Ateliers d’écriture créative, de fictions, animés par Francis Mizio

Catégorie : CatOct2017

Texte d’Ademar Creach

Elle ne l’avait pas prévu.

Elle n’avait pas prévu que sa vie allait changer. Par hasard.

C’était l’année dernière. Dans le métro. A l’opposé de son wagon, un attroupement. Elle comprit qu’une agression venait d’avoir lieu. Encore. Un fait divers qui ne ferait même pas quelques lignes dans le journal. Alors qu’une personne était choquée, blessée. Au mauvais endroit. Au mauvais moment. Le groupe descendit à la station suivante, soutenant la victime, veste déchirée et hématome sur la joue. Pour Elisa, il restait quelques stations. Elle ressassait son amertume. Une petite vie à se morfondre entre un boulot alimentaire à mi-temps et un studio impersonnel. Sans amis. De vagues connaissances tout au plus. Jeune, elle avait rêvé de tellement plus. Elle se voyait écrivain. D’ailleurs, c’est pour ça qu’elle avait pris ce travail : il lui laissait du temps pour écrire. Ce qu’elle avait fait. Deux manuscrits. Et uniquement des réponses négatives. Quand les éditeurs daignaient répondre. Le mi-temps provisoire était devenu durable et à peine suffisant. Découragée. Elle n’écrivait plus. Plus d’envie. Plus d’idées.

Elle ne l’avait pas prévu.

Elle se demandait encore pourquoi elle avait traversé le wagon pour sortir par l’autre porte. Le hasard vraiment? En remontant le wagon, elle gardait la tête baissée, son regard errant sur les sièges. Et, sous le dernier siège, un carnet. Rouge. Elle se pencha pour le ramasser. Il avait dû tomber d’une poche, d’un sac pendant l’agression. Elle le feuilleta rapidement pour voir si elle trouvait un nom. Un numéro. A première vue, rien. Difficile de le rendre dans ces conditions. Elle le mit dans son sac pour le regarder plus attentivement chez elle. Ce qu’elle fit. Avec un verre de vin rouge. Elle prit le temps de « lire » les différentes listes – Pain, eau, chaussettes, Céréales – appeler dentiste, RV Myriam, Anniversaire Maman. Et le reste. Bref, elle lut l’intégralité du carnet. Et but la presque totalité de la bouteille. D’où peut-être son idée.

Elle ne l’avait pas prévu.

Le succès. De son manuscrit. Elle l’avait envoyé à quelques éditeurs. Et on l’avait rappelée. Après quelques retouches, le livre était sorti. Dans les librairies, elle ne se lassait pas de voir la couverture. Avec son nom dessus. Elle avait donné quelques interviews, elle racontait toujours la même histoire : le roman était fortement inspirée de sa famille. Qui depuis lui en voulait. Elle savait que les gens aiment les histoires « presque » réelles. Avec des histoires autour de l’histoire. Alors, voilà, elle avait inventé ce bannissement familial suite aux révélations de secrets honteux. Elle, elle savait qu’elle n’avait pas fait de mal. Du moins, à sa famille. A l’autre ? Elle préférait ne pas y penser. Elle était très douée pour faire l’autruche, Elisa. Le tourbillon médiatique lui permettait d’éviter de penser. Et maintenant, on parlait de faire un film tiré de son roman.

Elle ne l’avait pas prévu.

Elle n’avait pas prévu que tout ça l’empêcherait de dormir. Elle avait préféré savourer. Persuadée qu’elle avait si bien travesti les choses qu’elle ne risquait rien. Pourtant, maintenant, elle avait peur. Elle était toujours angoissée, sur les nerfs. Et si elle était découverte ? Et si la fille se jetait sur elle lors d’une émission ? Dans la rue ? Comment faire ? Comment avouer maintenant ? Que rien n’était vrai. Qu’elle avait juste enrobé. Réécrit. Changé les noms. Essayé de camoufler les choses. Son inspiration ne venait pas de sordides histoires de familles. Mais d’un carnet rouge. Où la presque totalité du texte existait déjà. Elle avait fait plus que s’en inspirer. Et son éditeur qui réclamait au plus vite un deuxième livre, pour surfer sur la sortie du film inspiré du premier. Et elle n’y arrivait pas. Paralysée par la peur. Et le manque d’inspiration.

Elle ne l’avait pas prévu.

Qu’elle ne tiendrait pas. Qu’elle était incapable d’écrire quelque chose de valable. Qu’elle n’était qu’un imposteur. Alors, elle disparut. Les ventes de son premier roman repartirent de plus belle, boostées par le mystère de sa disparition. Personne ne sut ce qu’Elisa était devenue. Personne ne comprenait qu’elle puisse se priver d’un tel succès. Alors on commença à se demander si sa disparition était volontaire. Si on ne risquait pas de retrouver son nom, dans la rubrique faits divers plutôt que littéraire. On chercha, on fouilla. Puis le temps passa. Plus d’Elisa. Devait arriver ce qui arriva. Comme elle le souhaitait finalement, on l’oublia.

Par Ademar Creach

Texte de Ptiteco

Venger les roux. Marc ne se souvenait plus quand lui était venue cette idée. Mais le soir de cette agression dans le métro Londonien, elle prit une place grandissante dans son esprit. Ce type qui l’avait agressé faisait bien deux fois sa taille, trois fois sa corpulence. Etait-ce utile de rajouter qu’il avait de beaux cheveux bruns épais, qui le rendaient beau, ténébreux, tout ce que Marc n’était pas. Il l’avait bousculé en le traitant de « sale rouquemoute », et il l’avait sommé de dégager parce que « son odeur de roux » l’importunait.

De la même manière que certains supportaient les insultes racistes, ou homophobes, Marc encaissait depuis sa plus tendre enfance celles portant sur la couleur de ses cheveux, ses tâches de rousseur, sa peau laiteuse. Sa famille n’y était pas étrangère, seul roux de sa fratrie, sa mère Caroline s’était beaucoup amusée à le déguiser tantôt en citrouille, tantôt en carotte à chaque Halloween, et ce jusqu’à ses 12 ans.

Marc s’était habitué aux mauvais mots, si bien qu’aujourd’hui, cette nouvelle insulte, sans le mettre en colère, ne faisait que raviver son sentiment d’infériorité. Marc avait du mal à trouver un quelconque réconfort dans la vie qu’il avait construite. Il vivait en colocation avec Gary, geek collectionneur de tous les produits dérivés de Star Wars et autres Star Trek, dans un tout petit appartement de la banlieue de Londres. Son travail d’agent d’entretien ne lui permettait pas de s’offrir mieux.

Non, le réconfort il le trouvait dans son admiration pour une grande figure anglaise : le prince Harry, son mentor, son modèle. Lui aussi était roux, et lui aussi souffrait de vivre dans l’ombre de son père, et de son frère, futurs héritiers de la couronne. Ce soir-là donc, en rentrant dans son petit appartement sombre après une pénible nuit de travail, il s’adressa comme souvent au portrait d’Harry affiché au mur : « Tu sais Harry, si tu me le demandais, je crois bien que je pourrais nous venger…». Mais cette fois, au lieu de rester immobile, le visage du prince se mit en mouvement, sa bouche s’étira en un sourire et Marc entendit « je sais ce que tu vis, toi et moi sommes unis à jamais par notre couleur de cheveux, et je sais que tu vas m’aider à venger les nôtres ». Marc ne sut jamais vraiment si cette voix qu’il avait entendue était réelle ou le fruit de son imagination, toujours est-il qu’il se mit en tête de tuer Charles et William pour qu’Harry puisse avoir accès à la couronne et venger définitivement les roux.

Cette nuit il ne dormit pas, trop excité par son projet. Il devait vite réfléchir à un plan. Il procéda méthodiquement. Qui tuer : d’abord Charles, premier héritier, puis William. Comment : en fabriquant une bombe artisanale. Marc savait qu’il n’aurait pas de mal à trouver un tutoriel sur internet. De quoi avait-il besoin : gants en latex, masques de protections, gaz et autres produits chimiques variés. Il les commanda le soir même. Demain il pourrait commencer à assembler son matériel. Ne resterait plus qu’à trouver le moyen d’atteindre les princes Charles et William.

Les jours suivants, Marc semblait animé d’un nouvel élan. Lui qui paraissait d’habitude si abattu avait retrouvé une certaine joie de vivre. Parce qu’il avait enfin un objectif. Il allait tuer les tyrans, il allait enfin attirer l’attention sur la souffrance qu’il endurait avec ceux qu’il appelle ses frères, il sait que tout le monde verra sa métamorphose, son passage de représentant d’une communauté bafouée, à un terroriste en puissance. Il se sentait nourri d’une nouvelle force mentale, celle que Harry avait su lui insuffler en lui parlant.

Mais Marc n’est pas allé jusqu’au bout de son dessein. Un soir, Gary, en voulant emprunter un disque dur à son colocataire a découvert son journal, là où il couchait toutes ses idées un peu folles. En fouillant un peu il découvrit aussi pas mal de produits chimiques. Gary savait que Marc n’était pas franchement un prix Nobel de sciences, et que la présence de tous ces produits était suspecte. Son attitude euphorique inhabituelle des derniers jours finit par le convaincre de prévenir la police qui arrêta Marc, l’interrogea et le mit en examen. Le lendemain, on pouvait lire dans la rubrique « faits divers » le titre suivant : « Pour venger les roux, il projetait de tuer le prince Charles ».

L’histoire n’a jamais dit si Marc avait fini par accepter sa couleur de cheveux…

Par Ptiteco

Texte de Mistouflonne *

« Surprise sur le chantier : une correspondance secrète dans le faux-plafond ! Lundi dernier, sur le chantier des anciens bureaux de La Poste destinés à être transformés en appartements luxueux, un ouvrier a fait une découverte surprenante. Dans le faux-plafond de ces locaux désaffectés depuis une dizaine d’années, une boîte métallique était dissimulée. Il s’agit d’une boîte en fer qui contenait à l’origine des biscuits. Mais en lieu et place des sablés bretons, l’ouvrier a découvert une bien curieuse correspondance : les lettres d’Antoinette à Ernest, datées de l’année 1922. Émue par la découverte, l’entreprise de bâtiment lance un appel pour essayer de retrouver la trace des familles des deux mystérieux correspondants… »

Depuis quand une entreprise peut-elle être émue ? Cette approximation linguistique des rédacteurs de Nice-Matin agace toujours autant Andrée, mais elle ne peut s’empêcher de réprimer un petit sourire à la lecture de cette information insolite. On ne soupçonne pas tout ce qui se trame derrière les murs…

Elle referme son quotidien, le replie soigneusement parce qu’elle a horreur des journaux chiffonnés et range enfin ses lunettes de lecture dans l’étui rouge. Il est 10h27. Elle doit encore s’installer dans son fauteuil confort et se brancher sur Antenne 2 si elle ne veut pas rater Monsieur Beccaro, ses mots et ses boules noires. Elle sait bien qu’on ne dit plus Antenne 2, mais ce n’est plus à son âge qu’elle va faire l’effort de s’adapter. Après tout, qui est-ce que ça peut déranger ? Elle vit seule depuis longtemps et même quand René était encore vivant, il n’était pas du genre à prêter attention à ce genre de détails.

Celui que ça fait le plus rire, c’est son petit-fils, Alexandre. Le choc des générations : ils en ont parlé récemment dans le supplément magazine du dimanche. Marronnier de journaliste ! Le fait est qu’Alexandre prend soin de sa grand-mère, du haut de son adolescence. Il la maintient dans le cours du temps qui passe trop vite et veille à ce qu’elle ne reste pas sur le bord du chemin. Elle ne comprend pas toujours tout et même souvent rien, mais elle aime qu’il prenne le temps de lui expliquer tous ces appareils modernes. C’est un peu abstrait et finalement, elle ne l’écoute souvent que d’une oreille. Surtout, elle partage du temps avec lui. Elle profite de sa présence et de ses boucles blondes qu’il a conservées de l’enfance.

D’ailleurs, le lendemain, c’est jour de visite. Le mercredi, entre les cours et le basket, il aime bien venir se faire offrir un petit steak chez mamie : ils échangent une bise chaleureuse et les dernières nouvelles. Il entre dans l’appartement avec toute sa jeune vitalité avant de balancer sur la table son sac à dos en toile et le quotidien gratuit récupéré dans le tramway. Andrée remarque tout de suite qu’eux aussi ont relayé l’appel de la boîte à biscuits. Quand il la surprend en train de loucher sur le titre un peu ridicule, « Le faux-plafond cache t-il un vrai secret ? », il sourit et lui demande si elle a déjà entendu parler de cette histoire, quand elle travaillait encore dans ces locaux.

Jamais. Et comment aurait-elle pu être au courant puisqu’elle a été mutée à Nice seulement deux ans avant de prendre sa retraite ? Autant dire qu’Ernest et Antoinette devaient déjà avoir quitté ce bas monde depuis belle lurette ! Pourtant, depuis ce matin, elle a repensé à cette petite histoire. Dire que pendant qu’elle s’occupait de trier des tas de lettres, d’autres dormaient peut-être au-dessus de sa tête au milieu de miettes au beurre salé ! C’est alors qu’Alexandre, sans prévenir ni se départir de son sourire qu’elle aime tant, lui lance distraitement mais sûrement: « Et si tu essayais de percer le secret d’Ernest et Antoinette ? »

Il est fou ce gosse ! Elle ? Andrée ?! Se mettre à jouer les enquêtrices à deux sous alors qu’elle ne parle à personne et ne s’aventure guère au-delà du bout de la rue ? Ridicule !

Mais Alexandre sait ce qu’il fait. Il lui propose de l’aider. De nos jours, avec ces histoires de toile et de réseaux sociaux auxquelles elle ne comprend toujours rien, ils devraient y arriver ! Elle a sa mine renfrognée de grand-mère qu’on ne chamboulera pas si facilement, mais il est déjà en train de pianoter frénétiquement avec ses deux pouces sur son écran. « On lance l’opération Biscuit postal ? ». Elle lève les yeux vers Son Grand, comme elle l’appelle depuis qu’il est tout petit. Elle ne dit pas oui, mais on ne l’entend pas vraiment dire « non » non plus…

Par Mistouflonne

Texte de Raminagrobis

Hier soir aux alentours de 22 heures, Monsieur Gaston Poiral est décédé d’une crise cardiaque à son domicile suite à « de trop gros efforts sur son vélo d’appartement » selon sa femme Lucette.

Si vous voulez rendre un dernier hommage à cet ancien de la marine marchande plus connu des Saint Georgeais en tant qu’employé municipal au cimetière du Coteau, l’enterrement aura lieu en ce même cimetière où il a tant œuvré pour nos chers défunts, samedi 4 novembre à 16 heures.

 

Gaston est mort et c’est tant mieux !

Il fallait lui faire à manger et c’était la barbe avait avoué Lucette à la concierge.
Lucette vit seule avec Cachou maintenant. Cachou mange des croquettes, c’est plus simple. Si Gaston avait mangé des croquettes lui aussi, Lucette l’aurait peut-être mieux aimé…
Mais Gaston était un homme, un homme qui bouffe, un homme qui boit, un homme qui frappe.
Cela faisait plus de quarante ans qu’il avait cloîtré Lucette dans cet appartement face à la mer grise. Ça lui rappelait ses années dans la marine marchande à Gaston. Mais Lucette elle, ça ne lui rappelait rien. Et sûrement pas sa vie d’avant, derrière le comptoir de la joyeuse Brasserie du Centre. Sa vie sans Gaston. Avant son erreur au long cours.
Enfermée dans la chambre, pour échapper aux provocations avinées de son mari, Lucette observait souvent la dame d’à côté. Elle recevait beaucoup d’amis. Lucette voyait toujours la camionnette du traiteur stationnée devant la Villa Myosotis. Avec ses invités, cette femme riait, jouait aux cartes, dansait. Même en plein hiver, la mer était bleue pour elle.

Gaston est mort et c’est tant mieux !

Une crise cardiaque, alors qu’il s’acharnait sur elle avec ses mots, avec ses poings. Cette mort brusque avait figé à jamais l’expression de haine sur son visage de méchant vieillard. Lucette n’avait pas pleuré, pas crié, mais simplement appelé la concierge, qui avait appelé les pompiers, qui avaient appelé les croquemorts…
Lucette enfile sa blouse grise et prend la laisse de Cachou. Elle ne sert plus qu’à promener le chien désormais…la laisse, pas Lucette ; parce que Lucette, maintenant, elle sert à autre chose qu’à recevoir les coups de Gaston. Elle sert de cuisinière à Claudia, la dame d’à côté. Et elle adore ça, Lucette. Avant de rentrer chez elle, le soir, il lui arrive même de surfer sur le net avec sa patronne. Elles regardent des recettes, des paysages, des robes et parfois même, des hommes.

Gaston est mort et c’est tant mieux !

Pour Lucette mais pour sa voisine aussi. Bien sûr, Claudia invite toujours ses papillons, « sa bande de pique-assiettes », comme elle dit… mais c’est surtout pour Lucette maintenant. Elle aime tant cuisiner ici, elle a tellement besoin de cette gaîté, de cette légèreté, de cette joyeuse agitation et des compliments qui fusent : « Quel délice votre tarte au citron ! Quelle merveille votre blanquette, Lucette. Elle en a de la chance, Claudia, de goûter chaque jour à vos petits plats ! »
Si elle s’écoutait, Claudia, elle ne verrait plus que Lucette. Ses expressions Saintongeaises, Comment ça va t’y ? Aïlle-donc ! Hé ben mon heu ! Ses poils aux pattes, ses yeux écarquillés devant l’ordinateur, ses fous rires aux cartes, sa douceur avec Cachou, sa gentillesse avec la concierge, les vendeuses dans les magasins et surtout avec elle, Claudia.

Une vraie Lucette et c’est tant mieux !

Lucette se dit qu’elle peut enlever le gris, tout le gris.
Déjà la mer n’est plus jamais de cette couleur, elle est d’argent par mauvais temps et d’azur sous le soleil.
Claudia a emmené Lucette au grand magasin dans sa petite Fiat rouge. Elle a poussé son amie dans la cabine d’essayage avec plein de cintres chargés de jaune, de vert et de rose.
Lucette a laissé glisser à ses pieds sa triste blouse couleur de pluie, comme une vieille peau.
Pendant quelques minutes, elle a osé contempler ses épaules voûtées et son dos malmené. Les zébrures étaient déjà moins visibles depuis six mois sans coups.
Alors, elle a passé la robe verte, la veste jaune et le foulard rose puis elle s’est plantée devant Claudia :
– Ça fait pas trop carnaval ?
– Non, ça fait trop… la nouvelle Lucette!

Par Raminagrobis

Texte de Melle47

« Demi- heure, café des artistes ».

Je balance le texto en mode groupé à Rémi et François, choppe mon sac à dos, mon skateboard, dévale les deux étages et balance ma planche sur le trottoir. En trois poussées je suis lancé et slalome au milieu des rares joggeurs du dimanche matin. Je suis en nage, la chaleur, l’empressement à rejoindre mes meilleurs amis depuis toujours et surtout l’adrénaline dû à l’angoisse qui inonde mes veines… J’accélère encore, j’y suis presque. J’arrive en terrasse, récupère ma planche au vol, je bouscule presque Marie qui se dirige vers mes potes. Je fourre mon skate et mon sac sous la table, jette dessus le Sud-Ouest du matin et montre le gros titre des faits divers aux deux ahuris qui me font face. Je m’effondre sur la chaise le souffle coupé. Pas le temps de se laisser abattre, je respire à fond, salue la jolie Marie, commande un café et un grand verre d’eau, il faut que je me calme. Je me tourne vers mes deux complices. La mâchoire de notre timide Rémi s’est décrochée, ses yeux ronds comme des billes fixent le journal, il a rougi sous le stress et je devine déjà la sueur perler sur son front. François passe la main dans sa tignasse et se frotte nerveusement la nuque en lâchant un chapelet de jurons.

Marie arrive avec son plateau et nous sort hilare : « Bah dites donc, vous trois, un dimanche matin avec ces têtes, c’est une première… ». Elle pose notre commande et rejoint Fred au bar.

Je regarde alentour, personne ne nous espionne, ça y est, je deviens parano. Je rentre la tête dans les épaules, me penche au-dessus de la table et chuchote : « Putain, mais qu’est-ce qu’il lui a pris à Antoine ? ». J’écrase furieusement l’article du doigt. La colère et l’incompréhension s’ajoutent à la peur et je relis l’entrefilet à voix haute, comme pour mieux m’en imprégner. Non, je ne rêve pas ! « A Bordeaux, un jeune homme revient sur les lieux d’un cambriolage… Pour s’excuser ! ». Il l’a fait cet abruti, j’y crois pas…

Hier après-midi, on est allé rendre une petite visite à cette pimbêche de Cathy qui a été plus que peau de vache avec Lily, la copine de François. On voulait juste lui fiche la trouille. On est entré chez elle par le balcon. On s’était dit qu’on allait juste fouiller, mettre un peu le souk, s’en boire une sans rien casser. Quand même, on n’est pas comme ça ! Et puis, la situation nous a échappé je dirai. On s’est dit qu’on allait lui faucher un truc. Pas grand-chose, juste pour se marrer. Moi, j’ai attrapé son cours de chimie et on s’est tiré en rigolant. J’avais rendez-vous avec mon frangin alors on a tous filé chacun de notre côté…

« T’as pris quoi ? » je grommelle à Rémi qui me regarde toujours avec des yeux exorbités. La parole n’est pas encore revenue mais il secoue frénétiquement la tête de gauche à droite. « Quoi ? » je récidive mon regard dans le sien. « Rien… », répond-il enfin. « Quoi, rien ? T’as rien pris, c’est ça ? ». « Non, j’ai rien pris… Je ne savais pas quoi prendre… et puis c’était pas l’idée au début ». Je souffle, excédé, me tourne vers François et me colle juste sous son nez. Lui, je le sais, c’est pas un rigolo. « Et toi ? T’as pris quoi, gros ? ». Silence… Il me jauge par en dessous, la main toujours sur la nuque avec ce petit sourire en coin qui ne me plait pas. La peur revient tout à coup. « Quoi ? » j’interroge de nouveau. Silence… Je flippe, il a fauché quoi le François ? J’essaye de me souvenir, il était où ? Dans quelle pièce ? Non, ça m’revient pas, aucune idée. J’empoigne son t-shirt, toise son sourire satisfait et articule : « Tu as pris quoi ?». « Un flingue » il balance tout à coup goguenard. Alors là, pour le coup, c’est moi qui reste sans voix pendant que Rémi commence à s’agiter sur sa chaise en répétant affolé « Non, non, non… ». Je lui balance une claque derrière la tête et lui grogne de se la fermer, les yeux toujours plantés dans ceux de François. « T’as pris quoi ? ». « Un flingue, j’te dis » répète François. « Il y avait un flingue chez elle, je l’ai pris, voilà tout ! ». « Mais t’es complètement barge ou quoi ? », je lui crache en lui assenant un grand coup dans l’épaule. « On fait quoi maintenant, hein ? » je sonde en les regardant tour à tour. « Et puis, d’ailleurs, vous savez ce qu’il a pris Antoine ? ». Rémi annonce sans hésiter « Son journal… Il a chouravé son journal… ». Ma mâchoire se décroche encore une fois…

Un flingue, un journal, un fichu cours de chimie et … rien…

Mais dans quelle embrouille on s’est fourré ?

Par Melle47

Texte de Zu

Lundi 5h, le réveil sonne, se lever, boire un café.

J’aime être la première arrivée dans les bureaux de la rédaction. Allumer l’ordinateur, rapidement vérifier les mails, me servir un café avant l’arrivée du reste de l’équipe.

Je traite des sujets d’actualité, et suis journaliste d’investigation depuis bientôt sept ans dans un des plus grand quotidien tokyoite. Cela fait maintenant quelques mois que mes articles sont régulièrement publiés dans l’édition du samedi. J’aime cette adrénaline, chaque semaine se renouveler, trouver LE sujet.

La réunion de rédaction a lieu tous les jours à 8h, et c’est lors de celle-ci que se décide quel article paraitra le lendemain. Si le sujet n’est pas assez bon, s’il n’aiguise pas l’intérêt des lecteurs, un autre prendra sa place.

Mardi 5h, le réveil sonne, se lever, boire un café.

Dix messages d’Itsuo ce matin, nous devions nous retrouver hier soir. J’ai quitté le journal à 22H17, je suis rentrée, il me semble ne pas avoir mangé.

Cela fait maintenant trois semaines que nous nous sommes vu, il me manque mais ce travail est une priorité. Je l’appellerai si je prends une pause à midi. C’est compliqué pour lui de comprendre mais si je ne suis pas là, si je ne donne pas le meilleur de moi constamment, un autre me remplacera.

Je lui ai promis de poser des congés fin du mois et que nous irions ensemble à Kamakura. Voir Kamakura au printemps…

Mercredi 5h, le réveil sonne, se lever, boire un café.

Aujourd’hui je dois présenter le premier jet de mon article hebdomadaire. Cela fait maintenant plusieurs semaines que je mène une investigation sur une vaste affaire de passes droits et contrats en sous mains dans le milieu de l’urbanisme. Un nouveau complexe hôtelier doit voir le jour dans le centre de Yanaka, quartier historique de Tokyo où les projets de ce type sont strictement réglementés par le service de l’urbanisme.

Kazuto, le rédacteur en chef, m’informe que sans le témoignage du chargé d’urbanisme ou de tout autre employé pouvant attester de la véracité de mon papier, l’article ne sera pas publié samedi. Je dois absolument obtenir une entrevue au plus tôt.

Jeudi 5h, le réveil sonne, se lever, boire un café.

Dire qu’Itsuo ne compte pas pour moi serait simpliste et totalement faux. Mes yeux gonflés de larmes en attestent ce matin.

Itsuo m’attendait à la sortie des bureaux hier soir, me demandant de l’accompagner. J’avais de mon côté à finaliser la préparation de mon interview prévue cet après-midi, déterminante pour assurer la publication de l’article samedi. Il n’a pas compris, m’a demandé de choisir, de lui prouver. Je suis rentrée seule, et après avoir éteint mon ordinateur, me suis endormie pour une nuit sans rêve.

Si j’arrive à obtenir des informations pertinentes auprès du chargé d’urbanisme aujourd’hui je suis certaine d’être publiée samedi.

Vendredi 5h, le réveil sonne, se lever, boire un café.

Ce papier est une réussite, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit mais le jeu en vaut la chandelle. Kazuto me demande quelques modifications mais a déjà validé et me réserve l’édition du week-end. Il est impératif que je confirme certaines sources et que je revoie mon corps de texte avant 23h.

Fin de journée, l’article sera dans les kiosques demain matin. Itsuo ne répond pas à mes appels. Je suis exténuée mais doit être au bureau demain première heure pour décider du nouveau sujet d’investigation. Demain sera trop tôt.

Samedi 6h, le réveil sonne, le réveil sonne, le réveil sonne…

Inspiré du fait divers titré ; « Japon : une journaliste meurt après 159 heures sup’ en un mois »

Par Zu

Texte de Sécotine

Quand Maeva a demandé à Manon ce qu’elle avait pensé de Tristan, elle a juste répondu : « Non mais quel crétin ! » avant de changer de sujet. Vexée, Manon. Et déçue aussi. C’était lui, le beau gosse du lycée avec lequel Maeva pensait la caser ? Même pas en rêve. Parce qu’il a beau être super mignon, ça ne fait pas tout. Manon rêvait du prince charmant version 2.0, sans cheval blanc mais avec de la classe. Pas du swag, hein. De l’élégance. De la délicatesse. Et au lieu de ça, elle avait eu le droit à quoi ? A une pauvre vanne moisie sur son pull. Comme ça, d’entrée de jeu. Les trois mecs, Alexis le frère de Maeva, Tristan et un autre pote, étaient arrivés près de la fontaine où elles les attendaient et après deux bises maladroites, voilà le joli cœur qui lui balance d’un coup : « Wah trop classe ton pull ! Avec ça t’es sûre de gagner le concours du pull le plus moche de la région ! » Alors OK Manon n’était pas au top de la classe avec son vieux pull raccommodé brodé d’un écusson doré has been (elle en avait d’ailleurs voulu à Maeva de lui faire rencontrer THE Tristan à l’improviste alors qu’elle n’avait que ça sur le dos) mais zut quoi, comme méthode de drague, zéro le mec… Bon. Encore raté pour le prince charmant, quoi. Next !

« Non mais quel crétin ! » Tristan se serait collé des baffes. Les filles venaient de partir, et avec elles toute son assurance. Alexis lui avait tellement mis la pression aussi, à lui parler de Manon, apparemment une sorte de mix entre Chloë Grace Moretz et Emma Watson, rien que ça. Forcément, quand il s’est retrouvé en face d’elle sur la place du village avec les deux crétins qui ricanaient derrière lui, il a craqué. S’il avait fait son lover, sûr que les autres l’auraient chambré après au lycée. Il a vu cette fille assise sur le rebord de la fontaine à côté de Maeva, jolie, avec un p’tit air mutin terrible qui contrastait à fond avec son regard sérieux, et il s’est trouvé con. Il a buggé. Fallait qu’il dise un truc. Vite. Et c’est sorti tout seul. Le coup du 1er prix du pull moche. Mais quel naze… Il a vu dans le regard de Manon à quel point il venait de loser sévère. Il n’a pas fallu plus de 5 minutes aux filles pour trouver une excuse et partir. Et maintenant, quoi ? Il n’allait quand même pas lui balancer une demande facebook après ça. Et demander son numéro à Maeva par le biais de son frère, pas moyen. Trop la honte. Trop peur du râteau surtout. Alors qu’elle lui plait vraiment, en plus, cette fille. Faut vraiment qu’il trouve un truc, là…

Dimanche à l’occasion de la brocante de l’école Jacques Prévert gérée par l’association des parents d’élèves, le comité des fêtes de Lapérole-sur-Cousance a organisé un « concours régional du pull moche » qui a été remporté par Mme Genevieve Fauchet avec un pull qu’elle a tricoté en 1964.

Tristan a mis sa grand-mère dans le coup. Il avait eu le sarcasme idiot, certes. Mais il y avait peut-être moyen d’arranger le coup, et de faire de la raillerie un clin d’œil.   Mamilie faisait partie du comité des fêtes du village, et son sens de l’humour décapant ne pouvait qu’adhérer à cette proposition de concours de pull moche. Pour faire la promo de l’évènement, Tristan a sorti le grand jeu : affiches, tracts, contact de la radio associative… Le stagiaire journaliste avait trouvé ça drôle, il lui avait proposé une petite interview. Tristan en avait fait des tonnes en mode funky-sympa, relatant l’histoire du « pull moche croisé sur une jolie fille » à l’origine du projet. Il n’y avait plus qu’à ameuter tous les copains sur les réseaux sociaux, en jouant la carte du fun et du buzz. Facile. Le message avait circulé de portable en portable plus vite que Flash Gordon. Et, bien sûr, Tristan avait vérifié que Alexis et Maeva diffusaient bien le lien de l’interview sur leurs pages respectives. Manon le verrait forcément. Restait à espérer qu’elle lui laisserait une chance.

Le jour du concours, l’ambiance était familiale et festive. Tristan s’était pris au jeu de l’organisation. Il papillonnait dans la salle des fêtes en prenant en photo tous les concurrents, s’extasiant des couleurs flashy et des motifs ridicules, félicitant les propriétaires des pulls les plus surprenants. L’appareil photo vissé à l’œil, il mitraillait et s’amusait comme un fou.

Dans le viseur, il a d’abord reconnu l’écusson doré. Il est remonté lentement le long des mailles distendues jusqu’au col. Et encore au-dessus, le sourire de Manon. Bim. Son 1er prix…

Par Sécotine

Texte de Mélanie

BOSTON

Ce soir là, d’immenses flocons mouillés et difformes frappaient la baie vitrée, se transformant rapidement en gouttelettes d’eau ruisselant rapidement devant lui.

Ce tableau lui évoqua l’impermanence et la relativité de toute chose et le plongea dans une réflexion sur sa vie. C’est la sonnette stridente de l’appartement qui le sortit de ses songes et le ramena durement à la réalité.

Il courut jusqu’au combiné pour lui répondre.

-Marie, c’est toi?

-Mon amour! Joyeux Noël à l’avance! J’ai une petite surprise pour toi!

Elle escalada les marches 4 à la fois, entreprise périlleuse pour elle qui avait enfilé sa plus jolie robe ivoire brodée de dentelle et ses talons hauts satinés qu’il aimait tant. Elle lui sauta au cou dans l’embrasure de la porte.

Avant même qu’il ne puisse prononcer une syllabe, elle lui tendit une jolie boîte rouge, enlacée d’un ruban blanc soyeux.

-Ouvre-la, ouvre-la je t’en prie!

Engourdi et ralenti par ses récents songes et rêveries, Laurent tira néanmoins doucement sur les extrémités du ruban soyeux, pour honorer l’enthousiasme de Marie. Il ouvrit le paquet. La vue de son contenu le fit basculer dans un état d’excitation et d’euphorie.

-Mais tu es complètement folle, tu m’as acheté une « Apple Watch », celle que je désirais depuis des mois! Cet outil, c’est la liberté ultime…Merci Marie, merci…

La soirée ne pouvait désormais qu’être mémorable…

SHANGHAÏ

Ce matin là, Kazu se réveilla, comme les 28 derniers jours, à 6 heure tapant. Elle se contorsionna pour se libérer de sa couchette et atteindre le niveau du sol. Son lit, 3em en hauteur dans sa chambre de 2 mètres carrés, lui avait été assignée car elle était la plus délicate et la plus agile des 9 cochambreurs qui travaillaient comme elle chez Pegatron, sous-traitants de la « firme de la pomme », une des firmes les mieux cotées en bourse sur la planète . Âgée de 19 ans, elle avait était employée par ce leader mondial depuis maintenant 2 ans, avec de faux papiers. Elle avait pris la décision, à l’age de 17 ans, de quitter son village natal de Pojiao, qui n’offrait aucune perspective d’avenir, pour rejoindre la métropole dans le but d’être engagée par une grande entreprise de sous-traitance. Malgré les conditions de travail difficiles, Kazu était heureuse et vivre d’espoir lui donnait un sentiment de liberté. Logée gratuitement, elle envoyait une partie de son salaire à sa famille et économisait la plus grande part de ses 290 euros mensuels pour fonder une famille.

Comme à l’habitude donc, ce matin là, une fois éveillée, elle inspecta son uniforme et y trouva cette fois une seule blatte, qu’elle retira et déposa dans son flacon habituel. Une fois habillée, elle se mit en route pour l’usine, via les réseaux de tunnels intérieurs annexés aux immeubles d’habitation logeant les travailleurs.

Dans le tunnel nord sur son chemin, elle sortit le flacon de sa poche et s’arrêta à la seule porte de sortie menant sur l’extérieur. Elle huma l’air pollué quelques secondes et déposa délicatement la blatte dans l’herbe, se disant qu’un jour ce serait son tour de quitter l’usine et de partir pour de nouveaux horizons. Elle acheta une boîte repas contenant riz et porc séché et en avala le contenu en déambulant jusqu’à l’entrée de l’usine.

Kazu s’installa à son poste de travail, sur un tabouret trop dur, et se mit en mode automatique, comme à l’habitude. Objectif d’équipe du jour : 10 000 montres.

BOSTON

Ce matin là, Laurent se leva à 6 heures tapant, grâce au réveil-matin de sa super montre. Il envoya un SMS à Marie, toujours via sa super montre, avant de quitter pour son jogging matinal. Durant sa course dans le quartier, il faillit à 3 reprises se fouler une cheville, ses yeux étant fixés sur son rythme cardiaque et le nombre de pas effectués, affichés sur l’écran collé à son poignet.

À son retour, il sauta sous la douche (avec sa super montre évidemment hydrofuge!), se savonna tous les recoins et se surprit à répondre à un SMS qui venait d’entrer… Il en oublia de se laver la crinière et ne s’en rendit compte que lorsqu’il était devant le miroir à s’observer. Il se trouva ridicule face à cet oubli mais n’en fit pas toute une histoire, car sa montre émit un « ding » pour l’informer que les actualités du jour venaient d’entrer dans sa boîte courriel. Le visage blanc de crème à barbe, Laurent interrompît la tâche en cours pour accéder aux grands titres sur son écran miniature :

« Une chinoise de 19 ans meurt suite à 100 heures supplémentaires durant le mois à l’usine Pegatron». Surpris par cette nouvelle cocasse, Laurent se surprit à parler à haute voix :

« Triste, il y a des gens qui sont vraiment asservis en ce bas monde… ».

Par Mélanie

Proposition 10/2017

Bonsoir, 

Voilà, comme prévu, nous sommes dimanche soir et l’atelier prend fin. Les commentaires ont été clos sur l’ensemble des textes, mais vous gardez bien entendu la possibilité de les consulter. 

Merci pour votre participation à cet atelier !

Le prochain atelier aura lieu en novembre, il est complet. 

Bonne fin de soirée et bonne continuation à vous tous!

Gaëlle

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Ce mois-ci, je vous entraîne à la page des chiens écrasés ou des concours de belote. Bref : je vous propose de partir d’un fait divers pour élaborer votre récit. Comique ou tragique, purement anecdotique ou à portée un peu plus universelle, choisissez un évènement digne de la fin du journal, un de ces « petits rien » du monde qui font sourire ou qui fond froid dans le dos, et faites en le point de départ de votre histoire.

Imaginez ce que ce fait divers a entraîné, ou ce qu’il va provoquer. Comment il va influencer la vie, l’humeur, d’un ou plusieurs personnage que vous allez bâtir. Faites-en un simple point de départ d’une histoire qui sera finalement toute autre, ou bien plongez vos personnages réellement DANS ce fait divers, comme bon vous semble. Soyez purement descriptif et factuel, ou bien attachez-vous à retranscrire davantage les ressentis et les émotions, comme bon vous semble.

Bref, mitonnez-nous une jolie histoire, drôle ou terrifiante, en partant d’un fait divers de votre choix.

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