus souvent sur le même échange :

«  Je suis nez »

Sourire amusé/affligé

« oui moi aussi , je suis né »…

mais assez obscur pour qu’on ne passe pas des plombes à m’en causer.

A la catégorie des hobbies, pas vraiment de passion mais du goût pour tout.

Et me voilà vous infligeant la litanie de mes caractéristiques aussi trépidantes les unes que les autres.

Patience vous allez finir par la trouver la poussière sous le tapis.

Je vous parle de ma vie intérieure?

Alors celle là, elle le connait le mouvement. Et depuis petite.

Une capacité à fantasmer, me rêver autre, très tôt développée.

Des années d’analyse pour en conclure que c’est encore la faute à papa.

Pas facile de s’endormir quand ça peut péter n’importe quand pour n’importe quelle raison, surtout la plus absurde.

Pour chasser mes insomnies de fillette, j’avais trouvé la meilleure des parades : m’inventer d’autres vies. Le scénario était sensiblement toujours le même : moi, jeune fille subissant forces épreuves finissant par être reconnue pour sa beauté et son intelligence, aimée pour le restant de ses jours par un prince charmant. Déjà un grand sens de l’originalité.

C’est resté.

C’est marrant comme envisager les possibles la nuit au chaud sous sa couette est palpitant. Aussi consternant qu’à chaque matin, re rentrer dans le moule en bon petit soldat.

Je ne sais pas si c’est parce que je passe ces heures à m’imaginer autre que je m’accomode si bien ma monotonie existentielle. Ou si c’est à cause de cela, que je ne tente rien.

J’ai mes passades, des amourettes platoniques où j’échafaude des plans pour qu’on se recroise et me projette dans un amour total et fusionnel qui me comblerait totalement. Il y aussi les projets de grands changements, le tour du monde, la reconversion.

Ca m’occupe bien dans le bus ou dans le lit matrimonial.

Le hic, c’est que maintenant , j’ai conscience du mécanisme. Merci Freud and consort. Donc je ne suis même plus dupe de moi même.

Le hic, c’est que je n’en suis pas sortie pour autant de ce foutu mécanisme.

Avant, je me payais des rêves intérieurs de folie en étant convaincu que CA prendrait corps en vrai.

Maintenant je m’érode lucidement : petit trip perso, qui fait à peine illusion, vite amorti, puisque je me connais. Je ne passerai jamais la seconde.

Pour imaginer toujours la première! pour agir, euhhh c’est par où la sortie?

Et pourtant me voilà, par un mardi soir pas plus stressant qu’un autre, mon beau couteau en céramique à la main. Dégoulinant de sang. Et pas celui d’un bon rôti.

Je contemple les corps sans vie des miens. Les doigts poisseux Encéphalogramme des affects à zéro, le néant émotionnel total. Spectatrice de leurs corps inertes.

Me voilà en pleine puissance de cides : pari, matri, infanticide, ça a de la gueule ça non? Ca existe pacsicide?

Vous avez un peu plus envie de vous attarder sur mon portrait là non? Dans les séries, le sang coule moins vite. Il me semble qu’il est plus rouge aussi.

Mais quel silence enfin.

Pas de bol les ménagères de moins de 50 ans, ça aussi je l’ai juste imaginé!

Ca vous aurait excité le mou hein ; la copine qui pète un cable et dézingue tout le monde.

Ca vous aurait sorti de votre propre fadeur. De l’adrénaline par procuration, sans risque.

Ben non, je continue sur mes routines.

Et pourtant, Je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue.

Par Schiele

Texte d’Aniobi

Je m’appelle Gustave et j’ai un an et demi. Mes parents disent que je suis le plus beau bébé du monde. Ils disent aussi que je suis grand pour mon âge même si je n’atteins pas encore la table de la cuisine. C’est sur cette table que les grands gardent toutes les choses intéressantes. Parfois en tendant le bras, j’arrive à attraper des objets qui font crier les grands. Les grands tiennent beaucoup à leurs objets. J’ai déjà beaucoup de cheveux mais je déteste le monsieur qui les coupe. Quand je le vois, je braille le plus fort que je peux. Je me dis qu’il va peut être avoir peur et arrêter son cirque. Puis je hurle « fini, fini ». Depuis que je suis né, on me dit que j’ai les yeux bleus, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui cloche avec mes yeux. A chaque fois que les grands en parlent, ils regardent dans les yeux de mes parents et font une tête bizarre comme si on essayait de me faire croire que les miens étaient bleus.

Là où j’habite, il y a des grands partout et aussi parfois des petits comme moi. Il y a des voitures, des bus et même des avions au dessus. Les gens habitent sur d’autres gens et il faut monter dans une boîte avec plein de boutons pour leur rendre visite. Ca aussi, ça fait crier les grands. Je ne comprends pas très bien pourquoi, si il y a des boutons c’est bien pour que quelqu’un appuie dessus. Par contre, pour aller visiter des gens qui vivent très loin, comme mes grands-parents, il faut aller dessous. Il n’y a pas de voiture mais des trains qui foncent dans la nuit. Les grands qui habitent dessous ont l’air moins heureux que ceux qui se promènent au dessus. Moi je me dis que ça doit être super d’habiter dans un train. Ils ne savent pas la chance qu’ils ont.

L’autre jour, mon père m’a emmené au parc. C’est ce jour là que j’ai découvert les avions. Je ne sais pas si t’en as déjà vu mais c’est quelque chose d’incroyable. Tu te balades dans la rue et tout d’un coup au dessus de ta tête, loin au dessus, pas au niveau de la tête des grands, tu entends un bruit qui tire une grande trace blanche sur le bleu du ciel. Bien droite la trace, pas comme celle que je dessine sur les murs de la crèche. J’ai hurlé « avion, avion» à mon père pour qu’il regarde en haut mais je crois qu’il ne voyait rien. J’étais tellement content que je voulais absolument en voir d’autres. « Encore, encore», j’ai demandé à mon père d’en faire apparaître un autre mais comme il ne voyait pas l’avion, il n’a rien pu faire. C’est vraiment dommage, ce n’est pas banal de voir un trait blanc qui fait du bruit dans le ciel. Je me demande pourquoi les grands ne voient pas les avions.

Les grands doivent être trop grand pour voir les choses intéressantes. Hier soir, j’ai aperçu sur le plafond de ma chambre un ballon jaune qui pendait au bout d’un fil. Je me suis précipité. J’ai du passer par dessus le chien tout doux qui traîne toujours au milieu du tapis. J’ai dit « pardon, pardon» comme mon père me l’a appris quand quelque chose me gène mais ça n’a pas marché. Alors j’ai pris mes forces à deux mains et je suis passé par dessus. Je suis tombé à la renverse et quand j’ai levé la tête, j’étais juste en dessous du ballon jaune. Une fois de plus, mes parents ne semblaient pas le voir. Il était pourtant gigantesque et il pendait au dessus de ma tête en envoyant ces rayons droit dans mes yeux qui j’espère sont vraiment bleus. Ca ressemblait à un ballon mais je trouvais que c’était quand même un peu différent alors j’ai crié « balloum, balloum». Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, ça m’est venu tout seul. Mes parents ont souri et ont dit « oui, badaboum ». Alors j’ai souri aussi mais je n’ai rien dit. A quoi bon, je voyais bien qu’ils ne voyaient rien de toute façon.

Je ne me souviens pas trop de ce que je faisais avant de vivre avec mes parents au dessus d’autres gens mais j’espère que je vais rester là pour un certain temps encore. J’espère que je vais voir les avions dans le ciel encore longtemps. Je me demande quand est-ce qu’on arrête de les voir. Je me dis que j’ai tout de même un an et demi et que si je devais arrêter de les voir un jour ça serait déjà fait.

Faut pas croire, c’est pas non plus marrant tous les jours la vie. Les grands t’obligent à avaler des morceaux trop gros, ils te forcent à enfiler des bonnets ou des pulls qui gênent aux entournures comme ils disent. Tu as beau dire « fini, fini» ils te gênent les entournures plusieurs fois par jour. Et puis à quoi bon grandir si tu ne vois plus les avions ? Je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue.

Par Aniobi

Texte de Ann

Dans un sursaut, je me redresse. Un lit. Petit. Des murs blancs. La tête me tourne, j’ai le cœur qui s’emballe. J’inspire l’air épais et moite. Ne pas paniquer. Je regarde autour de moi. Une chambre d’hôpital, je suis seul, c’est la nuit. J’entends une voiture passer et s’éloigner, dehors. Des phares éclairent brièvement mon visage en sueur. La pièce est sombre, la chaleur est suffocante. Une chambre d’hôpital ? Encore ? Je ne me souviens pas. Quelle heure est-il ? Quel jour sommes-nous ?

J’ai dû recommencer. J’étais mal, tellement mal ces derniers jours. Ces derniers mois. Je pourrais presque dire ces dernières années. Je le dis, tiens. Autant être honnête. Finalement, quand était-ce la dernière étincelle de joie? Mon enfant. Ma femme. Que vont-elles encore penser ? Les émotions tournoient dans ma tête. J’ai bien le souvenir d’avoir affirmé que ça ne se reproduirait pas, que j’étais plus fort maintenant.

Sonner l’infirmière? Non. Pourquoi faire? Il faut que je rassemble mes idées, que je me calme. C’est effrayant de ne pas se souvenir.

Je vais me lever, ouvrir la fenêtre. Je tangue un peu sur mes pieds, j’ai la nausée. Et ce n’est pas dû à la vision des bandelettes entourant mes poignets. Je ne les avais pas vues. De l’air, j’ai besoin d’air, on étouffe ici. La fenêtre est grande ouverte pourtant. J’attrape les barreaux. Un souffle me décoiffe légèrement. De quoi ai-je l’air ? Si je commence à m’intéresser à ma coiffure ! C’est risible. Sourire. Le premier depuis… fort longtemps, c’est sûr. J’aurais pu sourire pour les premiers pas de mon enfant. Ou ses premiers mots. Ou… non, c’est la brise de cette nuit qui me réconcilie avec mon sens de l’humour, assez scabreux, je le reconnais.

Mes lèvres sont sèches. Je passe la langue dessus. Il doit bien y avoir un peu d’eau. Je vois une bouteille sur la table de nuit, et un verre. Une gorgée juste, j’ai l’estomac un peu retourné. Et puis l’eau est tiède.

Je retourne à mon poste, devant la fenêtre. Je regarde le paysage, le parking, la route, quelques grands arbres. J’écoute les bruits de la nuit, les insectes, le vent dans les branches. La lune me regarde, lumineuse. Je goûte le parfum de mon île. Je l’aime. J’ai dit ça. Étrange, j’avais oublié l’existence de ce mot.

Il s’est passé quelque chose. Je reste suspendu à cet instant. Je cherche. Quoi déjà ? Ah oui, cette sensation: je me sens plus léger. Je fouille. J’ai l’impression de sentir plus fort mon corps, je bouge mes doigts de pieds sur le sol, le carrelage frais me fait du bien. La nausée est passée. J’essaie de remonter le temps. Oui c’est ça ! Peu à peu, les brumes se dissolvent dans mon esprit. Il s’en est fallu de peu. C’est donc vrai le défilé de la vie, juste avant. Je ne veux pas dire le mot. Un vrai film à l’envers, précis, tellement précis et d’une rapidité surprenante. La vitesse de la lumière, je suppose. Mon esprit est plutôt vivace, je m’étonne moi-même ! Me voilà en train de théoriser. Ils n’ont pas dû m’abrutir de drogues. Ou alors, je suis devenu résistant. Haha, oui à force ! Mais je m’égare. Donc je disais : d’où vient ce sentiment nouveau?

Une évidence soudaine illumine ma conscience. Je veux vivre. Ce mot-là, je suis capable de le prononcer. Troublant. Mais pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Ça fait tant de temps que je cherche la clef. J’étais coincé dans un labyrinthe tellement épais. Il n’y avait pas de sortie, que de la douleur. Il s’est passé quelque chose, c’est sûr. Je ne me souviens pas de mon arrivée dans cette chambre. Je n’ai pas de…si ! Je me vois dans ce lit, les yeux fermés. Je ne suis pas seul. Elle est là. Assise. Me parlant doucement. Chercher mes racines, voyager jusqu’aux Indes me chuchote-t-elle, là sont les réponses, nos identités, notre mémoire, notre rôle. C’est elle. Croisée il y a si longtemps dans cette vie. Et la superposition des visages de ses différentes incarnations, rencontrées au fil de nos vies antérieures et de celles à venir. Mon amie, ma sœur. Je me souviens, je sais qui je suis. Je sens une immense joie monter en moi, des profondeurs de mon être. J’ignore ce qui a pu se passer, ce qui a été brisé dans mon cœur. Peu importe aujourd’hui. Seul le présent compte. Elle est encore là, une petite lumière dans ma tête, fil de soie, fin cordon qui nous relie. Que disait-elle encore? C’était essentiel. J’entends le timbre de sa voix et son éclat de rire : «Je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue.»

Par Ann

Texte d’Esther Drallige

La grimpette

Il a seize ans. J’en ai cinq de moins. Notre pays sort de la guerre. Des maisons en ruines, des crevasses dans les rues, des trottoirs défoncés nous le rappellent au cas où nous voudrions l’oublier

« – Je vais y aller, toi tu restes là ! M’ordonne-t-il impérieusement

– Non, j’veux pas rester toute seule, j’viens avec toi !

– Tu vas me gêner, c’est dangereux ! Reste là, tu ne crains rien à la maison.

– Non, non, j’aime pas la voisine…… Elle me regarde bizarre…… j’te suis.

– Bon alors si tu me suis, tu me suis pas à pas, comme mon double. Les salauds ont laissé des bombes. Je connais parfaitement le trajet, je sais où elles sont. Tu ne dois pas t’écarter d’un millimètre. C’est compris ?

J’ai gagné ! Je cache ma satisfaction en baissant les yeux et bredouille

– D’accord j’me colle à tes talons »

Qui pourrait soupçonner le danger ?

Tout est calme quand nous sortons à la douce lumière du soleil printanier. Quelques cyclistes pédalent allègrement dans la rue. À califourchon sur le cadre d’un vélo, le bras droit enlaçant amoureusement la taille d’un garçon beau comme un dieu, une fille rit aux éclats.

Nicolas me tire brutalement par le bras au couvert d’un mur et me commande de le raser.

« – T’es pas là pour regarder les mecs ! Y’a encore des snipers cachés alors si tu veux mourir continue, moi je t’aurai prévenue. »

Je le regarde interrogative. Des snipers ? Il ne m’en a pas parlé. Je m’arrête. Mon cœur s’emballe. Mes yeux fouillent tous les coins et recoins d’ombre. Là ! Une silhouette sur la terrasse de la maison d’en face. Encore une sous le porche des Lefèvre. J’ai peur. Terrifiée, je me scelle à mon acolyte. L’angoisse me tord les tripes. Glacée, des frissons me courent entre les épaules. Le danger est là au détour de chaque immeuble. Les battements de mon cœur martèlent mon cerveau. Courbée, muette, aveugle aux alentours je colle à la ligne tracée par les pas de mon guide. Le hurlement de l’angoisse atteint son paroxysme quand des claquements résonnent à mes oreilles.

Élégante, une femme en talons aiguille me croise. Nos regards se rencontrent. Le mien frôle ses longues jambes nues et sa robe légère dont les plis tremblent aux murmures du vent. Ses épaules sont couvertes d’un châle chamarré. Elle me regarde les yeux brillants. Un curieux sourire flotte sur ses lèvres maquillées.

Enfin, terme de notre course, c’est la grimpette qui mène à la ville haute.

« – Là, ça rigole pas, me souffle mon comparse, tu me pistes à la trace si tu veux garder tes deux jambes ! »

Tout d’abord, nous progressons lentement. Je guette chaque faille en godillant dans le sillon de mon ouvreur. Chaque trou est suspect. Chaque saillie m’interpelle. Des brèches et des bosses il n’en manque pas dans cet escalier aux pavés disjoints et aux pierres effondrées. Vigilante, j’épouse le circuit dessiné par les pieds de mon pisteur.

Puis, comme un cabri sûr de ses appuis, mon guide s’élance et me distance.

« – Attends-moi ! Mais, attends-moi !!!»

Sourd à mon appel le scélérat se hâte.

Qu’est-ce qui lui prend ? Je suis tétanisée, statufiée. Mon cœur va exploser. Mon sang s’est figé.

Immobile, livide, les jambes tendues, les genoux serrés, les orteils crispés, en équilibre sur la caillasse c’est la panique.

Du calme ! Reste calme ! Essaie de faire le point. Que faire ? Descendre ? Monter ?

Descendre, c’est retourner et affronter seule les périls du trajet. Mauvaise idée. Il faut continuer. Donc monter. Rembobine. Réfléchis. Projette le film dans ta mémoire. Tu n’as pas le choix. Avance !

Lentement, progressivement, prudemment je bouge. Un pas. Un autre. Celui-là est peut-être le dernier. Cette tache ? Du sang ! Je ferme les yeux, j’ai soif d’air, j’étouffe.

Respire un bon coup. Encore. Ça fait du bien. Peu à peu l’étau se desserre. Perdue pour perdue il vaut mieux avancer. J’y arriverai. Inspiration, blocage, expiration, blocage et je fonce.

Il n’est plus question de tirer des bords, je progresse en ligne droite sans hésiter. Marche après marche j’approche de la dernière. Rien ne se passe. Pas de bombe. Pas de sniper.

Soulagée j’arrive au sommet. J’ai surpassé ma trouille, j’ai triomphé.

La chaleur me caresse les épaules, le soleil ressuscite, la vie est belle.

Je m’écroule. Vivante ! Je suis vivante !

Je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue.

Autour de moi Nicolas, mon frère, jambes écartées, poings sur les hanches, et sa bande rient à gorge déployée.

Par Esther Drallige

Proposition 02/2017

Bonsoir, 

Voilà, comme prévu, nous sommes dimanche soir et l’atelier prend fin. Les commentaires ont été clos sur l’ensemble des textes, mais vous gardez bien entendu la possibilité de les consulter. 

Merci pour votre participation à cet atelier !

Le prochain atelier aura lieu en Mars (lancement le vendredi 10 mars – Exceptionnellement, et non le 3 – au soir). Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes pour ceux qui le souhaitent.

Bonne fin de soirée et bonne continuation à vous tous!

Gaëlle

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Bonjour à tous,

Pour cette reprise post-trève-hivernale, j’avais envie de convier un « grand » auteur à notre table (car oui, ça fait longtemps que je ne vous ai pas proposé ici de citation ou d’extrait de texte, et je viens de décider que c’était un tort !).

Je vous propose donc d’imaginer un texte qui se finira par cette citation d’Oscar Wilde :

« Je suis toujours en train de m’étonner moi-même. C’est la seule chose qui rende la vie digne d’être vécue. »

A vous donc, d’imaginer à quelle occasion votre narrateur « s’étonnera lui-même », et portera sur cet évènement le regard philosophique qui consiste à trouver que ça pimente sa vie.

Versez dans le cocasse un brin ironique, ou dans le fantastique ; dans l’investigation policière, ou dans le romantisme sucré… Comme bon vous semble. Je gage qu’il y a plus d’une occasion de s’étonner soi-même, que ce soit parce que l’on se comporte en héros, ou parce que l’on constate un ratage complet, en passant par de toutes petites choses qui pourraient sembler insignifiantes mais qui ne le sont pas. S’étonner dans le sens positif ou négatif du terme, à propos de quelque chose d’assez anecdotique ou au contraire, de grandiose… Tout est possible.

Bref : étonnez-vous vous-mêmes, et nous avec, en nous le racontant !

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