Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

Catégorie : CatOct2016

Texte de Groux

Le réveil avait sonné comme à son habitude aux premières lueurs du soleil. Je m’étais levé, maussade, comme chaque matin. D’un geste automatique, j’avais fait couler mon café pendant que je mettais machinalement à griller 2 tranches de pain. Je m’étais approché de la grande baie vitrée. De là, je surplombais tout New York. J’étais resté de longues minutes plongé dans mes pensées. J’avais encore mal à la tête de la soirée de la veille. Soudain, le silence m’avait interpelé. Un silence lourd, pesant. Je n’entendais aucun klaxon, aucun moteur, aucun cri. De l’étage où j’étais, il m’était impossible de voir quelque chose. J’enfilai rapidement un jean et une chemise, pestai contre mes chaussures qui étaient encore une fois hors de portée sous le lit. Je sortis de mon appartement et appelai l’ascenseur. Etrangement, je n’eus pas à l’attendre longtemps ce matin. J’étais arrivé dans le hall de l’immeuble, pas un bruit, pas une personne. J’étais habitué à croiser Mme Nelson qui balayait toujours dans l’entrée et en profitait pour regarder les allées et venues de ses locataires. Aujourd’hui, seuls mes pas résonnaient sur le carrelage.

Je poussais la grande porte vitrée. Un silence assourdissant. Une sensation de peur m’avait envahi et je me rappelle avoir frissonné. J’étais resté de longues minutes devant cette porte ouverte, n’osant pas en franchir le seuil. La rue aurait dû être grouillante de monde. Pas un piéton ne venait, pas une voiture ne roulait, pas un oiseau ne chantait.

Je m’étais avancé doucement. Des rires nerveux m’avaient échappé. J’avais traversé une rue, puis une suivante. Personne. Je m’étais arrêté, je sentais ma respiration s’accélérer. Je n’avais pas reconnu ma voix, aigue, lorsque j’avais essayé de crier un « y’a quelqu’un ? ».

Il fallait que je continue, que j’en ai le cœur net. Je m’étais mis à courir afin d’arriver à Times Square. Désert. Le néant. Seuls les grands écrans publicitaires continuaient de déverser leur lumière et leurs images. J’essayais de cligner des yeux, me disant que j’allais me réveiller, que cela ne pouvait être qu’un mauvais rêve. En courant, j’avais erré à travers Manhattan.

Il fallait que je contacte quelqu’un. J’avais essayé le 911, ma mère, mon ex femme, mon patron. A chaque fois, cela avait sonné dans le vide. Je m’étais mis à composer des numéros au hasard, je n’avais pas eu plus de chance.

Il fallait que je me rende à l’évidence, j’étais seul. J’étais tombé à genoux, dans un état oscillant entre les rires et les larmes.

Un sentiment d’insécurité m’avait envahi. Malgré moi, en grand cinéphile, des images de villes dévastées et de zombies ou autres créatures me traversaient l’esprit. Je ramassais une grande planche qui trainait afin d’avoir quelque chose pour me défendre.

Désorienté, j’avais avisé une voiture garée en double file. La portière n’était pas fermée et les clés étaient sur le contact. Je regardai rapidement autour de moi, n’osant mettre en route le moteur puis réalisai l’absurdité de ma peur. Le bruit du démarrage fit comme une détonation dans l’atmosphère.

Je sentais les battements de mon cœur s’accélérer.

J’avais roulé de longues minutes, dans les longues avenues désertes, sans aucun feu ne m’arrêtant. Je me rappelle avoir eu la sensation de voler, comme si j’étais un oiseau, avec toute la liberté qu’il pouvait avoir.

Soudain, sans comprendre, je m’étais retrouvé hors de la voiture. Je sentais la transpiration couler contre mon front, couler le long de mon dos.

J’avais alors couru, trébuchant, me retournant pour voir si je n’avais personne dans mon dos. Je criais en même temps que les larmes se mettaient à couler sur mes joues.

Soudain avec effroi, j’avais vu les murs des immeubles se mettre à osciller et se déformer devant mes yeux. La terreur s’était emparée de moi, il fallait que je m’échappe. Plus je courais et plus les murs se rapprochaient de moi. Je levais les yeux au ciel, les nuages formaient comme un kaléidoscope tournoyant et multicolore.

Je tombais encore alors que je tentais de fuir. Il me semblait que je venais de m’uriner dessus.

Je me mis à hurler « Laissez-moi tranquille ». Je ne contrôlais plus rien, je me mis à me frapper la tête, trop de brouhaha, il fallait que les voix se taisent.

Soudain une voix, sortie de nulle part. Des grands flashs lumineux dans mes yeux.

« Monsieur, monsieur vous m’entendez ? Serrez-moi la main si vous m’entendez ».

Suivi d’une deuxième. « Emmenez-le à l’hôpital, il fait une overdose ».

Par Groux

Texte de Jubouli

Encore un réveil bien trop matinal, encore une nuit bien trop courte. Cela faisait quoi, 10 jours qu’elle était rentrée de la maternité et déjà elle se sentait comme enveloppée de fatigue, une brume qui ne se lèverait jamais. Un bain, il lui fallait un bain. Dix jours qu’elle n’était pas sortie de chez elle, toute à cet épuisant émerveillement.

Dans la voiture qui la menait à l’Anse aux crabes elle redécouvrait le bonheur, un peu étrange, de rouler tambour battant. Le sentiment un peu coupable d’une liberté retrouvée. Elle avait une heure devant elle, peut être deux, avant d’être rappelée à l’ordre du ventre qui crie famine. Elle les avait laissés, tous les deux, à leur doux sommeil pour s’offrir cette parenthèse exutoire. Se plonger dans l’eau chaude et sécher au soleil… c’est de ça qu’elle rêvait maintenant. C’est bête d’ailleurs, hier encore brillait un soleil de plomb alors que le ciel était si lourd ce matin, menaçant. Mais il était si tôt, le temps pouvait encore changer mille fois d’ici la fin de la journée.

En posant sa serviette sur le sable, elle se félicitait de ne trouver personne pour l’ennuyer dans ses rêveries. Pas de mamie levée aux aurores et venue faire ses exercices matinaux, pas de flâneur solitaire, un peu insistant, venu chercher compagnie sur la plage. A cette heure-ci rien d’étonnant mais elle n’était jamais tranquille, seule, sur cette plage. Il y avait toujours des rôdeurs dans ce coin du bourg… et puis ce temps, étrange, lourd, menaçant, sans un souffle dans l’air. Un bain rapide pour faire tomber la moiteur et conjurer la fatigue de ces 10 derniers jours et elle irait en ville chercher du pain frais et peut-être des croissants pour un petit déjeuner en famille. C’est vrai qu’ils en étaient une maintenant.

C’était étrange quand même. Elle ne saurait dire quoi, mais quelque chose l’oppressait un peu ce matin. Est-ce que c’était cette chaleur, cette moiteur. Et puis pas un magasin ouvert… on était dimanche ? Elle avait perdu la notion du temps avec tout ça. Quand même… pas un passant sur le malecon, pas un vieux assis sur sa chaise à regarder la vie passer devant lui, pas un jeune sous le carbet à attendre que le vent tourne, pas non plus le bruit des dominos claqués sur la paillasse ni les rires des joueurs, attisés par le bon rhum. Pas même un chien errant ! Elle se dirigeait vers la boulangerie, accélérant le pas sans même s’en rendre compte. Ses pas qui semblaient résonner sur le trottoir dans ce silence inhabituel. La mer elle-même paraissait se taire, retenant son souffle pour ne pas qu’on la remarque. Il n’y avait pas âme qui vive et pourtant elle sentait cette présence, comme un regard pressant derrière son dos. Elle courait maintenant, bien malgré elle. La boulangerie était fermée, grille baissée. Les maisons autour semblaient à l’abandon, volets fermés, portes closes. Un magasine qui traîne par terre près d’une poupée d’enfant laissée là rajoute à la désolation. Elle voudrait reprendre sa voiture et retrouver au plus vite la chaleur de son petit corps lové tout contre elle, la douceur de ses bras à lui qui l’étreignent. Mais la voiture est loin et elle là, comme figée, hébétée par cet abrutissant silence. Elle ne comprend pas. Elle s’avance encore un peu dans cette rue qui lui paraît si grande maintenant et ne voit rien à quoi se raccrocher pour reprendre son souffle. Personne vers qui se tourner pour échanger un sourire. Elle s’assoit sur le banc du bureau de poste, d’habitude si prisé. Ses pensées s’emballent, tournent à vide. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, incapable de mettre des mots sur ce qu’elle ressent. Le black out. Soudain, un volet qui claque, le bruit lointain d’une voix forte :  »Manzèl a! Manzèl a! Pa rété la ! Rantré bo kay ou ! Manzèl a ! Matthew ka rivé ! ». Mais pourquoi crie-t-elle ? Mais bon sang pourquoi était-elle toujours aussi incapable de comprendre 3 mots de créole ? Mais où est-elle ? Pourquoi elle crie ??? Elle n’arrivait pas se sortir de cette torpeur, à rassembler ses idées. La vie pouvait-elle basculer d’un coup ? Comment avait-elle pu sortir de chez elle, si sûre de ce qu’était la vie pour elle à présent et se retrouver si démunie, si étrangère à ce…. elle ne savait même pas. Ce vide ?  »Madame !! Hé ho, Madame ! Faut pas rester là, t’as entendu les infos, ils ont dit vigilance rouge, Matthew va passer sur nous. Faut rentrer Madame, allez, rentre chez toi ».

Par Jubouli

Texte d’Ademar Creach

 

            Aïe. J’ai mal aux cheveux. J’ai beau avoir l’habitude, le réveil est toujours aussi douloureux. Apparemment, je me suis écroulé sur le canapé, reste plus qu’à me lever. Enorme, je suis de plus en plus énorme. On dirait que je me suicide à l’alcool et à la nourriture depuis la mort de Guillaume. Mais je suis toujours debout. Malgré les accidents. Malgré les provocations. Malgré les excès.

Cette pièce me semble bien petite. Faut dire que je ne me rappelle plus trop où je suis. Ni ce qu’il s’est passé. J’ai bu, mais à part ça… Je ne sais plus trop le jour, l’heure et le lieu. Tout juste qui je suis. Ah, je suis apparemment dans une caravane. Je sors, il y aura bien quelqu’un.

Non, personne. Des caravanes, des câbles, une rue. Je tomberai bien sur quelqu’un en ville. De toute façon, faut que je mange. Ce n’est pas une cuite qui va me couper l’appétit.

 

Il remonte donc la rue. Bizarre. Personne. Où se trouve-t-il, nom d’un chien ? Et quel jour? Sûrement dimanche… mais, il verrait au moins les bigotes qui vont à l’église… sauf qu’il ne voit pas de clocher. Une ville sans clocher. Hum. Les magasins sont fermés… enfin, il ne voit rien à travers les vitres un peu sales. Et ces enseignes ? Il a remonté le temps ou quoi ? Un barbier ? Un maréchal-ferrant ? Décidément, il a trop bu hier soir… pas moyen de se rappeler où il est. Et quand. Autant voir le bon côté des choses : personne pour le voir, et personne ne semble l’attendre. Donc, il n’est même pas en retard. Il n’est peut-être pas en état de comprendre seul ce qui se passe, mais il est en état d’en profiter. Ne rien faire. Il continue à déambuler les mains dans les poches. Il commence même à siffloter. Il tourne dans la rue à droite. Toujours personne. Peut-être est-ce un jour férié, ils sont tous partis à la campagne ? Il continue sa promenade. On dirait un jardin public là-bas. Sera-t-il capable de supporter les cris des enfants, il les entend déj….ah non, en fait, il ne les entend pas, il n’entend rien. Il entre et s’effondre sur le premier banc. Décidément, c’est louche : depuis quand les enfants ne jouent plus dans les squares ensoleillés le dimanche, ou les jours fériés ? Il réalise peu à peu que non seulement il n’y a pas d’enfants, mais pas d’adultes, ni de chiens. Rien. Où sont-ils donc tous? Il se demande vaguement ce qui a entraîné l’évacuation de la ville et, surtout, comment on a pu l’oublier, lui. Avec la place qu’il prend. Le nom qu’il a. A moins qu’il n’ait prévenu personne qu’il allait cuver dans une caravane….Il s’assoupit.

La faim, et la soif, le réveillent. Il doit comprendre. Et manger. Il va frapper à une porte. Aucune réponse. Il prend une autre rue, qui bizarrement ne semble mener nulle part. Elle est fermée par un grillage. Perplexe, il essaie de remonter le long de ce grillage. Depuis quand une ville est-elle entourée d’un grillage ? Il se sent enfermé et il déteste ça.

Enfin, un bruit au loin. Un aboiement. Premier signe de vie depuis qu’il s’est levé. Il aperçoit un gros chien de l’autre côté du grillage…. Tenu en laisse par un agent de sécurité. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Ils l’ont enfermé ? Dehors ? Le garde le regarde d’un air ahuri :

– Mais, Monsieur, qu’est-ce que vous faîtes-là ? Ils sont tous partis, vous ne devriez pas être ici !

– Où ? Qui ? Je ne comprends rien !

– Vous ne vous souvenez plus ? C’était le dernier soir hier, vous avez fait la fête pour le célébrer.

– Non… Mais on est où ? Pourquoi personne n’est dans les rues ? Ils cuvent tous?

– Mais, Monsieur, ce ne sont pas des vraies rues.

– Hein ?

– Ici, c’est le décor qu’ils ont reconstruit pour toutes les scènes d’extérieur. Moi, je suis chargé de surveiller le site, pour que le décor reste en l’état pour les raccords. Hier, c’était le dernier jour du tournage. Vous avez fait la fête avec toute l’équipe du film.

La mémoire lui revient. La fête. Le film. Il était tellement bourré qu’il a préféré retourner s’effondrer dans sa loge sur roue. Sans même remercier le gardien, il fait demi-tour. Il regarde mieux les maisons, factices. Souvent, uniquement des façades. Non, mais quel idiot. Il en tient une bonne. Il n’a même pas fait attention. Cela explique les vieux métiers, l’absence d’église. Bon, il ne sait toujours pas exactement où il est… ni comment rentrer. En fouillant sa caravane, il trouvera bien son téléphone et pourra appeler quelqu’un. Il refait tout le chemin inverse et aperçoit au loin plusieurs caravanes. Sur la porte de la plus grande, son nom. Gérard Depardieu.

Par Ademar Creach

Texte de Djidji34

Le restaurant gastronomique lyonnais dans lequel exerce monsieur « B » depuis 6 ans en tant que chef cuisinier, vient d’obtenir sa 2ème étoile. La reconnaissance de son talent, de son savoir faire, symbole de sa réussite, de sa passion, sont autant d’étoiles qui brillent désormais dans ses yeux. La fête de la veille fût à la hauteur de l’évènement, joyeuse, chaleureuse et largement arrosée…

Il est 10h du matin quand monsieur « B » sort de chez lui, une charmante demeure nichée dans un jardin près du Parc de la Tête d’Or, loin des regards et des badauds. Un écrin de verdure, un petit paradis en ville pour cet artiste cuisinier, ce régaleur au grand coeur.

Tout d’abord intrigué mais à peine, par un silence toutefois inhabituel, c’est en arrivant au coin de sa rue qu’il fût surpris de ne croiser personne, plus surpris encore de constater que les rues, les magasins, les banques, les bars et autres restaurants étaient vides, complètement vides.

Aucun signe d’une quelconque activité citadine, aucune âme pour lui porter secours. Il est perdu dans ses premières pensées, silencieux, il ne comprend pas. Que s’était-il passé ? Où était-il ? où étaient-ils tous ? Rêvait-il ? un cauchemar alors! dormait-il encore ? les effets de l’alcool de la veille ? mais le quartier, habituellement si vivant à cette heure, était complètement désert ; emporté par un tourbillon d’interrogations.

De longues minutes furent nécessaires avant qu’il admette la réalité, que tous avaient disparu, déserté, pour une raison encore ignorée de lui.

Alors il marche à travers les rues, espérant y croiser le marchand de journaux, le boulanger ou la jolie fleuriste du coin de la rue des Brotteaux. Il passe devant la gare, persuadé d’y voir un train déversant ses passagers, personne !

Il eût envie d’appeler le restaurant, pas de réponse ! de joindre sa femme, ses enfants, en vain !

Ses pensées se bousculent, il panique puis se raisonne, il panique à nouveau, une question vient à lui : est-ce que je deviens fou ? Oui c’est ça, je bascule dans un autre monde, celui de la folie, ce n’est pas de ma faute, « ils » vont revenir me chercher, me soigner, me dire tout ce que je ne comprends pas…. Pourquoi ? Comment ? Qui suis-je ? Oui ses pensées chavirent. Il marche de plus en plus vite, se met à courir, aussi vite qu’il le peut, voulant perdre le souffle, se laissant envahir par la peur et l’angoisse… ou la folie.

Cette pensée l’obsède, n’envisageant aucune autre explication face à ce désert, ce néant, il n’accepte pas, ne comprend pas, oui, il devient fou.

Monsieur « B » cherche dans ses souvenirs de beuveries de la veille, une piste, une explication, une ombre qui aurait glissé dans l’une des nombreuses coupes de champagne une drogue, aussi puissante que destructrice.

Elle tournait en boucle dans sa tête cette soirée de fête, il en repassait chaque instant, revoyait chacun de ses amis, les odeurs même lui revenaient, le décor soigné pour l’occasion, de son restaurant étoilé ; la musique, le buffet gourmand, forcément, il était impossible que tout ceci ne fût que du vent…

Puis soudain, une effroyable sonnerie le sortit du néant, non ! de son sommeil !

Il dormait… ce cauchemar prenait fin, il n’avait pas sombré dans la folie ni dans l’oubli.

Il est des rêves qui nous entraînent parfois dans des mondes lointains, incroyablement absurdes !

Par Djidji34                                                                       

Texte de Aravis

Seul au monde

Un café serré me fera le plus grand bien. Je ne déteste pas les nuits agitées surtout en bonne compagnie, mais ce genre de nuit câline qui s’éternise jusqu’au petit matin m’a laissé groggy et je me complais dans mes limbes à revivre le moment où hier soir, Selma et moi, nous goûtions le calme sidéral qui régnait sur la campagne alentour, pas un bruissement de feuille n’osait troubler le silence. C’est dimanche, j’émerge doucement de ma gueule de bois. Mais je n’entends aucun bruit autour de ma petite cahute. Aucune trace de Selma. Envolée, partie en douce ! Aujourd’hui c’est moi qui suis planté ; chacun son tour mon pote, on ne peut pas toujours être gagnant. Dommage, cette fois j’y croyais pourtant avec Selma. Bon, je vais appeler Fred, on pourrait se faire un brunch au Zigzag et un cinoche et avec un peu de chance retrouver la bande de l’autre soir au Canon du 11ème … et la belle Marianne, qui sait ? Allez, un café une douche et je décolle. Merde, impossible de joindre Fred et il ne rappelle pas ce con ! Pareil avec Marc et Manu. Tant pis je me casse, on verra sur place ; la campagne « alone » c’est pas mon truc et puis le désert vert, les étangs et la nature ça va cinq minutes mais sans les potes, je meurs.

Ça roule drôlement bien ce matin. Me voilà déjà sur l’autoroute, à cette allure dans vingt minutes je suis à Paris et c’est si vide que je me demande si je n’ai pas pris une entrée restée ouverte par erreur. Ça se confirme, toujours personne, ni devant ni derrière ni dans l’autre sens. J’arrive sur le périf, aucun barrage mais pas un chat non plus. Après le désert vert de tout à l’heure, c’est le désert gris. Pierre et bitume, impression d’arriver dans un no man’s land près d’une cité, gens terrés chez eux ou ombres qui font le guet, écouteurs vissés aux oreilles. Tiens, je vais mettre de la musique. Un Stromae me détendra. Alors on danse !

Rues désertes à Paris aussi ! Je rêve ou quoi ? Il est 11 heures, il fait jour. Y a vraiment un problème. On récapitule : Selma disparue, j’appelle Fred, X, Y, personne ne répond. Au secours ! Bon, on se calme, je vais aller au commissariat, eux ils vont m’expliquer ; j’ai dû passer à travers des mailles, louper des infos. Ou bien je suis passé dans un monde parallèle !

Évidemment chez les flics, idem ; je suis entré et il n’y avait personne à l’intérieur, je pouvais me balader partout dans les bureaux. Je devais me rendre à l’évidence, j’étais seul. Mais enfin pas seul au monde quand même, c’était impossible ! Est-ce qu’il s’était passé un truc dingue qui avait paralysé – non, atomisé et évaporé tout le monde ? Tous rendus invisibles ?

Bon, trêve de science-fiction, je commence à avoir faim moi. Je fonce au Zigzag m’avaler un brunch ; je ne vais pas me gêner pour me servir ! Il faut que je reprenne des forces.
Là-bas je me suis goinfré de viennoiseries, de crème renversée, j’ai pioché dans les fruits frais tout épluchés – ananas, mangue, kiwi, clémentines et fraises – un régal. L’idée m’a effleuré – je l’avoue – que tout ce que je me payais ici gratis, je pouvais me l’offrir ailleurs. Tu imagines ? Les fringues de luxe dont je n’ai même jamais osé rêver, les bijoux de la Place Vendôme : « Journées portes ouvertes chez Dior et chez Boucheron » ! J’allais en profiter. Une fois la panse pleine, j’ai recommencé à gamberger : en fait, j’ai peut-être été drogué et pendant que je dormais dans mon nid d’amour il y aura eu une évacuation d’urgence de la population ; vers quelque part loin d’ici, à l’étranger peut-être. Des millions de réfugiés ! Et moi, pauvre type oublié ; je m’imaginais élu avec une mission. Mais au fait quel jour est-on?

Il fallait absolument que je me rende au cœur de la ville, sur les Champs-Elysées. Au volant de ma petite voiture, j’ai vraiment flippé, j’ai été pris d’une angoisse violente – l’Etre et le Néant en cinémascope -, je vivais dans mes tripes une solitude glaçante : pas une âme, aucun bruit d’hélico au-dessus de ma tête, un vide sidérant qui m’aspirait tel un trou noir. Bien loin du vertige qu’on peut ressentir en plein désert, seul sous l’immensité de la voute céleste. Là, je me sentais retourné comme un gant et la ville ressemblait à un être vidé de sa substance, vidé de sa chair et de son sang. Plus rien ne circulait, aucun cœur ne battait plus. Il n’y avait plus que des façades inertes. A quoi bon des diamants s’il n’y avait personne pour les partager ?

Arrivé Place de la Concorde, je frissonne. Ce que je découvre dépasse l’imagination.

Par Aravis

Texte de Raminagrobis

Karl et la solitude

Debout au pied de son immeuble, Karl comprit pourquoi il n’avait pas été réveillé par le vrombissement habituel des voitures, les cris des enfants en chemin pour l’école, les intonations stridentes de leurs mères, les coups de klaxon, les coups de freins et le son irritant des deux-roues aux pots d’échappement percés.

L’avenue était vide. Plus désertée encore qu’un dimanche ou un jour férié.

Karl vérifia la date sur son téléphone portable: lundi 10 octobre 2016.Un jour normal. Un jour qui aurait dû être normal…

Il releva la tête. Dans le ciel d’un bleu intense, même les hirondelles avaient disparu. C’était comme si une main géante était venue dans la nuit, raflant tout être vivant sur son passage.

Karl resta quelques instants pétrifié sur le trottoir juste devant le bâtiment en pierre de taille puis décida de rentrer à nouveau dans sa cage d’escalier. Il sonna longuement à la loge de la gardienne; Aucune réponse. Il tambourina sur les portes de chacun de ses voisins : du premier au huitième étage, personne n’ouvrit. Alors Karl redescendit au second pour réfléchir quelques minutes dans l’atmosphère rassurante de son petit appartement.

Assis dans son imposant fauteuil en cuir de célibataire, il commença à taper frénétiquement sur les touches de son téléphone tout en fixant l’énorme aquarium qui délimitait la partie salon du coin nuit de son studio.

C’est alors qu’il réalisa avec effroi que tous ses poissons de collection avaient disparu, des gros Discus bleus aux minuscules Corydoras Panda. Les eaux limpides de l’aquarium ne recouvraient plus que les cailloux multicolores, les rochers artificiels et quelques plantes aquatiques.

Au bout du fil, ni sa mère, ni Gilles, son unique ami, ni même son banquier ne répondaient. Il était déjà onze heures du matin. Karl se leva brusquement et dévala les escaliers, il ressortit sur l’avenue en courant et en hurlant comme un dingue Y a quelqu’un ? Vous êtes où bon Dieu ? Je suis seul dans cette putain de ville ou quoi ? Il avait déjà atteint le château; jamais lors de ses nombreux footings, il n’avait couru aussi vite, et pourtant aujourd’hui il portait des chaussons et n’avait pas sa musique dans les oreilles pour se stimuler.

Karl s’arrêta net face au majestueux monument. C’était bien la première fois qu’il n’y avait pas la moindre queue à la billetterie. Lui qui avait toujours rêvé de visiter ce palais sans la foule des touristes, ce serait une occasion unique de ressentir pleinement l’atmosphère de ce lieu extraordinaire. Il hésita. Mais non, il avait trop soif, la culture attendrait. Il tourna à droite et se retrouva au cœur de la ville. En fin de matinée et par ce temps radieux, les terrasses des cafés auraient dû regorger d’employés, de retraités ou d’étudiants sirotant un petit expresso ou bien se désaltérant d’une bière avant de retourner à leurs occupations. Là… personne. Karl entra au Chat qui prise, passa derrière le comptoir et se servit un double scotch, puis il poursuivit son chemin rue de la paroisse et entra dans cette élégante boutique de chaussures qu’il avait souvent dévorée des yeux sans jamais oser s’y aventurer. Il choisit une paire de rutilants mocassins italiens et balança les charentaises usées par sa course sur le bitume au milieu du magasin. Puis, il se rendit compte qu’il avait faim, se dirigea vers le Bœuf à la mode et s’installa à la meilleure table, celle qui n’est jamais libre, bien au calme près de la fenêtre. Au bout de quelques minutes, il réalisa que personne ne viendrait le servir…tant pis, il irait lui-même à la cave choisir un bon Bordeaux puis, dans les cuisines se faire griller une belle entrecôte. Il mangea en trinquant à sa propre santé et à la disparition de tous les autres qui ne l’emmerderaient jamais plus !

Karl ressortit repus du restaurant, son programme de l’après-midi en tête. Il allait s’offrir le plus beau des costumes, la cravate la plus soyeuse et la plus chère des montres. Avec ça, s’il n’arrivait pas à plaire aux femmes … Mais quelles femmes ? Tout à coup, il prit l’absurdité de la situation en pleine poire. Il n’y avait plus que lui… dans cette ville, dans tout le pays ? Dans le monde entier ?

Karl reprit son pas de course, les talons de ses souliers neufs résonnaient dans le silence. Il fallait qu’il les trouve. Absolument.  Où êtes-vous ? Répondez ? Je vous en supplie! Désespéré, Karl s’écroula le long d’une vitrine. C’était la devanture du magasin de jouets Au lutin joli.

A l’intérieur, des centaines de poupées, marionnettes, robots et soldats de plomb le dévisageaient.

Par Raminagrobis

Texte de Pilly80

La voix de Skye Edwards se faufila en douceur dans l’appartement endormi en murmurant « Rome wasn’t built in a day ». La main de Lucie surgit du drap et appuya sur le bouton « Stop » de son téléphone portable. Tout redevint alors silencieux. La jeune femme se leva en s’étirant et fila sous la douche. Elle avait toujours été du matin. Aujourd’hui, elle avait 35 ans. Elle se demanda si ses collègues ou même ses élèves allaient y penser. Elle enseignait la biologie et la géologie dans un collège. On disait maintenant prof de S.V.T.

Quelques instants plus tard, les cheveux encore humides, elle s’installa devant son ordinateur avec sa tasse de café à la main. Elle aimait bien consulter ses mails et voir l’actualité en le sirotant tranquillement. Mais l’écran la nargua en affichant « aucune connexion ». Elle insista plusieurs fois, fronça les sourcils mais toujours rien. Elle haussa les épaules et s’empara de son téléphone portable. Tant pis, l’écran était plus petit mais ça ferait l’affaire. Mais là encore, impossible de se connecter. Lucie se maudit d’avoir pris le même opérateur pour sa box et son abonnement téléphonique. Elle s’empara alors d’un magazine qui traînait sur sa table basse et le feuilleta sans conviction. Et soudain, l’impression de malaise qu’elle avait depuis le réveil lui sauta au visage. Elle n’entendait aucun bruit. Pas un seul. Alors qu’elle vivait en plein centre-ville ! Elle se précipita à la fenêtre de la cuisine, celle qui donnait sur la rue. Il n’y avait personne, aucune voiture ne circulait alors qu’on était un jour de semaine et qu’il était 8h du matin. Elle se souvint qu’elle n’avait pas entendu sa voisine du dessus dévaler l’escalier comme à son habitude au moment où elle prenait son café. Lucie enfila un peu fébrilement son manteau, saisit son sac à main et sortit de chez elle. Elle ne croisa personne en allant vers sa voiture et les commerces de sa rue étaient tous fermés. Elle ouvrit sa portière et s’installa en s’empressant d’allumer la radio. Elle déglutit difficilement : la radio était aussi silencieuse que sa rue. Elle démarra en tremblant. Elle décida de se diriger vers son lieu de travail. Les trottoirs étaient déserts. Les fenêtres, les devantures et les portes étaient closes. Lucie essayait tant bien que mal de résister à la panique. Elle se gara sur le petit parking à sa place habituelle. Et là, elle comprit qu’elle ne trouverait personne au collège, ni ailleurs. Elle savait bien que ce moment devait arriver un jour ou l’autre. Elle se sentit triste mais étrangement sereine. Elle n’était pas légitime de toute façon. Mais, elle n’avait pas encore senti le grand coup de vent ni entendu les applaudissements. Il lui restait donc un peu de temps. Elle se demanda ce qu’elle voulait faire avant de disparaître pour toujours. Elle sourit doucement et remit le contact. Elle sortit de la ville en trombe et fila sur l’autoroute. Dans son rétroviseur, elle s’aperçut que la ville avait disparu, déjà elle n’existait plus. Lucie était seule, elle conduisait vite. Elle s’enivra de vitesse. Elle roula sans jamais s’arrêter vers l’ouest, vers la mer. Elle se gara au pied de la dune et sortit de la voiture en laissant la portière ouverte. Quelle importance maintenant ? Elle marcha doucement jusqu’au bord de l’eau et s’assit en regardant les vagues. Elle enleva ses chaussures pour sentir le sable sous ses pieds. L’air iodé était doux et le bruit du ressac la berçait. Elle ne bougeait pas tandis que le soleil glissait tranquillement vers l’horizon. Quand il plongea dans la mer en rougissant elle ferma les yeux. C’est pour maintenant, se dit-elle. Déjà, plus rien n’existait autour d’elle. Un grand coup de vent comme un puissant souffle tiède l’entoura et fit danser ses cheveux. Elle entendit des applaudissements et des rires. Alors, Lucie disparut dans les dernières lueurs du soleil.

« Wouhou joyeux anniversaire Lucie ! », hurlèrent une bonne dizaine de ses proches. Elle ouvrit les yeux. Sur le gâteau, les bougies étaient éteintes mais leurs mèches rougeoyaient et lançaient quelques fils de fumée. Lucie ne faisait jamais de vœu avant de les souffler. Elle imaginait plutôt quelle vie elle aurait eue si elle avait fait tel ou tel choix. Ce jour-là, celui de ses 35 ans, elle s’était demandée ce qu’elle serait devenue si elle avait choisi de passer son CAPES de SVT au lieu de tout plaquer pour se lancer dans des cours de théâtre. Mais cette Lucie-là n’avait jamais existé. Cette Lucie-là n’existait pas.

Par Pily80

Texte de Schiele

Sa première pensée à la sortie des limbes de son sommeil est pour les enfants. Pourvu qu’ils se réveillent le plus tard possible.

Une gueule de bois à côté de leur énergie bruyante est implacablement insupportable.
Pas question de devoir répondre aux interrogations mitraillettes de sa grande ou d’assurer les calins interminables du petit bonhomme avec un mal aux cheveux si cogné.
Mel veut juste retourner dans sa grotte. Enfin en trouver une, comater, seule.

C’est étrange pourtant, le soleil semble déjà bien haut , la maison est inhabituellement silencieuse. Suffisamment étrange pour qu’elle s’extraie du lit, chercher ce qui se trame et constater que l’appart est vide.
Leur père a du les emmener au parc, il connaît son état post soirées entre amis.

Bonheur de se prélasser tranquille qui devient vite inquiétant, alors que la cloche a déjà sonné l’heure du repas dominical des banlieusards. Et personne qui répond au téléphone.

Mel décuve, un peu dopée par l’adrénaline générée par l’inconnu de ce dimanche, saute dans son uniforme slim Uggs gros gilet et part à leur rencontre.
Pas un pékin dans les rues…pas mieux au parc…elle a beau être encore embrumée , Mel sent le bizarre de la situation.

Alors elle crie.
Un truc primal, du fond du gosier. Ca résonne dans la ville, retombe comme un soufflé. Personne ne réagit.
Lui revient en mémoire un épisode de la 4ème dimension : 2 personnages errant, revenant sans cesse sur le même chemin, dans une ville vide ; qui étaient en fait les poupées d’autres humains géants. Faisant ressurgir au passage la douleur pulsatile dans son cerveau, elle secoue frénétiquement la tête, refusant l’idée d’être manipulée par quiconque.
Mais ça ne fait revenir ni passant ni traffic.
Tout ce silence est maintenant lourd, il la cerne, pèse sur ses épaules.
Elle déambule dans les rues, mi hargarde mi perplexe. Partout même constat. Elle en vient presque à souhaiter croiser un zombie. Puis se dit qu’il va falloir arrêter les séries, qui semblent être sa seule référence culturelle. Même quand tout bascule, son cynisme n’est jamais très loin.

Alors Mèl enfourche son vélo de bobo. L’inquiétude lui donne l’énergie de pédaler jusqu’a sa proche capitale. En ne croisant aucun véhicule.
L’interrogation fébrile se mue subrepticement en sourire.
Pas de bouchon porte d’orléans?!! Elle peut griller tous les feux rouges sans vergogne.

Pas de trouducs qui bloquent les croisements en forçant le feu orange, elle roule au mileu des voies.
Pas de portière brutalement ouverte ou de clignotant oublié qui risquent de la renverser ? Elle chante à tue tête « girls in América » dans la descente de saint Michel.

C’est à présent une allégresse enfantine qui l’envahit. La jouisseuse en elle déboule, et lui fait balayer le surréalisme de la situation. Puis accueillir dans une allégresse totale, le retour de ses fantasmes de fillette. Passer une nuit de liberté dans un grand magasin. Comment de fois , par le passé, s’est elle bercée de ce rêve pour trouver le sommeil ? Sauf que là, comme un cadeau de la vie, pas besoin de stratagème pour s’y faire enfermer. Il fait jour, Paris est à elle ! Le plus dur finalement , c’est de choisir.

Mel repense à la coupole du grand palais croisé à son retour de boite. Elle ira plus tard. Sans plus tergiverser, elle prend la direction du Bazar de l’Hotel de ville.

Se saupoudrer d’un parfum haute couture. Se dessiner une bouche enfin gourmande de féminité avec un rouge puissant d’un étui siglé. Se parer d’une combinaison bustier, noire, juste bien coupée, qui laisserai affleureur la nature de son charme. Etre cette autre tant rêvée mais jamais assumée.

Farfouiller au rayon des jolis carnets, dénicher un stylo à la plume délicate pour y poser des mots de sa plus belle écriture. Monter sur la terrasse, déguster la plus douce des tartes au citron accompagnée d’un chaud thé Mariage. Embrasser la vue. Savourer Paris.
Se vautrer dans un king size moelleux. Se fondre dans l’histoire et les personnages d’un roman savamment choisi après de longues heures à chercher le bon.

Voilà tout ce à quoi elle aspire.
Du temps pour elle.
Donc face à elle.
Ce qu’elle fuit avec fureur dans chacune de ses sorties où elle se perd en s’étourdissant. Elle est là, libre.

Mais son bonheur est brutalement triste.
Ce « bonheur qui ne vaut que s’il est partagé ». Foutu Christopher McCandless. Foutu Sean Penn. Là tout de suite, elle les veux ses kids. Elle la veut la litanie des questions. Tout comme elle veut rassasier de ses bras autant qu’il en aura besoin.
Et des larmes coulent, d’un flot profond et continu. Longtemps. Des heures peut être.
Et c’est une sourde fatigue qui emporte Mél.
Qui sombre sans même se demander à quoi ressemblera demain.

Par Schiele

Proposition 10/2016

Bonsoir, 

Voilà, comme prévu, nous sommes dimanche soir et l’atelier prend fin. Les commentaires ont été clos sur l’ensemble des textes, mais vous gardez bien entendu la possibilité de les consulter. 

Merci pour votre participation à cet atelier !

Le prochain atelier aura lieu en novembre (lancement le vendredi 4 novembre au soir). Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes pour ceux qui le souhaitent.

Bonne fin de soirée et bonne continuation à vous tous!

Gaëlle

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Ce mois-ci, je vous invite à la solitude…

Je vous propose, donc, de mettre en scène un personnage qui en sortant de chez lui, un matin normal, se retrouve totalement seul, dans une grande ville d’habitude grouillante de monde et de vie, mais subitement déserte.

Est-il surpris, ravi, inquiet ? Cherche-t-il à comprendre ce qui se passe, court-il se cacher, fait-il comme si de rien n’était, ou profite-t-il simplement de cet instant unique ? Est-ce que cela l’inhibe, ou au contraire, lui donne un sentiment de liberté folle ?

Vous nous expliquerez, si vous le souhaitez, quelle est cette ville : réelle ou imaginaire, actuelle, passée, ou futuriste, tout est possible…. Quel est ce personnage, et à quel moment de sa vie cet instant étrange arrive…

Bref, racontez-nous les sentiments de votre « solitaire », et ce qu’il va faire de fou, ou de trop sage, à l’occasion de cette journée.

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