La maison est silencieuse, je suis seule. Je monte l’escalier menant au 1er étage où se trouve mon petit bureau, mon bazar à moi. J’ai un rendez-vous, celui de l’échappée belle avec celle qui me transporte, l’écriture. Je pousse la porte, la referme derrière moi. Je respire profondément savourant l’ambiance un peu bohème de cette pièce. Finalement, et comme à chaque fois, j’entrouvre la porte légèrement, pour qu’il puisse entrer, s’il veut…
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Catégorie : CatMars2018-1
Affalé sur le divan, je verse dans ma coupe les dernières gouttes d’un Clos des Papes 2009 entamé un peu plus tôt. Mon cellier est désormais à sec, mes réserves d’eau-de-vie épuisées ; « eau-de-survie » devrais-je plutôt dire…
Insidieusement, le chaos s’est installé autour de moi dans le dernier mois.
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« Beaucoup difficultés avant bonheur… »
Il se demandait ce qu’il faisait là, pourquoi il avait laissé sa cousine l’amener ici. Les doigts de Madame Rita dansaient au dessus de sa boule de cristal. Elle devait frôler la soixantaine, avait une certaine prestance, des bagues sur chaque doigt. Ses dons lui venaient de sa mère et de sa grand mère. Elle s’interrompit et alluma une cigarette, la porta à sa bouche puis la posa sur son cendrier. la fumée qui sortait de ses narines rejoint rapidement celle qui remontait, serpentant du cendrier. Elle reprit :
« Beaucoup argent travail ».
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Charles était un petit garçon tout à fait ordinaire. Son maître à l’école le grondait bien de temps à autre pour un peu d’impertinence ou une leçon mal apprise, mais pas plus qu’un autre élève de sa classe. A la maison, son père docteur recevait ses patients au rez-de-chaussée de la haute demeure familiale, il ne fallait donc absolument pas courir dans les escaliers, crier ou faire de bruit. D’accord, il lui arrivait, là aussi, de se faire tirer l’oreille de temps à autre pour un galop involontaire dans l’escalier ou un vrombissement de moteur échappé du fond de son ventre lorsque, pris dans l’action, il conduisait son avion de chasse le long des couloirs. Mais là encore, il n’était pas, ni grondé, ni puni, davantage qu’un autre. Il faut dire que Charles était fils unique, alors, la plupart du temps il se tenait assis par terre le dos appuyé sur son lit à lire ou à gribouiller bien sagement.
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Il y a longtemps – j’habitais alors place des Vosges, le quartier n’était pas encore ce qu’il est devenu, la librairie à l’angle de la rue du Pas-de-la-Mule n’avait pas été remplacée par une galerie, une vieille femme déguisée en gitane m’aborda alors que je rentrais chez moi. Je devais être très fatiguée ou triste, j’ai remarqué, c’est toujours dans ces moments-là qu’on m’aborde, mendiants ou témoins de Jéhovah, ça dépend du quartier.
Ce jour-là, c’était une diseuse de bonne aventure qui me demanda ma main. Elle voulait de l’argent. Je la lui tendis.
L’anniversaire de ma fille aînée approche. Un vent de nostalgie me ramène en mémoire l’été précédent mes seize ans… Un merveilleux été passé avec deux de mes meilleures amies, Delphine et Myriam en bord de mer. Insouciance et effronterie définissent parfaitement cette période, premiers émois amoureux, premières promesses d’amitié pour la vie et comme pour matérialiser nos engagements, la rencontre tout à fait extraordinaire de Madame Rose, diseuse de bonne aventure… Une vie toute tracée devant nous, les étincelles dans les yeux et le chaud au cœur, voilà ce que Madame Rose nous avait prédit à toutes les trois : une amitié indestructible, un amoureux qui deviendrait un époux fidèle, de beaux enfants… Une vie rêvée.
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Novembre 2016
Mais elle m’agace ! Si, si. Ma femme. Elle m’agace. Elle doit trop lire tous ces nouveaux magazines de « développement personnel », ou je ne sais quoi. Trouver un sens à sa vie. Rester ouverte aux « synchronicités ». On s’en moque du scarabée d’or de Jung ; une coïncidence tout au plus. Elle voit des signes partout. M’est avis qu’elle voit surtout les signes qui l’arrangent et qu’elle les interprète pour qu’ils aillent dans son sens. « Oh, un magazine qui parle des bienfaits des massages et justement un nouveau salon a ouvert dans la rue d’à côté. Je dois y aller, c’est un signe ». Et hop, elle y dépense des fortunes.
Bon, pour l’instant, elle ne m’a pas fait acheter de voilier sous prétexte que le photographe au coin de notre rue en a mis un tirage en vitrine… j’ai peur que cela ne tarde !
Et maintenant, ladies and gentlemen, parlons de l’inspiration. Comment ça vient. Comment ça s’en va. Comment ça arrive. Comment ça pousse. Prenons, par exemple, pour cette première proposition de mars, une chanson (encore !), de la vraie variétoche pure (encore), (et) encore, à l’origine d’une inspiration : Torn de Natalia Imbruglia…
Mais auparavant, histoire de faire mon prof, je tiens à vous raconter rapidement une histoire. Une histoire personnelle d’inspiration (si ces propos préliminaires bien longs qui visent à pallier le discours en présentiel permettant d’aider à l’inspiration vous épuisent…, filez directement à la fin !).