La porte-fenêtre donnant sur la terrasse est ouverte afin de recueillir un improbable courant d’air. Ces canicules qui arrivent de plus en plus tôt dans l’année sont épuisantes et celle-ci ne fait pas exception.
Pourtant, des grondements lointains sur Paris et les éclairs qui zèbrent le ciel laissent espérer que crève cet abcès de chaleur.
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Catégorie : CatFev2021
Été 1971 – Mon frère et moi attendions Papa de pied ferme depuis une demi-heure, postés dans la cour, chacun voulant avoir le privilège de l’apercevoir le premier. Plus petite en taille et en âge, je trichais en passant ma tête entre les barreaux tandis que Jean-Marc regardait au loin par-dessus la porte. Maman nous parlait de la fenêtre de la chambre du 1er étage, nous mettant en garde contre le soleil, et nous rappelant que même s’il fait chaud, il fait bon, la vie coule comme une chanson, nous devions garder casquette et chapeau de paille sur nos têtes et non par terre.
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C’est une vraie fournaise. On a pourtant baissé les stores, laissé les portes et fenêtres ouvertes de chaque bureau pour tenter de créer un courant d’air. Initiative improductive, la canicule de ce mois de juillet est sans pitié. Chaleur, sudation. Quelques chanceux se sont équipés d’un mini-ventilateur de table, Calor est devenu leur meilleur ami.
Je venais de commencer l’ascension de la dune. Un vent tiède s’était levé et hurlait maintenant à mes oreilles. Des bribes de souvenirs et de visions fugaces m’assaillaient : des cheveux blonds, des doigts entrelacés, les mains de Thomas posées sur mes épaules, les pressant avec douceur, la brume se levant et nous encerclant comme pour mieux nous isoler du reste du monde … C’était il y a longtemps, quand les étés étaient plus frais !
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Mes yeux se sont fermés. Je m’imprègne de cet instant fugace de bonheur fragile. Un frisson de bonheur intense m’étreint. Je suis seule, calme et tranquille, posée tout là-haut sur la dune comme sur le toit du monde. Je tortille mes fesses pour me caler un peu mieux dans le sable. Apprécie sa texture compacte qui épouse mes rondeurs. Plonge mes mains de chaque côté dans la masse. La malaxe. La triture. Je souffle un grand coup et ma posture droite se voûte. Mon dos part en point d’interrogation. Mes épaules se relâchent vers l’avant. Ma tête bascule en arrière pour mieux offrir mon nez au soleil chaleureux. J’entends ma mère : « Mais comment te tiens-tu ma fille ? Redresse-toi. Tiens-toi droite ». À cette pensée, mon esprit sursaute, ouvre timidement un œil dans lequel plonge un soleil aveuglant. Je cligne. Larmoie. Pose sur mon nez les lunettes de soleil qui étaient posées sur mon crâne. Ajuste ma vision d’une main collée au front. Non, rien à droite, rien à gauche. Elle n’est pas là. Tant mieux. À cette seule constatation, mon dos se vrille davantage, mes poumons râlent de plus belle. Décidément, qu’il fait bon être là… Une brise légère frôle mon visage. Mes cheveux libérés caressent mes épaules nues. Je souris. Me détends. Me gargarise du moment.
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Actuellement, nous attendons toutes et tous bien des choses car c’est ahemmm… compliqué… mais entre autres, et comme chaque année, banalement : le retour des beaux jours. Le printemps, la douceur, la lumière, le soleil sur le visage… Enfin, d’où je parle en tout cas, c’est ainsi (Ce n’est vraiment pas très original, ce que je dis, là, certes, mais ce serait bien que ça revienne enfin). Le mois dernier, alors que je me demandais ce que j’allais bien pouvoir proposer pour cet atelier (et avoir écarté après deux heures de recherche une idée qui ne se fera que plus tard, je pense), je désespérais. Qu’allais-je proposer comme base d’écriture ?