Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

Catégorie : Le projet conjugal (Page 1 of 2)

« Le projet conjugal » bientôt disponible !

Le recueil de nouvelles né entre novembre 2018 et juillet 2019 lors d’un atelier d’écriture permanent au sein de l’atelier « Écrire en ligne » va bientôt paraître en papier et version numérique. Idée cadeau pour Noël ? N’hésitez pas à me demander de quoi il retourne si ce n’est pas clair !

La description – 4e de couverture :

« Le projet conjugal », est un recueil collectif de 23 nouvelles basées sur de simples annonces matrimoniales tirées d’un recueil d’un siècle de petites annonces de la célèbre revue « Le Chasseur Français ».
23 textes écrits par 13 autrices et auteurs qui font revivre des inconnus — certains sont peut-être même encore de ce monde et pourraient, qui sait, retrouver ici leur annonce…
23 nouvelles qui ne parlent pas que d’amour, mais aussi de guerre, de paix, de bonheur, de drame, de solidarité, d’espoir, de beauté, d’aspirations, de la société, de nos vies…
23 nouvelles issues d’un atelier d’écriture, Ecrire-en-ligne, animé par Francis Mizio : les participants se sont entre-conseillés, corrigés, entraidés. Certains ont rendu leur version finale après avoir remis plusieurs fois leur ouvrage. Les autrices et auteurs ont choisi les quelques lignes d’une petite annonce -— annonce composée parfois de quelques mots seulement — et, à partir de ces éléments et des quelques indices, ont imaginé avec talent sous forme de fiction des moments de vies, des destinées d’inconnus.
23 tranches de vies très écrites, très abouties. 23 nouvelles mêlant fiction et faits réels, qui traversent un siècle aussi drôles ou graves qu’édifiantes ou émouvantes, aussi proches de nous… qu’universelles et intemporelles.

1990 (Juin) – « Les feux d’artifice de 1990 » – par Dilan

C’était l’avant dernier samedi de juin. On s’était retrouvées comme à notre habitude, chez moi, avec Marine et Selma. On contemplait le plafond, allongées côte-à-côte sur le sol. Nous gardions le silence, trop occupées à écouter la voix de Madonna sur sa chanson « Vogue », que la radio diffusait. Marine entama alors une chorégraphie avec ses pieds posés sur le lit, ce qui nous fit éclater de rire à l’assemblée et nous fit sortir du silence. Je me relevai pour m’asseoir et lançai tristement :
« Je vais trop m’ennuyer sans vous tout l’été. » Les filles compatirent silencieusement. Elles partaient en vacances chacune de leur côté, Selma en Normandie chez ses grands-parents et Marine en colonie dès la fin des cours au lycée, tandis que je me retrouverai seule car maman devait travailler et papa faisait le tour du monde en guise de lune de miel avec sa nouvelle femme …
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1898 (Mars) – Léonce – par Khéa

Paris, mars 1898
L’après-midi avait cédé sa place au début de soirée, Léonce quittait son lieu de travail, le siège social de la Société Générale au 54 rue de Provence dans le 9e arrondissement. Arrondissement qu’il avait vu évoluer en quartier d’affaires avec l’implantation des grandes banques, des compagnies ferroviaires, des grands magasins qui faisaient le bonheur de ces dames, au détriment de celui du portefeuille de leur mari et, ou, amant. La réunion enfumée, houleuse sur les crédits à court terme pour les industriels et négociants qui avait clos cette journée lui avait donné la nausée. L’air était doux, le printemps prenait ses aises, rentrer à pied lui ferait le plus grand bien. Il n’habitait qu’à quelques centaines de mètres, un appartement confortable au 1 rue Bleue, d’un immeuble bourgeois.
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1920 (Août) – par Nerika

La porte de sa chambre était toujours ouverte. Le bruit des autres le rassurait sûrement. Il faut dire que c’est rassurant un ballet d’infirmières qui défilent à heures fixes et passent de chambre en chambre. Pour certaines chambres, elles rentrent même à deux. Certains cris rythment parfois leurs passages. C’est aussi rassurant, tout l’est finalement, tout sauf le silence.

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1973 (Décembre) – « Béatrice » – par Lena

Les pieds dans l’eau, les algues aux narines, ma petite silhouette rit en tournant les yeux vers ma mère, les cheveux plus foncés et la peau plus jeune que maintenant. Je m’avance dans la mer et mouille mon maillot une pièce en un rien de temps. Je m’enfonce, m’enfonce… La tête sous l’eau, brusquement apparaît son visage… Jeune homme à la tignasse brune, qui me fait signe et puis s’en va plus vite qu’un banc de poisson. Je suis de nouveau à la surface, portée par de plus grandes jambes. Mes parents m’attendent au bord, le regard grave. Une culpabilité m’envahit, alors que j’aperçois une robe, un livre, un vinyle des Stones… emportés par l’eau. Je me rue dessus et nage vers le large, jusqu’à m’enfoncer et sentir l’eau salée dans mes poumons…
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1920 (août) – Eugène et Henriette – « Grand cœur » – par Fantomette44

Août 1914. Mobilisation générale

Après le choc initial, la réalité prit toute son ampleur. L’abandon  des foyers et des activités diverses  fut pour les appelés un arrachement auquel personne n’était préparé. Ce manque de préparation s’illustra également par quelques déconvenues matérielles. Ainsi, quand Eugène Galtié et les autres mobilisés de St-Flour arrivèrent à la caserne d’Aurillac pour récupérer leur équipement, ce fut la consternation générale. Les magasins ressemblaient à des bazars livrés à de féroces pillages. Les salles, les préaux, les couloirs étaient encombrés d’effets répandus avec un désordre révoltant. Chacun s’était servi à sa fantaisie. Eugène qui n’avait jamais porté l’uniforme de fantassin réunit son fourbi tant bien que mal. Il ajouta toutefois à l’ensemble une paire de souliers de repos. Deux  jours plus tard, il s’aperçut qu’ils étaient du même pied.
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1961 (novembre) – Éric et Luce – L’aviateur et la princesse (« c’est pas compliqué ! ») – par Sécotine

« C’est pas compliqué, tu n’as qu’à écrire une annonce ! »
Voilà le conseil que Michel avait donné à Éric, un verre de vin à la main, n’en pouvant plus de voir son ami déprimer depuis son divorce. Du fond du canapé, il observait les allées et venues des invités dans l’appartement parisien où Éric fêtait son 32ème anniversaire. L’alcool coulait à flot, les amis et connaissances se déhanchaient sur les souvenirs, souvenirs de Johnny Halliday, mais leur hôte ne participait ni à la danse ni aux conversations. Il se plaignait de la solitude, qui rend tout moche. Michel le secoua un peu : « Oh la la, vraiment, c’est pas dur de se trouver une jolie fille, mais toi tu cultives l’art de la solitude ! »
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1953 (janvier) – Jeanne – « « C’est l’intention qui compte » – par Ketriken

Le « coup d’après » est parfois rude à encaisser.
Les bûches terminent de se consumer lentement dans la cheminée, car bien qu’on soit en septembre la fraîcheur s’est déjà installée, comme un avant-goût d’automne, un temps de rentrée des classes. Jeanne pose son stylo sur la table du salon et la dernière copie sur le tas de droite. Voilà, c’est fait, c’est corrigé, elle pourra rendre les devoirs demain aux élèves de terminal B, promotion 1978, du «lycée Madame de Sévigné», à Charleville-Mézières.
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1901 (septembre) – par Manu

Annonce : « Veuve 38 ans, aimante, femme d’intérieur, habitant charmante propriété, épouserait veuf ou célibataire de 45 à 60 ans ayant fortune »
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1973 (Mars) – « Anne-Solange et Philippe », par Khea

Entre les barres d’immeubles de la ZUP de Wattignies, ville de la banlieue lilloise, une silhouette presse le pas, retranchée derrière un parapluie à rayures. Un bien maigre rempart de tissu imperméabilisé contre ces giboulées de mars cinglantes, déversées par un ciel de plomb et violemment encouragées par le vent qui se déchaîne pour désarmer cette frêle silhouette de sa défense dérisoire maintenue très fort par ses deux mains. Résister encore le temps de franchir les quelques mètres qui la séparent de son immeuble.

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