Août 1914. Mobilisation générale
Après le choc initial, la réalité prit toute son ampleur. L’abandon des foyers et des activités diverses fut pour les appelés un arrachement auquel personne n’était préparé. Ce manque de préparation s’illustra également par quelques déconvenues matérielles. Ainsi, quand Eugène Galtié et les autres mobilisés de St-Flour arrivèrent à la caserne d’Aurillac pour récupérer leur équipement, ce fut la consternation générale. Les magasins ressemblaient à des bazars livrés à de féroces pillages. Les salles, les préaux, les couloirs étaient encombrés d’effets répandus avec un désordre révoltant. Chacun s’était servi à sa fantaisie. Eugène qui n’avait jamais porté l’uniforme de fantassin réunit son fourbi tant bien que mal. Il ajouta toutefois à l’ensemble une paire de souliers de repos. Deux jours plus tard, il s’aperçut qu’ils étaient du même pied.
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